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| Noblesse et chapardages ✲ Hadrian | |
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| Noblesse et chapardages ✲ Hadrian | Ven 04 Oct 2013, 16:07 | |
| Noblesse et chapardages ✲ Hadrian&Zafira | C’est le chant carillonnant des oiseaux derrière la fenêtre qui poussa Zafira à ouvrir les yeux. La lumière du soleil agressa son regard doré et elle se retourna lentement sous sa couette. Qu’est-ce qu’elle était bien dans son grand lit ! Sentant la chaleur corporelle du demi-loup à côté d’elle, la jeune ange tâtonna -ses yeux fermés- vers son affilié pour le prendre dans ses bras et caler sa joue contre son épais pelage blanc. Au bout de quelques minutes, elle finit tout de même par se décider à se lever, il était rare qu’elle traîne autant au lit, mais même pour une rare fois, il commençait vraiment à se faire tard. Après avoir fait sa toilette et s’être habillée, elle parcourra le long couloir de l’étage du manoir, accompagnée de son chien, et descendit les escaliers. Kurama -son hôte, un riche médecin vampire- était, depuis un moment déjà, partit à l’hôpital pour son travail. Comme tous les matins, elle trouva un petit mot sur la table du salon qui listait les quelques choses qu’elle pourra faire pour s’occuper et lui rendre service aujourd’hui. A la note était ajoutée une courte liste de course, bien détaillée comme à son habitude, suivit d’une petite enveloppe contenant l’argent nécessaire aux achats. Tout ça lui confirma que c’était jour de marché ! Impatiente de sortir pour se dégourdir les jambes et profiter de cette journée fraîche mais encore ensoleillée, elle attrapa sa veste et son sac, dans lequel elle fourra la liste. Pixel lui emboîta immédiatement le pas dès qu’elle s’élança sur l’allée, après avoir tout bien fermé à clefs. Zafira discuta avec son affilié tout le long du chemin jusqu’au marché, bien que ça devait plus ressembler à un monologue puisque le grand canidé ne parlait pas. Lorsque le son familier des commerçants et de la foule se fit entendre, elle ralentit et demanda à Pixel d’être sage et de marcher au plus près d’elle pour ne pas déranger les autres habitants. L’ange avait bien changée depuis son arrivée, beaucoup plus sûre d’elle et sociable, d’ailleurs, les vendeurs du marché commençaient à bien la connaître. Personne ne pouvait mépriser ce petit être aux ailes plumeuses et blanches, toujours bien rangées dans son dos. Polie, souriante et douce, jamais elle n’oserait offusquer quelqu’un, sa nature d’ange faisant d’elle quelqu’un de serviable et aimant. Elle parcourra les rues, passant devant chaque étal et fit tranquillement ses achats. En bonne cliente qu’elle est, certains lui firent des réductions et elle en profita pour s’acheter de quoi grignoter, rangeant négligemment le reste de la monnaie dans l’enveloppe -elle-même déposée dans son petit sac. La grande place d’Athéna était, comme à son habitude, très prisée en cette belle journée de marché. Mais l’idée de s’y poser, pour apprécier les quelques grignotes qu’elle avait acheté, la tentait bien. Elle réussit tant bien que mal à contourner la grande fontaine et se trouva un coin calme, éloigné des voies de circulation du marché. Un petit banc en pierre blanche se trouvait blottit contre un mur et coincé entre deux entrées de ruelles. Pour l’ange, c’était le coin idéal pour se reposer et jouer avec Pixel. D’ailleurs, à peine fût-elle assise que son affilié donna un coup de tête dans son genou et commença à lui mordiller les doigts. La jeune femme se mit à rire et l’embêta en lui ébouriffant la tête et lui titillant les oreilles. Il se secoua, tout heureux d’avoir l’attention pleine et entière de sa protégée. Cette dernière cassa un biscuit en deux et en offrit la moitié à son chien avant de grignoter distraitement son morceau. Perdue dans ses pensées, elle sursauta quand son affilié se mit à gronder bruyamment, ses deux oreilles plaquées en arrière et lui-même tourné vers une silhouette qui se tenait discrètement là mais beaucoup trop proche et suspecte à son goût. « Pixel, arrêtes..., murmura-t-elle. Excusez-moi… Est-ce que vous allez bien ? » demanda-t-elle cette fois-ci d’une voix un peu plus forte.
Qui que ce soit, elle espérait que le monde circulant un peu plus loin empêcherait tout acte d’agressivité envers elle, sait-on jamais. |
[HRP : J'espère que ça te convient et désolée pour ce post très court ><] |
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| Re: Noblesse et chapardages ✲ Hadrian | Jeu 10 Oct 2013, 21:37 | |
| Des oiseaux. Des corbeaux plus précisément. Ils te tournent autour comme si tu n'étais qu'une simple proie qui ne mérite que de se faire dévorer. Tu ne peux même pas regarder autour de toi, c'est le noir total. Tu regardes devant, il n'y a personne, tu te retournes et regarde derrière, mais il n'y a rien à faire. Noir. C'est le noir absolu, la plus complète des obscurités que tu aies connues. Même tes pupilles ne réussissent pas à s’accommoder à la noirceur. Tu commences à paniquer. Un ombre se détache du décor, elle s'approche de toi. Elle se transforme en une femme très séduisante, une belle rousse qui dégage tellement d'énergie qu'il ne te semble même pas possible qu'elle puisse exister. Tu la regardes, elle te regardes. C'est la première fois que l'on t'observes avec autant d'attention depuis ton réveil, elle te fait un sourire. Tu as envie de t'en mettre une dans la gueule pour t'assurer que tu ne rêves pas, mais tu es incapable. Puis elle s'éloigne alors que tu essaies d'aller dans sa direction. C'est impossible. Elle disparaît et tu entends à nouveau cette voix, celle qui ne colle aucunement au physique imposant de la demoiselle que tu viens d'apercevoir. C'est un cauchemar. Tu le sais bien. Au moment où tu sens un coup de pied dans tes côtes, une douleur intense te prends.
* * *
Tu te penches sur le côté, protégeant la partie que la personne devant toi viens de frapper. Ce ne serait vraiment pas le temps de devoir rentrer à l'hôpital. Ils te connaissent trop bien, sans te connaître au fond. Ça t'énerverais trop qu'on s'occupe de toi. Ils doivent d'ailleurs se poser des questions, puisque tu as simplement disparut au lieu de retourner là-bas pour ton suivi. Une silhouette masculine se met devant le soleil et tu peux désormais voir son visage, cette personne qui t'as fais souffrir pendant un moment, jusqu'à ce que tu remarques que tu n'as pas mal aux côtes. Tu fronces simplement les sourcils avant de te redresser très lentement.
Homme ♯ Excuse-moi, mec ! Je pensais que t'étais mort, tu ne te réveillais pas, malgré le bruit, je t'ai pincé la peau .. Enfin. Désolé de t'avoir dérangé.
Celui qui s'était penché dans ta direction pour protéger ton visage du soleil éblouissant se relève tranquillement, près à partir. On dirait qu'il attends quelque chose de ta part, si c'est de la reconnaissance, il pourrais attendre longtemps. Il quitte finalement la petite ruelle, tu constates donc qu'il n'est pas venu pour de la reconnaissance, mais simplement pour s'assurer que tu n'étais pas mort. En même temps, on ne peut pas réellement dire que tu es vivant. Un mort-vivant, c'est de cette manière que l'on devrait t'appeler. Tu es maigre à un point où tu pourrais sans doute passer dans les craques du trottoir.
* * * Au bout d'un certain temps, tu te relèves avec un peu de difficulté. C'est difficile de se relever après une nuit complète étendu sur le plancher dur d'une ruelle. Finalement sur pied, tu sors de ton endroit de prédilection et tu continues de marcher après avoir glissé ton capuchon par dessus ta tête , tu ne veux pas te faire voir . De toute manière, c'est comme ça depuis toujours ; du plus loin que tu te souviennes. Tu vas dans la rue. C'est le marché aujourd'hui. C'est ta journée favorites, les gens se précipitent vers les petits stand et s'achète pleins de choses, toi tu piques quelques trucs et quelques poches, ça fais ta journée. Tu es heureux quand tu sors de là, mais aujourd'hui, ce n'est pas un jour comme les autres. Tu ne te sens pas bien, vraiment. Tu es un peu étourdis, mais il faut que tu y ailles, tu as besoin de manger.
* * * En plein centre du marché, il fait soleil. Les gens se ramassent en plein centre de l'endroit pour regarder les choses qu'ils ont besoin d'acheter. Tu passes a côté de quelqu'un, tu lui piques son porte-monnaie et attrape une pomme dans un bac avant de t'enfuir plus loin. Tu ne dois pas te faire voir. Il faut rester discret et surtout te pousser avant que l'homme ne se rende compte qu'il a perdu son argent. Tu imagines qu'ils sont habitués maintenant, ils doivent plus se surveiller. Tu passes dans une ruelle et tu restes là, debout accoté contre un mur. Tu croques dans ta pomme avant de te rendre compte que quelqu'un est là, assis très proche de toi. Tu ne l'avais pas vu avant qu'on ne grogne après toi.
Zafira ♯ Pixel, arrêtes..., Excusez-moi… Est-ce que vous allez bien ?
Tu sursautes. On s'adresse à toi. C'est très étrange dans tes circonstances, toi à qui on ne parle presque jamais. Tu te racles la gorge et regarde la demoiselle pour être certaine que c'était réellement à toi qu'elle a parlé. Tu serres légèrement les dents avant de baisser les yeux dans sa direction.
Hadrian ♯ Euh .. je .. oui. ça va ..
Tu n'as pas l'air bien non, on le remarque très rapidement. Tu t'éloignes légèrement de la demoiselle avant d'aller t'asseoir un peu plus loin dans la ruelle. Il est hors de question qu'elle ne te pose des questions, tu n'as aucune réponse .. tu ne peux pas.
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| Re: Noblesse et chapardages ✲ Hadrian | Ven 25 Oct 2013, 12:15 | |
| Noblesse et chapardages ✲ Hadrian&Zafira | Zafira eut un petit sursaut sur le banc lorsque la sombre personne se racla la gorge, ses plumes blanches tressaillant légèrement. Oh non, elle n’avait pas spécialement peur, juste un peu méfiante. Et puis lorsqu’elle vit le visage de l’inconnu alors qu’il lui répondait d’une voix faible, elle dû admettre qu’il ne devait pas représenter un grand danger à l’heure actuelle. Dans l’ombre, ses cheveux sombres amplifiaient le teint pâle d’une personne épuisée et, bien qu’elle n’ait pas eu le temps de bien les discerner, ses yeux lui semblèrent alourdis de cernes. Tout le contraire de ce qu’il avançait. Le jeune homme s’éloigna rapidement d’elle, l’ange ne put qu’observer la grande et fine silhouette se brouiller dans l’ombre de la ruelle avant de se tasser contre un mur. Se méfiait-il d’elle ? C’était bien la première fois que quelqu’un la fuyait mais, sage, elle ne chercha pas à s’approcher de lui. Pas dans l’immédiat en tout cas. D’après ce qu’elle avait pu entrapercevoir, il avait tout l’air d’être un sans-abri. Sa nature serviable et maternelle vibra en elle, Zafira ne pouvait pas s’imaginer le laisser là sans rien faire. Si seulement elle pouvait entamer un contact afin de s’approcher et lui demander s’il avait besoin de quelque chose. Pixel releva la tête vers sa maîtresse et l'inclina en se demandant à quoi elle pouvait bien penser. La jeune femme tapota le museau du chien et se mit à sourire malicieusement, ce qui value à l’animal un petit couinement interrogatif. « Je vais avoir besoin de ton aide. » lui murmura-t-elle. Son affilié se mit à secouer la queue et ses griffes cliquetèrent sur les pavés lisses, trépignant d’impatience de savoir ce que voulait faire sa protégée. L’ange fouilla dans son sac et en sortit le paquet de biscuits tout juste entamé. Elle le tendit à Pixel qui le regarda avec envie mais elle le réprimanda gentiment en lui pinçant l’oreille. « Ne les manges pas, vas les donner au Monsieur. Et sois gentil. » Le demi-loup s’ébroua en signe d’approbation et il ouvrit la gueule pour attraper délicatement le sachet entre ses crocs. Le plastique crissa doucement sans que les biscuits ne se brisent et Pixel trottina joyeusement jusqu’à mi-chemin. Il s’arrêta à un peu plus d’un mètre et observa l’inconnu, tête inclinée et oreilles dressées. Puisque sa liée ne souhaitait pas lui faire peur ou le faire fuir, le chien se coucha et parcourra le dernier mètre en rampant. C’était un peu son moyen de paraître le moins agressif possible, et dans la plupart des cas, c’était un succès tellement cette façon de se déplacer était comique. Quand il fût à portée du jeune homme, il lâcha le sachet et le poussa du bout de sa truffe dans sa direction. Laissant sa tête posée au sol, entre ses deux pattes, et ses deux yeux noisette fixant avec intelligence le destinataire de ce cadeau, il attendit une réaction de ce dernier. Tandis qu’un peu plus loin, Zafira, toujours assise sur le petit banc, posait sur eux un regard doux et souriant. |
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| Re: Noblesse et chapardages ✲ Hadrian | Dim 27 Oct 2013, 02:19 | |
| Tu t'es éloigné de cette femme comme si elle avait écrit dans le front « j'ai la peste, faites attention » - ce qui était loin d'être le cas. Tu ne sais pas pourquoi tu l'as fais, c'était instinctif, comme si ce besoin naturel te poussais à te cacher dans le fond d'une ruelle pour éviter le regard méprisant des gens d'aujourd'hui. Tu lâches un profond soupire avant de t'imaginer qu'avant, tu étais peut-être autre chose, quelqu'un d'autre qu'un pauvre clochard obligé de se nourrir dans les ordures pour survivre, voir même de voler dans les poches de ceux que tu croises. Non. Tu n'essaies même plus de te faire croire à toi-même que tu vaux mieux que cela, parce que maintenant, tu n'y peux plus rien. Tu ne penses même pas a aller chercher du boulot, tu te considères comme un moins que rien à force de te le faire dire par ceux qui croisent ta route. « Dégage, le puant » est sans doute celle que tu préfères entendre, elle est sans contester la moins méchante que quelqu'un ne t'aies répliquer depuis ton retour à la « civilisation » qui ne semble plus en être une. En même temps, c'était peut-être comme ça avant ton hospitalisation. Tu n'en a aucune idée et si ça continue, tu ne le sauras sans doute jamais, puisque tu n'adresses la parole à personne, ne serait-ce que pour balancer de fausses excuses en leur fonçant dedans pour piquer leur porte-feuille. Tu observes le mur devant toi. De la brique. Rien que ça, du rouge et du noir. De la saleté, puis tout autour, des ordures. Comme toi.
Un bruit attire ton attention, le sang de ton corps fait un tour complet avant que tu ne réalises que cette bête n'est nulle autre que celle que tu as vu quelques minutes avant, avec la demoiselle que tu as remballé. Il s'avançait dans ta direction et s'arrêta pour ramper jusqu'à ce qu'il soit à ta porté. Quelque chose clochait vraiment avec ce .. « chien » Parce qu'il n'était pas nécessaire de faire tout .. ce qu'il faisait, peu importe ce que c'était. Il poussa ensuite quelque chose vers toi, tu le pris et le regarda attentivement. Des biscuits, ce qui te fit sourire. Tu en pris un et le déposa à même le sol juste devant l'animal qui n'avait toujours pas bougé avant d'en ingurgité une grande quantité comme si tu n'avais pas mangé depuis des jours ; en fait, c'était presque ça.
Hadrian ♯ .. Merci.
Tu leva la tête, presque honteusement vers l'animal toujours devant, puis cacha ton visage dans tes mains. Tu n'aurais pas dut manger autant et aussi rapidement, tu te sentais déjà coupable de ce geste idiot. Maintenant, tu devrais retourner dans la foule pour faire les poches de quelques personnes qui avaient sans doute durement gagner leur argent. C'était pathétique, mais c'était une question de vie ou de mort, tu aimais mieux vivre que mourir, parce qu'au fond, tu espérais toujours retrouver qui tu étais avant ta « mort ». Tu ne bougea pas pendant de longues minutes où le temps sembla passer comme des heures, puis tu te leva et t'arrêta à la sortie de la ruelle, t'accota contre le mur sans regarder la demoiselle.
Hadrian ♯ Vous n'auriez pas dut faire cela pour moi. C'est un geste très apprécié, merci infiniment.
Tu savais toujours parler, c'était déjà ça de gagné. Elle avait fait beaucoup en quelques minutes, pour toi ça valait sans doute plus que le prix des biscuits.
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| Re: Noblesse et chapardages ✲ Hadrian | Lun 28 Oct 2013, 00:26 | |
| Noblesse et chapardages ✲ Hadrian&Zafira | Les deux billes noisette suivaient les moindres faits et gestes du jeune homme. A vrai dire, seuls ces deux yeux pétillants étaient en mouvement. Le grand chien blanc était entièrement statique enfin… Jusqu’à ce que ce fameux jeune homme prenne le sachet de biscuits, ce qui provoqua le remuement léger de sa queue. Remuement qui s’intensifia considérablement quand un des biscuits fût posé juste devant lui. Sa langue passa furtivement sur ses babines mais, comme s’il attendait un ordre, il ne toucha pas au présent et observa le gentil monsieur. Ce dernier avala sans plus attendre tous le paquet, comme si cela faisait des jours et des jours qu’il n’avait pas mangé. Les deux oreilles du canidé se dressèrent et il leva rapidement la tête. L’homme venait de le remercier et l’animal était bien assez intelligent pour comprendre le sens de ce mot. Il éternua en signe d’approbation et se releva sur ses quatre pattes quand le jeune sans-abri se leva enfin, après plusieurs minutes de silence. Ne pouvant pas voir clairement ce que faisait Pixel et l’inconnu, cachés dans l’ombre de la ruelle, Zafira tourna la tête vers la fontaine. Le centre de la place était éblouissant, ses yeux dorés se plissèrent le temps que la lumière se reflétant sur les pierres blanches de la ville ne la fasse plus souffrir. Il y avait toujours autant de monde, les sons lointains du brouhaha signifiaient que le marché était encore en pleine effervescence, et ça allait sûrement encore durer un moment. Ils avaient tous l’air joyeux et dynamique, comme si la vie était belle en cette claire journée. Une petite brise fraiche souleva les feuilles des arbres de la place dans un bruissement léger, une mèche argentée glissa devant le visage de l’ange qui la replaça délicatement derrière son oreille. Bien que son cœur semble apaisé, une pointe d’angoisse et de tristesse l’envahit. Dans cette cité aux éclats de paradis… Y a-t-il d’autres coins sombres dans lesquels se tapissent des gens comme cet homme ? Elle en avait elle-même fait l’expérience mais pas assez longtemps pour se retrouver dans un tel état. La culpabilité s’insinua violemment en elle, comment pouvait-elle vivre aussi aisément en sachant que d’autres souffraient et se battaient pour avoir ne serait-ce de quoi survivre. La jeune femme avait toujours pensé que des personnes comme Kurama faisaient en sortes qu’il n’y ait jamais d’êtres dans le besoin au sein de cette ville. Et bien elle avait eu tort et maintenant elle s’en voulait d’avoir vécu aussi insouciamment pendant tout ce temps. « Vous n'auriez pas dut faire cela pour moi. C'est un geste très apprécié, merci infiniment. » Zafira sursauta clairement, elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’il vienne lui parler de lui-même. Et encore moins après si peu de temps. Ou alors n’avait-elle pas fait attention aux nombreuses minutes qui s’étaient écoulées ? Peu importe, elle posa un regard chaleureux sur son interlocuteur et se repositionna sur le banc afin de lui faire un peu mieux face. Le timbre de sa voix n’avait rien à voir avec précédemment. Elle était plus posée et plus nette, comme s’il avait soudainement changé de prestance. Et, étonnamment pour elle, il parlait fichtrement bien. C’était loin d’être le langage de quelqu’un vivant depuis toujours dans les rues. La curiosité la piqua, la jeune ange voulait savoir comment ce jeune homme avait bien pu se retrouver dans cette situation extrême. Mais il était hors de question de le harceler sur ce sujet alors qu’elle ne connaissait même pas son nom. « Je vous en prie. Il n’y a pas de quoi me remercier, je ne pouvais pas vous laisser ainsi alors que j’avais bien vu que vous n’étiez pas en forme… » Au même instant, son affilié sortit de la ruelle en trottinant joyeusement, le museau parsemé de quelques miettes de gâteau. Zafira fronça les sourcils en devinant qu’il avait mangé un de ces biscuits, elle espérait qu’il n’avait tout dévoré. Connaissant la gourmandise de son chien, il aurait été capable de voler quelques friandises du sachet alors que c’était pour l’inconnu. Une pensée accusatoire traversa son esprit quand Pixel lui affirma le contraire par un flot d’émotion. Et afin de montrer son mécontentement à sa protégée qui avait douté de lui, le grand chien s’avança jusqu’au jeune homme et lui lécha gentiment les doigts avant de presser sa tête contre sa main. Il l’aimait bien ce monsieur. L’ange prit un petit air offusqué et se redressa doucement. « Pixel… Excusez-le, dites le moi tout de suite s’il vous dérange. Il a cette mauvaise manie de s’attacher à tous ceux qui lui donnent quelque chose à manger. » Un petit sourire gêné s’esquissa sur ces lèvres alors qu’elle se levait du banc. Elle fît un pas vers eux avant de s’arrêter, hésitante. Peut-être que le jeune homme ne voulait pas avoir de contact avec elle, peut-être ne voulait-il pas être approcher par quelqu’un puisqu’il s’était tout de suite éloigné d’elle lorsqu’elle lui avait parlé. Elle lia ses doigts entre eux et commença à les tordre doucement, son regard dérivant légèrement sur le côté. Ses joues prirent une petite couleur rosée sous sa gêne. « Euh… Hm… Je m’appelle Zafira et… Est-ce que je peux faire quoi que ce soit pour vous, Monsieur… ? » balbutia-t-elle timidement. Peut-être pouvait-elle lui offrir quelque chose ? Comme du repos, un repas, voir même un bain chaud ! Un ange ne pouvait tout bonnement pas laisser quelqu’un dans le besoin ainsi. Et elle avait les moyens de l’aider ne serait-ce qu’un peu. « … Je comprendrai si vous me dites que ce ne sont pas mes affaires… » |
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| Re: Noblesse et chapardages ✲ Hadrian | Dim 03 Nov 2013, 15:18 | |
| Tu étais maintenant hors de la ruelle où tu t'étais réfugié quelques minutes, loin de la demoiselle en espérant qu'elle s'en irait, qu'il puisse aller voler quelques pièces dans les poches de ceux qui grouillaient encore dans le marché. Mais non, elle était encore là et il s'était dirigé dans sa direction pour la remercier de ce qu'elle venait de faire. Elle avait été tellement gentille avec lui, qu'il ne pouvait pas simplement passer à côté d'elle sans lui adresser la parole. Il avait des valeurs, profondément enfouis au plus profond de son être, et ses manières ainsi que sa manière de parler était parfaite ; il n'était jamais bien sûr d'où ces manières lui venait. Il était ainsi et ne cherchait plus à essayer de se comprendre lui-même.
Zafira ♯ Je vous en prie. Il n’y a pas de quoi me remercier, je ne pouvais pas vous laisser ainsi alors que j’avais bien vu que vous n’étiez pas en forme…
Un léger sourire se dessina sur tes lèvres tandis que la demoiselle te regardait. Tu ne savais plus vraiment ce que tu devais dire pour la rassurer. Et .. pourquoi voulais-tu la rassurer ? Elle s'en irait et t'oublierais très rapidement, il n'y avait pas à dire, c'était toujours comme ça quand on parlait de toi. Une bref pensée, puis adieu dans les vieux souvenirs. Tu n'avais pas d'amis, pas de copine, ni même de famille ; c'était sans doute ça le plus étrange dans ta vie. Tu n'avais aucun souvenir, mais tu ne sentais pas que dans cette situation tu étais toi .. ton toi d'avant. L'animal qui t'avais transporté le sachet de biscuit, t'approcha et se frotta contre ta main. Tu fis un petit sourire, puis caressa doucement la tête du chien-loup avec beaucoup de douceur. Tu n'avais jamais été un homme dangereux, jamais un homme violent du plus loin de tes souvenirs.
Zafira ♯ Pixel… Excusez-le, dites le moi tout de suite s’il vous dérange. Il a cette mauvaise manie de s’attacher à tous ceux qui lui donnent quelque chose à manger.
Hadrian ♯ Ne vous en faites pas, j'apprécie beaucoup les animaux. Il ne me dérange pas.
La demoiselle se leva, sous ton regard qui ne faisait que l'observer. Ce n'était pas très poli de ta part de la regarder de cette manière, mais tu ne savais plus à quoi t'attendre de la race « humaine » ! Depuis que tu t'étais réveillé, ça avait été l'enfer pour toi. On t'avais méprisé de tellement de manière différente que tu ne pouvais même plus toutes les comptés et les expliquer. Maintenant, ça ne te faisais presque plus rien. À quelques reprises, on pouvait te prendre à pleurer dans la ruelle qui te servait de « maison », mais tu ne restais jamais dans cet état bien longtemps. Tu survivais depuis déjà longtemps dans cette situation, alors pourquoi cela cesserait-il, hein ? Tu ne bougeas pas vraiment alors qu'elle se tenait devant toi à se tortiller les doigts, une main dans l'autre. Qu'est-ce que tu aurais pu faire pour la convaincre que c'était ok. C'est vrai, tu avais la voix enrouée, mais ça ne changeais rien au fait que tu étais loin d'être dangereux pour elle. Ni pour quiconque d'ailleurs.
Zafira ♯ Euh… Hm… Je m’appelle Zafira et… Est-ce que je peux faire quoi que ce soit pour vous, Monsieur… ?
Hadrian ♯ Hadrian.
Tu fermes les yeux quelques secondes en te disant que ce n'est pas une bonne idée. Tu ne dois pas avoir de contact avec cette demoiselle ; tu lui gâcheras sans doute la vie si tu lui demandes quoi que ce soit. Et ce n'est vraiment pas ton genre .. du moins, c'est rare que quelqu'un te proposes son aide, alors tu ne sais pas vraiment si c'est ton genre ou non.
Zafira ♯ … Je comprendrai si vous me dites que ce ne sont pas mes affaires…
Hadrian ♯ Excusez-moi. Je ne veux pas être impoli envers vous. C'est seulement .. je crois que pour moi, c'est peine perdu. Je crois que vous ne pourriez faire quelque chose, même avec toute la volonté du monde.
Tu baisses doucement la tête vers le sol en observant attentivement chacun des détails qui parviennent à tes yeux. Tu ne sais pas ce que tu dois dire sur ta vie, sur ce que tu es capable de te souvenir, pour l'instant, ce n'est pas grand chose, c'est mieux que rien que tu te dis, mais c'est faux.
Hadrian ♯ Ma vie est plutôt compliqué et je ne tiens pas à vous mettre dans l’embarras avec mes petits problèmes, ils finiront tôt ou tard par se régler.
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| Re: Noblesse et chapardages ✲ Hadrian | Mar 19 Nov 2013, 18:15 | |
| Noblesse et chapardages ✲ Hadrian&Zafira | La jeune ange prit enfin la peine de lever les yeux vers le visage de l’homme qui se tenait face à elle. Elle voulait savoir à quoi ressemblait cette personne à l’allure pitoyable mais en même temps si noble. Bien qu’une longue cape recouvrait tout son corps et cachait en grande partie son visage, elle vit briller deux pupilles d’un bleu profond, un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Hadrian… Enfin un nom à mettre sur ce jeune sans abri. Un petit air enchanté illumina son visage et elle observa un instant son affilié qui prenait très clairement plaisir à se faire caresser. « Excusez-moi. Je ne veux pas être impoli envers vous. C'est seulement .. je crois que pour moi, c'est peine perdu. Je crois que vous ne pourriez faire quelque chose, même avec toute la volonté du monde. »
De telles paroles la choquèrent et elle resta un moment sans voix, le regardant en essayant de comprendre ce qu’il se passait dans sa tête. Il avait donc si peu confiance en lui ? Il n’en avait pas l’air pourtant. Comment quelqu’un pouvait dire ça de lui-même ? Rien n’est jamais perdu et puis ce n’est pas comme s’il avait l’air d’être un abruti agressif sachant à peine parler. L’ange fronça les sourcils, outrée. Même si elle ne le connaissait pas, elle n’acceptait pas qu’il parle ainsi de sa propre personne. Elle allait répliquer quand il ajouta : « Ma vie est plutôt compliqué et je ne tiens pas à vous mettre dans l’embarras avec mes petits problèmes, ils finiront tôt ou tard par se régler. »
Elle pinça les lèvres, cherchant les mots corrects pour répondre. Jamais aider quelqu’un la mettrait dans l’embarras, elle aime rendre service aux gens, leur apporter un peu de réconfort et de lumière. Zafira a toujours été comme ça, il était inimaginable pour elle de laisser quelqu’un dans le besoin et encore moins maintenant qu’elle venait de se rendre compte qu’elle avait vécu tranquillement alors que d’autres personnes souffraient dans la misère. Sans dire un mot, observant un instant le visage baissé vers le sol d’Hadrian, elle tourna les talons et fit quelques pas rapides jusqu’au petit banc où était posé son sac. Elle l’ouvrit et récupéra la petite enveloppe. Les pièces tintèrent lorsqu’elle en déposa quelques-unes au creux de sa paume. Ce qu’elle allait faire lui vaudra sûrement des reproches de la part de son hôte mais elle s’en fichait. Se retournant de nouveau vers le jeune homme, ses deux grandes ailes blanches se déplièrent, reflétant la lumière du soleil, et la soulevèrent du sol. Dans un battement silencieux, elle se retrouva face à lui, l’air brassé fit onduler la cape et les cheveux du sans-abri. Les petites mains de Zafira attrapèrent celle d’Hadrian et elle y déposa les quelques pièces avant de refermer délicatement les doigts du jeune homme dessus. Ses pieds touchèrent à nouveau le sol alors qu’elle se posait en douceur de ces quelques centimètres qui la séparait de la terre ferme. Ses deux appendices dorsaux s’étirèrent avant de se replier parfaitement sur son dos, dans un froissement délicat de plumes. Elle garda ses mains autour de celle du jeune homme, ne pensant même plus au fait qu’elle l’avait peut-être offusqué à le toucher sans sa permission. « Ne dites jamais que votre cas est peine perdue. Nous avons tous le droit à une seconde chance. »
Ce fût un léger murmure qu’elle lui adressa, le regardant avec insistance de ses yeux dorés. Et tandis que Pixel revenait au côté de sa liée, son poil blanc à peine différenciable des plumes blanches de l’ange, elle ajouta d’une voix plus claire. « J’aimerais que vous acceptiez au moins ceci, ce n’est pas grand-chose mais je ne peux pas ne rien faire. Je ne souhaite pas me mêler de vos affaires, vous n’êtes pas obligé de me parler de vous si vous ne le voulez pas mais… Hadrian, si vous changez d’avis et que vous avez besoin d’aide, je serai sur ce même banc chaque jour de marché. »
Elle lui adressa un doux sourire et relâcha doucement sa main avant de faire un pas en arrière, remettant une distance correcte entre eux deux. Pixel lécha les doigts du jeune homme et revint se poster aux côtés de sa protégée qui avait récupérer son sac et l’avait accroché à son épaule. Ah, petite ange… Ta bonté, un jour, te perdra. |
[HRP : Désolée du retard ! Ça fait un peu clôture de RP mais si tu as une idée pour continuer, n'hésite pas. Sinon, je me suis dit que l'on pourrait faire un saut temporel afin de continuer mais quelques jours plus tard par exemple (: Comme ça ton Hadrian à tout le temps de réfléchir o/ ♥] |
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| Re: Noblesse et chapardages ✲ Hadrian | | |
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