this is too high a price to pay ❞ (israe)

Non, tu n’es pas sa propriété. Il n’a pas à savoir avec qui tu étais ou ce que tu faisais. Tu n’as pas à lui répondre, Israe. Tu n’oserais jamais lui faire la remarque, mais en le laissant comme ça, tu lui fais bien comprendre qu’il te laisse indifférente. Hier, ce soir, demain. Jusqu’à ce qu’il change d’attitude. Jusqu’à ce qu’il te traite avec plus de respect. Tu as beau être attachée à cet homme, tu sais ce que tu vaux. Il n’y a plus de dominant, de dominée. Ce soir, tu as décidé de te mettre à son niveau pour lui rappeler qu’il n’est pas tout-puissant. Que tu peux aussi lui manquer de respect.

« Je vais bien, comme tu peux le constater. » Tes talons hauts claquent contre le sol quand tu avances. Tu serres sa main dans la tienne, l’obligeant à te suivre. « Quand même, six appels. Je ne savais pas que tu t’inquiétais autant pour moi. »  
Il s’installe sur le divan tandis que tu ouvres une bouteille de Macallan, sans doute le whisky le plus cher de sa collection. Sauf que tu le sers pour toi, ce verre. Tu n’aimes pas cet alcool et il le sait, mais tu comptes bien l’embêter un peu. « On ne peut pas dire que tu me consacres tout ton temps… ou ton attention, ces jours-ci. »

Non, tu n’es plus sa priorité. Il en a une autre, qui a un nom de famille prétentieux et un visage presque aussi beau que le tien. Et tu meurs de jalousie quand tu y penses. « Que s’est-il passé ? » Tu t’installes près de lui. Trop près, Israe. A quoi est-ce que tu joues ? Un léger sourire étire tes lèvres pulpeuses.
« Je te trouve irrespectueux. » Quelle insolence.
Tu croises tes longues jambes, le regard plongé dans le sien.

« L'insolence est un nouveau genre que tu te donnes avec moi ? »
Un sourire espiègle se dessine sur ton visage. Tu ne t’es jamais comportée comme ça avec lui, alors Stelian voit clair dans ton jeu – et tu ne voudrais pas que les choses se passent autrement. C’est le seul homme qui puisse rentrer dans ton jeu sans se brûler. Tu le sais depuis longtemps, mais tu te retenais. Il semble que les choses aient changé. Que se passe-t-il, Israe ? Tu ne peux plus nier le désir que tu as pour lui ?

« Tu cherches à me contrarier ?
– Peut-être, oui. »
Vous avez toujours été francs l’un envers l’autre, tu n’allais quand même pas lui mentir. Surtout pas quand c’est ton but de le provoquer. Mais Stelian ne réagit pas, tu es déçue. Donc tu décides de te tourner vers lui.
Tu t’assis sur les genoux, de sorte à ce que vous soyez à la même hauteur.
« Mais qu’est-ce que tu peux y faire ? »
Tu veux faire la grande dame, mais tu n’es qu’une enfant. Tu danses avec le diable, tu charmes les hommes avec ton air innocent.

Tu chuchotes dans son oreille : « Tu n’oserais jamais me toucher. »
Tu éloignes ton visage du sien et tu souris légèrement.
Tu n’as pas froid aux yeux, hein ?

Il t’a finalement embrassé. Qu’est-ce ça fait, Israe, d’être enfin désirée par lui ? Est-ce que ce baiser ressemble à ceux qu’il te donne dans tes rêves les plus intimes ? Est-ce que ça en vaut toujours la peine, ou est-ce que tu veux te rétracter ?

Tu poses ton regard sur ses lèvres, et tu te rends compte qu’elles sont légèrement teintées par ton rouge à lèvres. Puis tu lèves tes yeux vers lui, un peu sonnée par ce qui vient de se passer.

« Tu sais mieux que personne que rien ne me fait peur, pourtant.
– Tu en es sûr ? »

Stelian est menaçant dans ses paroles, dans ses actes, mais il ne te fait pas peur. Pour cette raison, tu ne te gênes pas de le défier, encore et encore, jusqu’à ce que l’un de vous perde. Et tu espères bien que ça arrivera, parce que ça voudrait dire qu’il te fera sienne cette nuit. Maligne, déterminée, insolente… Non vraiment, vous vous êtes bien trouvés.

Tu approches ton corps du sien, encore. Un peu trop, encore une fois. Tu aimerais qu’il diminue cet espace entre vous, qu’il te serre contre lui si fort que tu aurais du mal à respirer. « Tu fermerais les yeux, si je te demandais de le faire ? »Tu le dis à voix basse. Ou est-ce que tu as peur de moi, de ce que je pourrais faire ?

Tu poses un baiser sur sa joue -assumant qu’il a fermé les yeux entre temps.
« Ça ne te fait pas peur d’aller plus loin ? tu murmures.
…De savoir que je n’arrête pas de penser à toi ? tu le cherches. …Que j’ai déjà rêvé de toi ? » et tu risques de le trouver. Prends garde à ce que tu dis, Israe.

« ...De nous deux. Seuls ici. Tard la nuit. »
Tu n’oserais quand même partager ça avec lui ?
« La seule chose que je pourrai te dire, c’est que tu m’as embrassée. » Si, tout compte fait. « …Et qu’on a fini par faire tout ce qu’on s’était interdit de faire jusqu’ici. »
Tu fais une pause, avant de poser un baiser sur ses lèvres. Comme pour lui signaler que la narration est finie.

Alors comme ça tu n'es pas si pure et innocente que ça ?

Il s’éloigne de toi encore une fois, et ça commence à t’agacer. Pourquoi faut-il qu’il te repousse, alors qu’il désire la même chose que toi ? Heureusement, tu n’es pas du genre expressive – Stelian ne saura pas l’état dans lequel ses gestes te mettent.

« Tu as une façon très naturelle de faire les choses.
– Merci pour le compliment. »

Un léger sourire se dessine sur tes lèvres pulpeuses. Il vient d’avouer que tu lui fais de l’effet, que tu sais comment t’y prendre. Tu es soulagée et satisfaite. La première, parce que tu es sûre qu’il ne te pousse pas à cause de tes caresses. La deuxième, parce que tu prends plaisir à lui faire plaisir.

« Je peux savoir d’où tu tiens ça ? »

De nombreuses affaires avec des hommes plus âgés, plus expérimentés, qui t’ont appris à être à l’aise avec ton corps, avec les leurs. Mais tu ne l’avoueras jamais à Stelian. Tu le connais trop bien, tu sais qu’il a constamment besoin d’être unique, meilleur que les autres – et il l’est à tes yeux.
Si seulement il ouvrait les siens, il saurait à quel point tu l'admires.

« Je tiens tout de toi, Stelian. Tu prends une pose plus sensuelle sur le canapé. C’est toi qui m’a appris à être audacieuse. Tu fais glisser le foulard en soie qui couvrait tes épaules, les exposant, nues. Et à utiliser mes charmes. »

…Pour atteindre un but.

« Tu n’aurais pas un peu peur, que l’élève finisse par dépasser le maître ? »

Qu’est-ce que tu dois comprendre, Israe ? Est-ce qu’il vient d'exposer son unique faiblesse ? Stelian a l'air jaloux, mais tu ne t’en plains pas. Au contraire, tu es flattée.
Quand une autre pense qu’il est possessif, toi tu penses qu’il est protecteur. Quand une autre voit le mal en lui, toi tu vois uniquement le meilleur. Quand une autre critique ses décisions, toi tu admires le génie derrière ces actes. Quand une autre refuse de se soumettre, toi tu acceptes. Pas souvent, mais ça arrive. Au moins, tu ne cherches pas à ce qu'il te mente - et c'est peut-être pour cette raison que les choses marchent si bien entre vous deux.

« Prouve-le-moi. »

Montre-moi que le jeu en vaut la chandelle.

Demain, tu ne sais pas si vous allez regretter, mais ce soir… Ce soir, tu espères être comblée par cet homme, ses caresses, ses baisers. Tu pourrais faire marche arrière, mais tu as trop attendu ce moment pour le laisser filer.

« Fais-moi regretter tout ce que j'ai dit. »