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 Tombe le jour sonne la mort } Flashback feat Raphaël

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Tombe le jour sonne la mort } Flashback feat Raphaël | Ven 18 Aoû 2017, 23:08

Cet hivers là Déméter semblait pleurer sa fille plus qu'à l’accoutumé. Le froid hivernal avait emporté les derniers espoirs de chaleur. Pourtant au milieu de ce glacier immense une jeune femme brûlante haletait sans trop savoir quoi faire.
Heather se leva douloureusement avec l'impression que son corps enflait à chaque mouvement, descendit les marches de son cabanon avec la sensation que chaque pas la menaient un peu plus vers l'enfer. Ses genoux nus se heurtèrent au sol enneigé et elle toussa violemment. Une violente douleur parcourut  son abdomen et elle s'effondra au sol. Lorsqu'elle pu se redresser sur ce qu'elle pensait être ses avant-bras, elle découvrit avec horreur un visage différent du sien dans le reflet du ruisseau. Si le terme visage pouvait être assimilé à l'horreur qui se dessinait sous ses yeux.

Prise de panique elle couru jusqu'au village, ignorant ses membres qui s'enfonçaient dans la neige, la barre de métal brûlant qui lui barrait le crâne et les changements soudain de perspective qui s'offraient à elle.  Elle se transformait en monstre.  

Devant elle se dessinaient les esquisses rassurante du village. Ils sauraient l'aider et lui expliquer ce qui se passait en elle.  

Ce fut un accueil tout autre qui lui fut réservé. Une fois les tours des sentinelles franchises Heather se retrouva acculée. Ils n'était que deux, vite rejoins par d'autres visages familiers. Ses yeux de félin n'avait jamais perçu une émotion pareille dans leur regard. Doucement elle s'avança vers celle qui l'avait élevée, qui hurla. Aussitôt une douleur fulgurante lui déchira un hurlement plaintif et raisonnant. Une seconde flèche, froide, dure. Une troisième dans son abdomen. Elle arrêta de compter les flèches qui rentraient dans sa chaire endolorie par les courbatures. Alors qu'une autre lame se logeait dans son postérieur droit, elle distingua avec horreur une flamme se former dans les mains d'un des guerriers du village. Ses membres se plièrent sous la surprise, incapable de supporter la douleur. Le Griffon gémit une seconde fois.

Heather aurait voulu leur dire, mais son corps refusait de se dresser, effrayé et désemparé face à la violence de cet ennemis insaisissable. Les torches dansaient devant ses yeux éblouis. Les cris, le bruit, les pleurs, les rires, tout semblait si proche et pourtant il lui était incapable de sentir une once d'humanité, de chaleur en eux. L'elfe utilisa ses dernières forces pour faire volte face et s'enfoncer dans la nuit. Courageusement elle galopa. Ses ailes douloureuses s'accrochaient aux branches, incapables de se dresser vers le ciel.

Puis elle s'effondra au sol. Son corps gigantesque et pataud s'enfonça doucement dans la neige. Elle releva le nez pour respirer. Son corps tout entier brûlait, ses ailes endolories étaient prises de sursauts à chaque inspiration.  Ses membres transits par le froid tremblaient tandis qu'une marée rouge s'accumulaient sur son pelage gris et dans la neige.  Chaque battement de cœur lui rappelait qu'elle était vivante, chaque expiration la menait un peu plus vers sa mort. Mais le plus douloureux se situait au fond de son cœur. Trahie jusqu'au fond de ce qu'elle pensait être, seule dans le froid et dans la neige, il lui était incapable de penser à autre chose que ce regard plein d'effroi, de peur et de haine qu'elle avait vu de dessiner chez ceux qu'elle considérait comme sa famille. Elle aurait voulu pleurer.

La douleur devint lancinantes, décidée à lui faire expier tous ses pêchers, expirer tout l'espoir qui pouvait encore habiter son petit corps endolori. Le froid commençait tout doucement à prendre ses droits. Incapable de bouger, Heather se résigna. S'il fallait mourir, autant que cela soit rapide et sans douleur. Elle ferma les yeux, supplia Orphée de venir la chercher, tentant d'ignorer les relents amers qui remontaient le long de sa gorge.  Tout ce qu'elle obtint fut la chute d'un des pieux coincé dans sa croupe, qui lui arracha un énième cris de douleur.

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Raphaël I. M. Elosiam
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J'ai traversé le portail depuis le : 18/12/2014 et on me connaît sous le nom de : Etilya. Mon nom est : Raphaël Ilwan Matys Elosiam. Actuellement je suis : veuf et hétéro. Il paraît que je ressemble à : Aoi Kaji de kiniro no corda et à ce propos, j'aimerais remercier : Kingyo pour le vava et Bunny pour la signa ♥
Re: Tombe le jour sonne la mort } Flashback feat Raphaël | Ven 25 Aoû 2017, 20:45

Je resserrai le col de mon manteau pour me protéger du froid. La température était glaciale ce soir ; négative de plusieurs degrés, au moins. De la buée s’échappait de ma bouche au rythme de ma respiration, seule source de chaleur dans ce paysage d’une blancheur immaculée. Je laissais Spirit trouver son chemin dans la neige, à son rythme. Il posait un sabot après l’autre avec précaution, tâtant le terrain et vérifiant la stabilité du sol à chaque pas, nous rapprochant un peu plus de la forêt. C’était pourtant un lieu que je préférais éviter, car il s’agissait du territoire des elfes et peu de fées osaient s’y aventurer. Toutefois, je n’avais pas vraiment le choix.

Plus tôt dans la journée, j’avais été désigné volontaire -sans mon avis- pour une mission pour le moins originale. Un fétaud de mon village avait signalé la disparition de son fils, parti en fin de journée pour une vulgaire promenade à cheval. Malheureusement, il avait dû être pris dans une tempête de neige et s’aventurer trop loin près de la forêt, où un danger bien plus grand qu’un blizzard le guettait. Son père lui avait pourtant défendu d’approcher ce territoire elfique, mais l’enfant n’en faisait qu’à sa tête ; l’âge ingrat, que voulez-vous. Le pauvre homme n’était pas en état de partir à sa recherche ; il avait une jambe folle et une santé fragile. Mais en entendant parler de la forêt, tout le monde s’était défilé, et on m’avait désigné comme sauveteur, soi-disant que mon métissage devrait camoufler mon côté fétaud. Je n’en étais pas plus rassuré pour autant.

J’étais parti dès que la tempête s’était calmée. Par miracle, j’avais retrouvé l’adolescent aux pieds de la montagne, frigorifié et en état de choc, mais sain et sauf. Après l’avoir réconforté et apporté un peu de chaleur, il me confia avoir fait une mauvaise chute, s’assommant sur le sol, et se retrouvant piégé dans la tempête. Il avait pu trouver refuge dans une petite grotte non loin le temps qu’elle se calme, et venait d’en sortir. Il m’avait supplié d’aller retrouver son cheval, qui s’était emballé après avoir fait tomber son maître de selle, et était parti en direction de la forêt. J’avais insisté pour le raccompagner chez lui, mais il m’avait assuré qu’il connaissait le chemin jusqu’au village et pourrait rentrer sans encombre.

Malheureusement, il faudrait un miracle pour retrouver la trace de l’animal après que la neige soit tombée ; elle avait tout recouvert. Toutefois, peut-être trouverais-je des indices de son passage sur la végétation environnante, comme des branches cassées par exemple. Finalement, j’aperçus les premiers arbres de la forêt. Je levai les yeux pour contempler leur cime, quelques dizaines de mètre plus haut pour les plus imposants. J’espérais qu’aucun elfe ne s’y trouvait tapi armé d’un arc, prêt à occire quiconque oserait franchir la limite de leur territoire. Toutefois ce n’était pas le moment de prendre peur ; la vie d’un étalon était en jeu.

Je pénétrai dans le lieu sylvestre avec une certaine appréhension. Attentif au moindre bruit suspects, tous mes sens étaient aux aguets. Je gardais à l’esprit que je me trouvais en territoire ennemi, même si je n’avais jamais porté aucune haine envers le peuple elfique. J’inspectais la végétation, à la recherche d’une trace signalant le passage d’un animal effrayé. Je crus bien distinguer une branche cassée au sol, mais la neige rendait la tâche ardue. Je guidais Spirit sur un semblant de sentier. A mesure que j’avançais, je distinguais de plus en plus de végétation perturbée dans ta tranquilité. Je fronçais les sourcils. ça ne ressemblait en rien aux dégâts causés par le galop d’un cheval fou. Les branches étaient brisées non seulement au sol, mais aussi à même les arbres, pour les plus basses du moins.

Soudain un cri perçant déchira le silence nocturne, me faisant sursauter. Spirit s’arrêta aussi sec et dressa les oreilles, inquiet et nerveux. Je lui flattai l’encolure pour le rassurer tout en guettant les fourrés. J’espérais qu’il ne s’agissait pas d’une bête sauvage en pleine partie de chasse. Je savais me défendre, mais je m’inquiétais surtout pour Spirit qui faisait une proie de choix pour un fauve. Je l’invitai à reprendre le pas ; je n’allais pas m’arrêter en si bon chemin, bête sauvage ou non. Un second hurlement retentit, cette fois-ci plus proche, et plus déchirant ; j’y ressentais une grande souffrance ainsi qu’une profonde détresse. Je désignai la provenance du cri à mon affilié. Mais celui-ci coucha les oreilles sur son crâne en renâclant et secouant la tête.

- Oh, Spirit, ne discute pas. Cette bête souffre plus qu’elle n’a faim, crois-moi. Je ne peux pas rester sans rien faire, alors cesse donc de faire ton trouillard et avance.

L’esprit boudeur, Spirit me fit passer son mécontentement à travers le lien qui nous unissait avec une charmante image de purin. Mais il se dirigea néanmoins vers l’origine de ce hurlement déchirant. C’était peut-être une folie, mais je ne voulais pas laisser un animal blessé sans rien faire. C’est ainsi que j’arrivai sur les lieux. Je stoppai Spirit et écarquillai les yeux devant ce triste spectacle. Il ne s’agissait pas d’une bête sauvage ; c’était une créature de légende. Un corps de lion, quatre pattes griffues, des ailes d’aigle et une tête pourvue de petites cornes qui se terminait par un bec. Il s’agissait en réalité d’un griffon. Un griffon transpercé de plusieurs flèches.

Je reconnaissais bien là le travail des elfes. Mais je me demandais pourquoi ils avaient chassé cet animal, et ce que ce griffon pouvait bien faire dans une forêt. Spirit refusa de s’approcher davantage, alors je mis pied à terre et m’approchai doucement de la bête blessée. Son souffle court et les gémissements étouffés qui s’échappaient de son gosier témoignaient de la douleur qui irradiait dans tout son corps. Ses magnifiques ailes étaient traversées de flèches à plusieurs endroits. C’était de l’acharnement, à ce stade. Quand l’animal fit un mouvement brusquement, sentant certainement ma présence, je me stoppai, levant les mains devant moi en signe de paix.

- Du calme, mon ami. Je ne te veux aucun mal. Je suis là pour t’aider. Regarde, j’ai des ailes moi-aussi.

Je fis apparaître mes ailes aux plumes irisées ; elles prenaient la forme de celle d’un papillon, certainement un signe ostensible de mon ascendance de fée. Je ne savais pas si le griffon me comprenait. Mais les créatures mythologiques faisaient bien souvent preuve d’une intelligence impressionnante. S’il ne comprenait pas mes paroles en elle-même, peut-être devinerait-il mes bonnes intentions. Je fis encore quelques pas, jusqu’à être assez proche pour toucher le griffon. Spirit poussa un hennissement d’avertissement, mais je l’ignorai. Cet animal n’était pas en état de me blesser. Mon regard glissa de sa tête à ses ailes ; il fallait le débarrasser de ces flèches. C’était une chance que j’avais emmené de quoi panser des plaies –une trousse de secours destinée au départ à l’adolescent et son cheval. Certes il me faudrait utiliser beaucoup plus de matière pour adapter les soins à la taille de l’animal. Je revins vers Spirit pour décrocher le sac qui contenait le nécessaire de secours, puis je revins vers le griffon et m’accroupit près de lui, déposant mon bagage dans la neige.

- Me laissera-tu te toucher pour te retirer ces flèches ?

Je ne savais pas s’il me fallait attendre un signe d’accord de la part de l’animal avant de le toucher, mais je préférais prendre mes précautions.




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Re: Tombe le jour sonne la mort } Flashback feat Raphaël | Ven 25 Aoû 2017, 21:49

Le souffle de la griffonne ralentit par le froid se faisait tremblant. Ses poumons s'emplissaient d'air glacial et son corps tout entier était proie à des spasmes, soulevant son corps pour le replonger dans la neige plus profondément encore. Les yeux mi-clos, résignée à voir le monde une dernière fois, Heather essayait d'oublier la douleur.

Instinctivement ses oreilles se dressèrent lorsqu'une les notes rassurantes d'une voix humaine se portèrent jusqu'à elle. Bien qu'elle ne réussi à n'en comprendre que des bribes, l'elfe comprit que l'inconnu se dirigeait vers elle. Tout d'abord rassurée, son esprit groggy lui fit apercevoir des visions d'épouvante. Si les habitants de son village l'avaient poursuivi pour l'achever ? Raisonner était difficile et les prises de conscience lui venaient avant que son esprit ne s'évanouisse à nouveau. Si ça n'était pas les siens, qui cela pouvait-il être ? Qui était suffisamment inconscient pour se trouver ici en pleine nuit ? Son instinct lui hurla que seuls les prédateurs pouvaient se permettre de se trouver là où les proies meurent, puis s'éteignit. Même ce dernier, qui était pourtant la base de son être, était résigné à partir. Son instinct la quittait aussi.
Ses yeux à peine ouverts discernèrent une silhouette inconnue qui s'approchait d'elle. La fatigue et la douleur ne lui permettaient pas de comprendre que l'inconnu était en réalité deux. Discerner la réalité de ses délires était de plus en plus dur. Lorsque le plus fin s'approcha d'elle, elle émit involontairement un gémissement plaintif avant de tenter de se dégager hostilement. Comme attendu, Heather ne bougea pas, même si la tentation lui donna l'impression d'avoir effectué un effort intense. Ses oreilles se couchèrent sur son crâne en signe de protestation.

- Du calme, mon ami. Je ne te veux aucun mal. Je suis là pour t’aider. Regarde, j’ai des ailes moi-aussi.

Heather vit deux magnifiques ailes de papillon se déployer dans son dos. Ses pensées vagabondèrent vers toutes les choses horribles qu'elle avait pu entendre sur les fées. Des batailles sanguinaires opposaient les siens à ceux de l'inconnu et bien qu'elle n'y ait jamais pris part son cœur lui intimait de s'enfuir. Ce qu'elle aurait très certainement fait dans un autre contexte.

- Me laissera-tu te toucher pour te retirer ces flèches ?

Son esprit embué fut secoué par la secousse que le sac porta dans la terre lorsqu'il toucha le sol. Ce fut suffisant pour qu'elle puisse comprendre ce que l'inconnu lui demandait. D'abord réticente, elle décida de se laisser faire. Dans le pire des cas il saurait en finir vite avec son cas : la tuer ne serait pas difficile. Et Heather préférait la mort la plus rapide.

Elle fit tous les efforts du monde pour le regarder dans les yeux -et y découvrit avec surprise autre chose qu'une soif de sang sans pour autant comprendre ce qui le poussait lui à l'aider elle. Elfe ou créature immonde elle était pour lui un monstre peu importe la forme.
Une lueur d'espoir l'aida à trouver la force de basculer légèrement sur le côté pour montrer son flan. Le griffon ouvrit le bec dans l'espoir d'en sortir un son mais seul un nuage très discret avait réussi à se former. Son corps meurtri et froid refusait d'en faire davantage. Le griffon ferma les yeux avec l'ultime espoir qu'il pourrait les ré-ouvrir un jour.

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J'ai traversé le portail depuis le : 18/12/2014 et on me connaît sous le nom de : Etilya. Mon nom est : Raphaël Ilwan Matys Elosiam. Actuellement je suis : veuf et hétéro. Il paraît que je ressemble à : Aoi Kaji de kiniro no corda et à ce propos, j'aimerais remercier : Kingyo pour le vava et Bunny pour la signa ♥
Re: Tombe le jour sonne la mort } Flashback feat Raphaël | Lun 28 Aoû 2017, 17:44

Au son de ma voix –ou bien au sens de mes paroles je ne saurais dire – la créature puisa dans ses dernières réserves de force pour plonger ses yeux dans les miens. Deux billes noires, que j’imaginais d’ordinaire pétillantes, me sondaient d’un air terne. Ce contact visuel fut bref, mais non pas moins intense ; et il me laissait une impression. Ces yeux sombres brillaient d’intelligence, et ça me perturbait. Je ne doutais certes pas des capacités cognitives d’une bête de légende, toutefois j’avais la nette sensation qu’il ne s’agissait pas que de ça. Le charme fut rompu lorsque l’animal utilisa ses dernières forces pour basculer légèrement sur le côté pour me présenter son flanc. Je pris cette attitude comme un accord tacite entre lui et moi ; la permission de le toucher pour le débarrasser de ces flèches qui le meurtrissaient dans sa chaire et dans son âme.

- Très bien. Je te préviens, ça ne va pas être agréable. Mais je vais faire en sorte que tu souffres le moins longtemps possible.

Je lui parlais plus pour le calmer et le maintenir conscient qu’autre chose. Du moins je le pensais ; peut-être que je continuais de croire au fond de moi qu’il trouvait un sens à mes mots. J’ouvris le sac qui s’enfonçait dans la neige à mes pieds et en sortis des compresses stériles. Fort heureusement, j’étais toujours prévoyant et j’en avais emporté plus que nécessaire. Je ne le regrettais pas ; car les blessures d’un griffon étaient d’une toute autre échelle que celles qu’on pouvait panser sur un enfant ou un cheval… Je m’approchai ensuite du flanc de l’animal pour tâter avec délicatesse les chaires meurtries. Ce que je craignais, c’était la forme des pointes de flèche. Certains chasseurs les appréciaient avec de nombreux piques incurvés ; en pénétrant dans le corps d’un animal, elles déchiraient d’autant plus de tissu, de même lorsqu’on les arrachait. Je décidai donc de commencer par la flèche la moins enfoncée. Si elle était faite ainsi, au moins je risquais moins de meurtrir l’animal.

- Attention, ça va faire mal, prévins-je l’animal par principe.

Je tirai sur l’empennage d’un coup sec et précis, avant de poser une main sur le flanc du griffon pour l’apaiser. Ça ne me faisait guère plaisir de lui infliger pareil souffrance, mais il fallait passer par là pour le soigner. Je déballai ensuite un sachet de compresse pour l’appliquer aussitôt sur la plaie et compresser un maximum afin de stopper l’écoulement de sang. Je jetai un œil à la bouchère ; la pointe de la flèche était de confection classique, ce qui me rassura immédiatement. Elles ne visaient vraisemblablement pas à faire souffrir. Il me serait donc moins difficile de panser les plaies de l’animal, une fois débarrassé de ses épines exogènes. Je regrettai en cet instant de ne posséder aucun pouvoir de guérison, à l’inverse de mon père.

Au bout d’une minute je vérifiai la progression de la coagulation ; celle-ci semblait en bonne voie. Je pouvais donc passer à la deuxième étape ; la désinfection. Je sortis un flacon d’antiseptique de mon bagage et en versa une petite quantité sur une seconde compresse –l’autre étant trop usagée et recouverte de sang. Je l’appliquai avec soin sur la plaie, visant à bien la nettoyer sans provoquer un nouveau saignement. Je déballai ensuite un autre flacon enrobé de film protecteur. Celui-ci contenait cette fois un onguent très particulier, conçu par la guérisseuse du village. Ses talents n’étaient plus à prouver et je faisais entièrement confiance à l’efficacité de ses produits. Il contenait un mélange de graisse animale, de plantes médicinales et d’antiseptique qui facilitaient la cicatrisation tout en protégeant la plaie et nourrissant les tissus nouveau-nés. J’en pris l’équivalent d’une noisette sur mon index et l’appliquai avec soin sur la blessure désormais propre, veillant à ne pas incorporer de plume –ou de poils – dans le mélange. IL faudrait bien sûr un bandage pour protéger, mais la guérisseuse m’avait conseillé d’attendre quelques minutes après chaque application pour qu’une couche superficielle sèche et protège d’autant mieux la blessure.

Je réitérai donc chaque étape pour chaque blessure, arrachant les flèches avec rapidité et précision, nettoyant les plaies avec délicatesses, et appliquant l’onguent avec soin. Je ne sus combien de temps me prit le travail dans sa totalité, mais lorsque j’eux finalement terminé, j’étais épuisé nerveusement. J’avais déjà eu à porter les premiers secours sur des blessés par balle, par éclats de mortier ou même par des baïonnettes lors de la Première Guerre Mondiale ; mais c’était une toute autre chose de soigner des blessures causées par des flèches sur un animal. Un griffon, qui plus est. Justement à ce propos… ses yeux étaient clos, et sa respiration égale à un souffle. Je ne savais nullement prendre le pouls sur une telle bête, toutefois j’imaginais que son palpitant se démenait tant bien que mal pour continuer à irriguer ses organes vitaux. Je craignais toutefois qu’il perdit trop pied ; la guérisseuse m’avait déjà dit qu’il fallait maintenir les grands blessés éveillés pour ne pas risquer un coma dont ils ne sortiraient jamais.

Je sortis donc un énième flacon, beaucoup plus petit celui-ci –de la circonférence de mon pouce tout au plus – et le débouchai sous le bec du griffon pour lui faire inhaler les vapeurs. Celles-ci contenaient un stimulant volatil à l’odeur si forte qu’elle vous réveillerait un ours polaire en pleine hibernation. Celui-ci fit son œuvre ; je ne prenais aucun plaisir à sortir l’animal d’un potentiel sommeil réparateur, mais je préférais ne prendre aucun risque. Peut-être pourrais-je le tenir éveillé assez longtemps… Mais pour quoi faire, au juste ? Nous étions en plein forêt, territoire des elfes, qui l’avaient chassé, qui m’étaient également hostiles. Je ne pouvais attendre aucune aide de leur part ; nous étions trop éloignés de la cité et je me voyais mal traîner un grand blessé de plus de cent kilos derrière moi ; et si je partais pour chercher de l’aide, il était fort probable que l’animal trépassât en mon absence. Désœuvré, je m’assis dans la neige, à un mètre de lui.

- Je suis désolé de t’éveiller mon ami, mais il vaut mieux que tu ne dormes pas. Même si j’ignore quoi faire pour la suite.

Je jetai un œil à la pâte blanche formée par l’onguent sur les plaies. J’avais presque oublié qu’il ne manquait plus qu’une étape pour terminer le pansage. Il y avait toutefois, entre le corps et les ailes, un détail de taille, au sens propre comme au figuré…

- Je n’aurai jamais assez de bandage pour recouvrir toutes tes plaies… Ne le prends pas mal, mais tu es nettement plus volumineux qu’un humain ou qu’un cheval.

Spirit appuya ma réflexion d’un hennissement affirmatif ; dire qu’il était resté si calme avant ça... Je doutais que le griffon pût comprendre la plaisanterie, toutefois j’espérais tout de même qu’il n’était pas susceptible. Quoiqu’il devait actuellement se ficher comme de sa première proie d’une quelconque remarque sur sa ligne ou son embonpoint…




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Re: Tombe le jour sonne la mort } Flashback feat Raphaël | Lun 28 Aoû 2017, 21:47

Son corps transpirant se trouvait endormi dans la neige. Petit à petit elle se sentait quitter un monde qui au final n'était peut-être pas le sien.  Chaque pieux que lui ôtait l'inconnu soulevait dans son estomac et dans sa gorge un liquide qui semblait la brûler de l'intérieur. Pourtant la douleur devenait routine, la mort se faisait plus intime. Son attention se détachait de plus en plus des mots de son sauveur, comme un murmure au lointain. Devant ses yeux clos dansaient des ombres et des lumières. Tantôt effrayantes tantôt apaisante ces dernières dessinaient devant son esprit embrumé des fins heureuses. Heather sentait un autre monde qui l'appelait, il lui suffisait d'expirer une dernière fois. Les cris de son corps se faisaient de plus en plus lointains: la faucheuse la chassait de son seul sanctuaire.  Elle expira une ultime fois.

A peine avait-elle mit un pied dans un monde sans souffrance et sans bruit qu'une poigne violente la tira brutalement vers l'arrière. Ses souvenirs comme des balles vinrent se planter dans son crâne.

- Je suis désolé de t’éveiller mon ami, mais il vaut mieux que tu ne dormes pas. Même si j’ignore quoi faire pour la suite. 

Une lucidité inhabituelle s'était emparée de son corps tout entier. Je délire? Heather retrouvait enfin la force de penser par elle même. Ses yeux s'ouvrirent d'eux même, brillants et avides d'en découdre avec la mort. Son élan de courage fut rapidement stoppé par la douleur et la fatigue. Mais elle respirait enfin. Ses poumons s'emplissaient volontiers de l'air glacial de la nuit qui avait manqué de la voir partir.  

- Je n’aurai jamais assez de bandage pour recouvrir toutes tes plaies… Ne le prends pas mal, mais tu es nettement plus volumineux qu’un humain ou qu’un cheval.

Heather, inconsciente de sa taille jusque là, aurait sourit si son bec le lui avait permit.  Ses yeux se fermèrent quelques secondes et le griffon régularisa son souffle autant qu'il le pouvait. Son corps tremblant rendait la tâche difficile si bien qu'elle abandonna l'idée de se retrouver en pleine possession de son corps tant qu'elle n'aurait pas réussi à se lever. L'elfe était en plein bras de fer avec le froid, il avait bien failli gagner.
Elle savait l'idée saugrenue mais si la vie l'avait rappelée il fallait qu'elle honore ce choix. Il était par ailleurs d'autant plus difficile de bouger que son corps, gigantesque et endormi, ne lui appartenait pas encore vraiment. Instinctivement elle savait bouger ses ailes, mais y penser était tellement surréaliste à ses yeux qu'elle mit quelques secondes avant d'arriver à les bouger.

Si l'envie d'abandonner cohabitait avec sa soif de survie, l'idée de décevoir l'inconnu la poussait à continuer envers et contre tout. Et elle ne voulait pas le voir mourir. Même à terre il n'était pas difficile de deviner qu'il mourrait de froid : même les plus robustes de la forêt n'osaient pas sortir avec un froid pareil.

Péniblement elle replia son antérieur droit avant de réussir à faire de même pour le postérieur droit. Mouvoir le reste fut plus ardu : transits par le froid ils avait également été écrasé par le corps inerte. Poussée par l'espoir qu'elle lisait (ou pensait lire) en lui, Heather souleva son corps hors de sa tombe. Ses ailes se dressèrent instinctivement sur son dos et l'espace d'un instant elle se trouvait là, plus noble que jamais, avant de s'écrouler au sol, de nouveau.

Sa transformation fut moins douloureuse que la première. Ses ailes s'évanouirent dans la nuit et son corps reprit petit à petit forme humaine. Les plûmes laissèrent place à une peau blanche bleuies par le froid, les membres musclés de l'animal rétrécirent pour laisser entrevoir des blessures soignées mais parfaitement visibles. Deux oreilles dressées, témoins de son hybridité, se colorèrent en pourpre, tout comme la chevelure de l'elfe.

Les avants bras et les genoux plantés dans la neige il lui était impossible de bouger davantage. Heather trouva néanmoins le courage de lever ses yeux félins vers son sauveteur, sachant qu'il verrait au moment même ce qu'elle avait vu au moment où il s'était approché : son aura d'ennemie.





HRP :: Si jamais, les deux marques qui couvrent les joues de l'avatar d'Heather sont expliquées dans mon histoire comme une marque magique que l'on réserve aux parias. Cela permet à quiconque s'approchant d'elle de savoir qu'elle ne fait pas réellement partie d'une tribu. Après à toi de voir si  les fées ont eu vent de ce genre de pratiques...
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Re: Tombe le jour sonne la mort } Flashback feat Raphaël | Dim 05 Nov 2017, 01:35

Mon patient sortait progressivement de sa torpeur, à mon grand soulagement. J’avais peut-être bien fait de le tirer de son inconscience avec ce produit puissant et efficace. Un vieux remède dit « de grand-mère » qui provenait encore une fois de la guérisseuse de mon village. Le griffon amorça un mouvement fébrile avec ses pattes. C’était bon signe, toutefois je doutais que ce fut une bonne idée de s’agiter si tôt. Enfin, il avait certainement meilleure conscience de ses capacités que moi. Que savais-je des griffons après tout ? Rien du tout ; il était le premier que je croisais. Avec un certain ravissement, je vis la créature se dresser sur ses pattes, resplendissant de noblesse et de dignité. Puis ses membres lui firent défaut et elle regagna sa couche de fortune taillée dans la neige à moitié fondue. J’amorçai un mouvement vers l’animal, inquiet.

- Tout va b-

Je me figeai, coupé dans mon élan, assistant à un spectacle stupéfiant. Son corps changea de forme, en même temps que ses plumes disparaissaient et que ses pattes perdaient leurs griffes, pour devenir des membres parfaitement humains. En l’espace de quelques secondes, la noble créature avait fait place à une frêle jeune fille, pétrie de froid et blessée dans sa chaire -et probablement dans son âme. Je notai également la paire d’oreilles dressée sur son crâne, toute aussi pourpre que sa chevelure. Deux tatouages retinrent également mon attention, un sur chaque joue. Je m’interrogeai sur leur signification, mais je fus pour l’instant incapable de prononcer le moindre mot. Puis, elle redressa la tête et nos regards se croisèrent. Je me laissai un instant absorbé par le mordoré de ses iris félins.

Mon instinct s’éveilla, me murmurant un avertissement auquel le hennissement de mon affilié fit écho. Je levai une main vers lui pour lui demander silencieusement de garder son calme. Ses oreilles, ces étranges tatouages qui me dérangeaient, et la lueur de son regard… Tout ça ajouté au sentiment de méfiance auquel ma raison m’exhortait. Il était à peu près certain qu’elle était une elfe. Du moins en partie, compte tenu de son apparence précédente. A présent remis du choc de cette découverte édifiante, je réalisai que j’étais resté tout ce temps bouche bée. Je me râclai la gorge, un peu embarrassé.

- Vous êtes… ce qu’on appelle une mythologique n’est-ce pas ? Quel est votre nom ? Moi, c’est Raphaël.

Je lui souris pour la rassurer. Ça me paraissait être une bonne approche. Réalisant que j’avais parlé tout ce temps à un être conscient, je me sentis un peu bête. Et puis je remarquai ses vêtements en haillons, déchirés aux endroits où les flèches avaient percé sa peau. Avait-elle été attaquée au départ sous sa forme humaine, ou bien l’état de ses vêtements dépendait-il de son intégrité physique ? Je secouai la tête pour chasser cette question stupide. Il y avait bien plus urgent ! Je me levai pour aller chercher la couverture qui recouvrait Spirit. Il renâcla, mais ne protesta pas davantage. De toute façon il n’en avait pas autant besoin que cette jeune fille. Je regagnai ensuite l’endroit où elle gisait en piteux état et déposai le tissu encore chaud sur ses épaules.

- Tenez, vous devez être frigorifiée. Je suis désolé pour l’odeur de cheval, mais c’est tout ce que j’ai sous la main.

Je fis quelques pas en arrière pour lui laisser assez d’espace vital. Par un hiver si rude, il était vital qu’elle fût réchauffée, sans quoi elle mourrait d’hypothermie. Surtout avec tout le sang qu’elle avait perdu ; il lui faudrait du temps pour reconstituer son stock de fluide, et d’ici là elle aurait du mal à réguler sa température interne. L’esprit un peu confus par ce retournement de situation, je tentais de faire du tri parmi les pensées qui me traversaient l’esprit. Tout d’abord, il me fallait terminer ce que j’avais commencé. Et avec ses dimensions actuelles, elle me facilitait la tâche. Je fouillai dans le sac pour en sortir les bandages dont j’avais besoin. Je les lui montrai.

- Vous permettez ? Il faut que je termine de panser vos blessures.

Je n’étais pas très confortable à l’idée de devoir rompre toute distance convenable avec une jeune fille, mais je devais mettre les convenances de côté pour pouvoir l’aider. Je m’accroupi à côté d’elle et commençai à recouvrir la blessure de son bras avec délicatesse.

- Pardonnez ma franchise, mais… Ces blessures ont été causées par des elfes, vos semblables, n’est-ce pas ? J’imagine qu’ils ont eu peur de votre apparence de griffon, et qu’ils ignorent donc votre nature. Mais ces tatouages que vous avez sur le visage, ont-ils une signification particulière ?

Je devais lui paraître intrusif avec toutes ces questions. Mais j’étais curieux de nature, et je devais avouer que les circonstances de son agression m’intriguaient. J’en oublierais presque que nous étions de deux races ennemies.




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