bring colors to my sky. ❞ (roz) ♡

Il fit tourner le batonnet de sa lollipop dans sa bouche ; elle ne pouvait servir qu'à ça, maintenant qu'il avait terminé la sucrerie. La voûte céleste était écarlate malgré l'heure avancée de la fin d'après-midi. L'hiver marquait peu à peu son ascendant sur l'été, les journées se faisaient de plus en plus courtes et les nuits gagnaient des secondes, encore et encore. Ce n'était pas important pour Oz. Lui avait toujours préféré le crépuscule. Ce moment où le jour rencontrait la nuit, où tout devenait rouge, encore plus rouge. Les teintes se reflétaient sur les murs blancs, cette impression de blanc qui disparaissait dès l'instant où le soleil entamait sa descente. Les minutes étaient les mêmes, toujours. Un crépuscule avait toujours la même durée, en hiver comme en été. C'était ce qui était magique. Il colorait tout en rouge, le monde revêtissait le temps d'un instant la même couleur, chantait dans une harmonie commune. Même les océans, les si beaux océans, même eux s'inclinaient devant la puissance du soleil qui se couche et qui teint tout de rouge.



Ce n'était que de belles paroles en l'air. Jolies paroles qu'il avait lu dans ce livre compliqué. Roméo et Juliette ? Il ne savait pas. Quelque chose dans le genre. Peut-être. Il ne savait pas. Oz n'avait pas les idées claires, tout était un peu embrouillé depuis que Ciel avait jeté ses jolies pillules, celles que le corbeau lui avait données, qui lui permettaient de mettre de l'ordre dans ses pensées. Quelle merveilleuse chose qu'était la pensée, elle pouvait faire voyager loin, si loin, à partir du moment où l'on se laissait fermer les yeux, où l'on laissait le monde s'ouvrir. C'était beau la pensée, mais ça le faisait oublier. Ciel n'aimait pas qu'Oz oublie. Qu'il oublie ce qui était "important". Mais comment Diable pouvait-il différencier ce qui était important de ce qui ne l'était pas ? Était-ce important de se souvenir qu'il avait appris Roméo et Juliette par cœur ? L'était-ce de se rappeler qu'il ne devait plus toucher aux abominations qui avaient mis Ciel en colère ?

Le fils de la Mer étendit ses jambes, en jouant à faire tourner le morceau de plastique dans sa bouche. Il renversa la tête en arrière, manquant de la heurter contre la paroi du mur, et observa le balcon qui se dressait au-dessus de lui, alerté par des bruits de pas qui se firent doucement entendre. Ce n'était pas grand chose, juste un son aussi léger qu'une brise, qui interrompait le silence qui régnait dans la rue. C'était un jour de fête ; personne ne savait ce que l'on fêtait mais tout le monde était réunis sur la Grande Place d'Athéna pour danser jusqu'à ce que la nuit tombe pour que le jour se lève. Il tapa un coup contre le mur. À sa grande surprise, une réponse se fit entendre au-dessus de lui. Il frappa deux coups supplémentaires. On lui répondit aussitôt. Un sourire léger fendit le visage de l'enfant, qui ôta le battonet en plastique de sa bouche. Il frappa six coups successifs, comme au théâtre.



Qu'elle était idiote, Juliette.
Encore plus que lui, avec la mauvaise réplique.

* Pégase c'est le nom qu'il donne à son père. Il sait que c'est Poséidon mais ne réalise pas ce que ça représente.