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 When a bad day turns into beautiful evening ∞ Greyva ♥

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When a bad day turns into beautiful evening ∞ Greyva ♥ | Mar 21 Juil 2015, 02:26


GREYSON & EUTERPE-YELENA


Encore une session qui s'éternisait. Avais-tu oublié de spécifier que tu étais pressée ? Bien sûr que non, mais ces maudits photographes n'en faisaient qu'à leur tête et ça n'avait pas l'air de vouloir changer. La journée avait été longue et tu ne mourrais que d'une envie : rentrer à la maison afin de rejoindre ton petit-ami, mais le contrat que tu terminais aujourd'hui était important pour ta carrière et il te fallait absolument être présente d'esprit et de corps. Tu portais la dernière création du grand designer dont tout le monde parlait, il ne fallait pas que tu te plantes ou l'emploi serait à quelqu'un d'autre et tu ne voulais pas cela.

« Lève le menton ! Tu n'es pas concentré, on dirait que tu n'es qu'une débutante. S'il te plait, accorde-nous ton attention. »

Il te fallut quelques secondes avant de comprendre qu'il ne parlait à personne d'autre qu'à toi et cela suffit pour te faire réaliser que tu avais été absente durant plusieurs secondes, peut-être même plusieurs minutes. Tu fis suspendre la séance et fila dans la pièce qui servait de « vestiaire » aux modèles. Tu fouillas rapidement dans ton sac en cherchant ton portable, peut-être que si tu lui parlais ton attention pourrait être entière sur tout l'argent que tu étais en train de foutre en l'air. En trouvant ton téléphone, tu composas le numéro de l'appartement en espérant qu'il décroche : tu n'avais pas envie de rentrer à l'appartement après le boulot, parce que tu avais besoin de décompresser, tu avais besoin de sortir pour te changer les idées. Tu attendis la première sonnerie, puis la deuxième. Tu poussas un très long soupire, puis croisa les doigts en espérant qu'il soit près du téléphone afin d'entendre le message que tu allais laisser.

« Greyson, pourquoi tu ne décroches jamais ce putain de téléphone ? D'accord, je sais que je suis déjà en retard, mais rejoins-moi à la grande place d’Athéna dans une demi-heure, j'ai besoin d'air. »

On te rappela à l'ordre en moins de cinq minutes, le temps de te rafraîchir un peu, puis tu passas au maquillage pour des retouches qui n'auraient pas été nécessaire si cette séance ne prenait pas autant en longueur, mais tu comprenais, ils voulaient que les photos soient parfaites pour le client, c'était lui le patron. Autant dire que le patron était très riche et qu'il ne voudrait pas de photos de mauvaise qualité où le mannequin a les yeux fermés.

La séance se termina au bout de trois-quart d'heures, mais les photos étaient parfaites. Normalement, tu trouvais toujours quelque chose à dire contre les photographes qui prenaient les clichés, mais pas cette fois, c'est cela que ça fait de bosser avec des professionnels. Tu retournas dans le vestiaire dans l'intention de te changer, puis tu vis l'heure et tes yeux s'écarquillèrent. Tu poussas un très long soupire avant de regarder les deux ou trois messages sur ton portable, mais tu connaissais Greyson assez pour savoir qu'il ne serait pas fâché, il comprendrait. Il le savait de toute manière, qu'avec ton travail, tu savais l'heure à laquelle tu commençais, mais jamais celle à laquelle tu terminais. Alors tant pis, tu serais en retard une fois de plus : tu l'étais déjà de toute manière. Tu attrapas tes vêtements et te changea rapidement, aussi rapidement qu'on t'avait appris à le faire, puis tu marchas rapidement jusqu'à l'extérieur du bâtiment. Tu étais devenue une professionnelle en ce qui concernait la course en talon haut, on t'avait souvent même félicité pour cet exploit.

Tu arrivas au lieu de rendez-vous avec une heure de retard et un visage a demi-amusé, a demi-désolée. Greyson était assit sur le bord de la fontaine et attendait patiemment, s'il était fâché de ton retard, il n'en laissait rien paraître physiquement. En marchant dans sa direction, seuls les talons de tes chaussures cliquetaient contre le sol, l'avertissant de ton approche, mais cela aurait pu être n'importe qui.

« Si je te dis que je suis extrêmement désolée, me croiras-tu encore cette fois ? »

Tu t'arrêtas derrière lui en serrant ton sac de cuir entre tes deux mains pour faire passer la petite boule d'angoisse qui grandissait dans ton estomac. Tu n'avais pas faim, tu avais besoin d'un verre afin de décompressé de cette journée exigeante. Il t'avait attendu à la maison, attendu ici : tu te mis à penser que si c'était toi qui avait attendu tout ce temps, tu serais probablement énervée. Tu te mordis la lèvre inférieure en passant tes deux mains dans tes cheveux afin de les repousser vers l'arrière, manie de maniaque quand tu nous tiens. Tu voulais qu'il ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais il te faisait patienter, jouais-t'il la carte de la fausse colère ? Tu l'espérais, vraiment.




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Re: When a bad day turns into beautiful evening ∞ Greyva ♥ | Mar 21 Juil 2015, 04:18

Tout cela, c'est la faute du hasard. S'il n'avait pas mis son grain de sel là dedans, j'aurais pu passer une superbe matinée à me prélasser sur mon lit en tenant mon aimée entre mes bras, pour m'extirper des bras de Morphée seulement bien plus tard dans la soirée. La plupart des gens ont une franche tendance à confondre le hasard et la chance ou bien à dire « Quelle coïncidence amusante ! » alors que pas du tout, bien au contraire. Le hasard n'a rien à voir avec la chance, la chance est quelque chose bien à part, un événement purement positif, capable de vous faire sautiller sur place avec l'air un peu stupide. Le hasard quant à lui frappe quand on s'y attend le moins, il peut être positif ou bien terriblement négatif, vous assommer d'un coup de gourdin bien placé radicalement entre les deux yeux ou bien vous donner l'opportunité de votre vie.

Mais un simple exemple vaut tellement mieux qu'un long discours, et quelques mots, souvent, permettent d'illustrer une situation avec autant de brio qu'un roman entier. Ainsi, nous pouvons résumer le contexte de cette matinée en une seule et unique question

Que se serait il passé si j'avais décroché ce foutu téléphone ?

« Driiiiiiiiiiiiiiiiiiing, driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing. »

Allongé sur le lit que je partageais avec la reine de mes nuits, alors que les pâles rayons de l'aurore tentaient d'atteindre mes rétines à travers les volets fermés, je ressassais les vagues souvenirs de la journée passée en profitant des réminiscences à la fois douces et amères qui s'imposaient à mon esprit lorsque je serrais contre moi l'oreiller sur lequel elle reposait, quelques temps plus tôt, le même oreiller où subsistait son doux parfum, seul reste que m'avait laissé ma petite amie peu avant qu'elle ne prenne son sac et traverse la porte en me promettant qu'elle ne serait pas longue.

Non sans un grognement réprobateur, je me laissais glisser le long de mes couvertures pour atterrir sur la surface non moins rude du sol parqué, et admira d'un œil morne les alentours, cet appartement qui me semblait merveilleux lorsqu'elle était là, mais qui m'apparaissait desesperement vide lors de ses absences. « Je ne serais pas longue », était ce de l'optimiste, ou tentait elle simplement de me rassurer ? J'étais habitué à l'attendre après tout, maintenant que nous étions officiellement ensemble.

Ensemble, les heures avaient beau s'écouler, les semaines se suivre inlassablement, l'instant de notre rencontre demeurait celui que je considérais comme le plus beau de toute mon existence.

Mais ce n'était guère le moment de ressasser le passé au point d'en rester immobile en affichant un sourire béat, aussi merveilleux ce dernier soit il. Ce n'était pas les aléas des dieux qui m'avaient tiré de mon sommeil, mais un bruit bien plus connu, bien plus commun … Et bien plus atroce.
Qu'est ce que je haïssais le son que produisait cette connerie …

C'est en traînant les pieds, accompagné par le tumulte suraigu qui résonnait depuis l'appareil que je me dirigeais vers la porte grande ouverte, dont la poignée exhibait fièrement les vêtements dont je m'étais débarrassé hier soir, et les en extirpa avant de les enfiler le plus lentement du monde. De toute façon, j'avais tout mon temps, pas vrai ?

… Apparemment non.

« Greyson, pourquoi tu ne décroches jamais ce putain de téléphone ? »

Je l'aurais reconnu entre tous, ce timbre mélodieux et agréable ne pouvait que provenir de la gorge de ma douce. Oui, c'était bien sa voix de rossignol qui m'apostrophait à des centaines de mètres de distance, sans que je ne puisse ne serait ce qu'essayer de me justifier … J'aurais du être plus rapide et répondre à son appel avant qu'elle n'envoie un message vocal … Grossière erreur, Greyson.

« D'accord, je sais que je suis déjà en retard, mais rejoins-moi à la grande place d’Athéna dans une demi-heure, j'ai besoin d'air. »

''Chérie, je peux tout t'expl...'' Attendez, non seulement elle ne m'en voulait pas tant que ça (alors que très franchement, il y aurait de quoi), mais en sus, elle ne finissait pas aussi tard que d'habitude, du moins, suffisamment pour qu'elle ait le temps de me donner rendez vous en dehors de l'appartement ? Finalement, je ne m'en sortais pas si mal.

Et puis, si sa journée avait été aussi dure qu'elle le laissait paraître à travers son coup de fil, c'était mon rôle de lui remonter le moral, pas vrai ?

Sans le moindre doute !

Alors, fier de ma prise de position, j'attrapais mon manteau et me précipita à l’extérieur en prenant grand soin de fermer la porte à double tour derrière moi.

* * *

Les clameurs des enfants qui courraient dans les ruelles se faisaient entendre depuis ma position, à peine recouverte par les bruits de discussions, de disputes, d'échanges inhérentes à toute grande place qui se respecte. Il me semblait même ouïr le crissement caractéristique de pneus sur le sol pavé, alors qu'au loin, ce qui ressemblait vaguement au son d'une flûte, si ce n'était simplement le bruit de l'eau qui s'écroulait, semblait avoir capté l'attention de quelques passants qui profitaient de la merveilleuse ambiance qui régnait sur ses lieux autant que des sublimes accords… et à mesure que la mélodie retentissait tel un écho, jusqu'à ce que je ne puisse que l'entendre, je relevais les yeux vers le ciel, presque aussi bleu que l'eau de la fontaine près de laquelle j'étais assis, et poussa un énorme soupir.

C'aurait été trop beau pour être vrai.

Combien de temps étais je resté à l'attendre patiemment, guettant chaque promeneuse en espérant capter son regard pareil à deux cristaux de glace pur ? Peut être une demie heure, peut être une entière ? Peu m'importait, je demeurais ainsi, telle une statue de marbre se confondant presque avec les ornements qui m'entouraient ... jusqu'à ce que, malgré les distractions alentours, je remarque une présence.
Sa présence, à peine quelques secondes avant que les cliquetis de ses chaussures à talons ne parviennent à mes oreilles, au moment même où son ton emplit de regrets ne retentit dans l'atmosphère.

Désolée … Si j'avais un jour tenu un compte du nombre de fois où j'avais entendu ses excuses, je l'avais perdu depuis longtemps, au point que rien ne me semblait plus habituel que cette situation.
Comment aurais réagi un autre que moi ? Je n'en savais rien. Ma seule certitude était que dès l'instant où je me retournerais, dès que mes iris émeraudes auront plongés dans leurs jumelles de saphirs, je ne pourrais plus maintenir ce jeu de fausse colère, l'illusion se dissiperait immédiatement.
Elle devait savoir que j'étais tout bonnement incapable de rester fâché avec elle plus de quelques millièmes de secondes.

« Je te croirais, comme la fois précédente … et celle qui a précédé la fois précédente ... »

Un simple soupir traversa la barrière de mes lèvres, puis je me retourna … Et c'est un véritable sourire qui les étira. Presque inconsciemment, je franchis les quelques pas qui me séparaient d'elle et l'entoura de mes bras, la serrant doucement contre moi en nichant mon visage dans son cou, humant son parfum en fermant les yeux un court instant pour profiter des effluves fleuries avant de relever doucement le nez pour presser tendrement les lèvres contre sa joue de porcelaine.

« Tu m'as manqué, mon cœur … Tu n'as même pas à t'excuser, je suis bien trop heureux de te revoir pour ça ! »

Distraitement, je joignais mes doigts aux siens et m’apprêtait à faire miennes ses deux lèvres rose pâle qui me semblaient pareilles aux pétales d'une rose délicate … Avant de me raviser. Malgré tous ses efforts pour le camoufler, elle avait l'air fatiguée, crevée même … La faute à une journée de travail trop intense ? Sans doute, et si tel était le cas, je ne voyais qu'une chose à faire.
J'aurais tout le temps de profiter de donner libre cours à mes sentiments un peu plus tard. Lorsqu'elle sera rassérénée et en pleine forme.

« Besoin de te détendre, pas vrai? Tu peux compter sur moi ! »

Je lui fis un petit clin d’œil et saisit l'une de ses mains dans la mienne avant de la tirer sans me presser vers ce qui était devenu entre temps mon lieu de travail : « Le Nightingale. »

Coup de chance, cette fois, le bar était ouvert (J'étais presque sûr d'avoir oublié les clés mais ça, je ne l'avouerais jamais) et commençait tout juste à se remplir, si bien que les rares occupants qui ne constituaient pas notre clientèle nocturne se résumaient à quelques groupes d'adolescents installés ça et là sur quelques tables éloignées. Une situation parfaite

J'attirais donc tranquillement Eva vers l'une des chaises qui jouxtaient le comptoir avant de m'installer derrière non sans saluer mes amis et collègues d'un simple sourire, avant d'accorder mon entière attention à celle qui possédait mon cœur.

« Qu'est ce que je te sers, sweetheart ? Un cocktail ou un verre de vin blanc ? »




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Re: When a bad day turns into beautiful evening ∞ Greyva ♥ | Mar 21 Juil 2015, 05:18


GREYSON & EUTERPE-YELENA


Tu voulais approcher, ne serait-ce que d'un mètre afin de réaliser le degré de frustration que tu avais fait naître en lui, mais tu n'y arrivais pas, parce que tu étais fatiguée, parce que tu aurais compris qu'il soit contrarié. Tu ne le méritais pas et tu le savais très bien, cette pensée aurait pu suffir à faire couler un ruisseau sur ton visage de porcelaine s'il n'avait pas ouvert les lèvres et usé de cette voix qui rude qui te semblait si douce à la fois.

« Je te croirais, comme la fois précédente … et celle qui a précédé la fois précédente ... »

Tu entendis son souffle, son soupire qui semblait s'envoler dans le ciel aussi facilement que toutes tes promesses de rapidités. Cela ne faisait qu'ajouter une mince couche par-dessus cette journée épuisante, tu avais usé de toutes tes forces pour combattre les larmes, mais tu ne pourrais pas vaincre longtemps contre cette fatigue qui te poussait à penser qu'il pouvait réellement être fâché contre toi. Depuis quand ? Tu n'en avais pas la moindre idée, mais ton cerveau ne semblait pas vouloir assimilé cette information importante. L'amour de ta vie se tourna, puis ton coeur manqua un battement alors que tu appercevais le sourire sur ses lèvres. Non, il n'avait pas le droit de te faire ce type de coup après une journée comme celle-là. Tu lui fis un sourire afin de chasser les torrents qui allaient s'abattrent de tes yeux déjà bien lustré par le manque de repos, il n'aurait suffit que d'une seconde pour que tu t'effondres : tu remerciais le ciel de t'avoir donné cette seconde supplémentaire afin de garder ton sang froid. Il se leva du bord de la fontaine et franchit la distance sécuritaire que tu avais laissé consciemment entre vous deux. Tu sentis la force de ses muscles alors qu'il te serrait, alors qu'il te réconfortait sans même s'en rendre compte. L'étreinte se termina plus rapidement que prévu et il posa doucement ses lèvres, dans un tendre baisé, contre ta joue droite. Tu réussis finalement a expirer l'air que tu retenais dans tes poumons sans trop t'en rendre compte, la faute à la pression qui reposait sur tes épaules.

« Tu m'as manqué, mon cœur … Tu n'as même pas à t'excuser, je suis bien trop heureux de te revoir pour ça ! »

Oui, cela il devait bien te l'avoir dit des centaines de fois, mais c'était dans ta nature et tu n'arrivais pas à ne pas t'excuser lorsque tu commettais une « faute », même si cette fois, ce n'était pas réellement de ta faute. Quelques mots suffirent à te détendre un peu plus, puis tu te laissas aller contre son torse en enfouissant ton visage dans son cou comme s'il pouvait te protéger de toi-même, mais c'était comme cela à chaque fois. Son absence se faisait sentir dans ton énergie, dans l'angoisse que tu vivais, dès qu'il était là, tu étais plus sereine et indéniablement plus heureuse. En sentant ses doigts se glisser entre les tiens, tu relevas ton visage dans sa direction ... tu cherchais dans son regard quelque chose qui te ferait comprendre que ta fatigue n'avait pas lieu d'être, qu'il y avait probablement quelqu'un dans le monde qui était encore plus crevé que tu ne pouvais l'être présentement. Tu ne trouvas pas cela, qu'une grande compréhension, il comprenait, il réussissait peut-être trop bien à lire dans tes pensées.

« Besoin de te détendre, pas vrai? Tu peux compter sur moi ! »

Finalement, un sourire aggrandit tes lèvres alors que tu montais sur le bout des orteils afin de presser doucement tes lèvres contre les siennes. Il te comprenait mieux que n'importe qui, réellement et ce même s'il était celui qui te connaissait depuis le moins longtemps, parce qu'il portait attention à toi et à tes désirs.

« Je me suis souvent demandé comment tu faisais pour aussi bien saisir le moindre de mes désirs, mais j'ai cessé de chercher. C'est dans ta nature, c'est tout. »

Ta main glissa doucement dans la sienne alors qu'il t'attirait tranquillement à travers les rues de la ville, je savais exactement où nous allions. Le Nightingale. Il avait déjà compris que j'avais besoin d'un petit verre pour me détendre complètement et lui raconter combien cette journée avait été éprouvante. En traversant quelques rues, toute la colère accumulé commençait déjà à s'évacuer et te rendait de meilleure humeur. Tu ne pouvais pas vivre plusieurs journées comme celle-là, ton système ne te le permettrait pas.

Ce fut donc avec un sourire aux lèvres que tu te laissas guider à travers l'endroit jusqu'à un tabouret directement au bar comme la majorité des alcooliques aimaient leur place. Cette pensée fit grandir un peu plus ton sourire, ton visage commençait à décripser et tes yeux devaient recommencer à briller, comme chaque fois que Greyson était dans les parages.

« Qu'est ce que je te sers, sweetheart ? Un cocktail ou un verre de vin blanc ? »

Tu portas un doigt à ta lèvre inférieure en réfléchissant à la réponse que tu pourrais bien lui donner, parce que tu n'avais pas réellement de préférence.

« Prépare-moi quelque chose de bon. »

Bien sûr, Eva. Comment faire grimper l'adrénaline d'un homme amoureux, demande lui ta date d'anniversaire, ta couleur favorite et ton cocktail préféré : toutes des questions dont la majorité des hommes ignorent les réponses, mais pas le tien. Tu lui offris l'un des sourires qu'il appréciait tant avant de faire un demi-tour vers la salle en observant les clients. Tu fronças les sourcils, puis observa les employés de l'endroit, tu étais sûre que ...

« Dis, Grey .. Ce jeune, là-bas, tu crois vraiment qu'il a l'âge d'être ici ? Sérieusement ? Attend, je crois que si tu vas le voir pour lui demander ses papiers, il va se mettre a pleurer. Regarde comment il est pas à l'aise d'être là ? C'est clairement l'idée de ces potes d'être ici et ça lui fait pas plaisir. »

Tu refis le même demi-tour afin de te retrouver en face de ton petit-ami, toute sourire. Tu aimais les surprises autant que tu détestais les surprises, tu n'étais pas toute toute simple, blondinette. Tu accotas tes coudes contre le bar, puis ton menton contre tes mains en observant le démon que tu aimais tant préparer quelque chose spécialement pour toi : oui, parce que ce qu'il te faisait a toi n'était - jamais - pas sur le menu. En l'observant bien, tu remarquas combien :

« Je vous ai déjà dit, m'sieur, que je vous trouvais à tomber ? »




Anonymous
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Re: When a bad day turns into beautiful evening ∞ Greyva ♥ | Mar 21 Juil 2015, 17:58

Non sans un froncement de sourcil, je me penchais par dessus le comptoir et leva doucement celle de mes mains qui n'avait pas saisit le shaker pour effleurer la joue de porcelaine de mon aimée alors que mes prunelles plongeaient dans leurs jumelles … Avant que mes paupières ne se plissent tandis qu'enfin je pouvais deviner à quel point la journée de ma Eva avait été intense. Trop intense, à en voir ses iris presque larmoyants, cristaux de glace pure devenus lac tremblotant sous le feu d'un travail trop acharné. Je retins un grognement à l'idée qu'un photographe, un designer, ou qui que ce soit d'autre ait pu accabler ma princesse. La complexité de leur job ne justifiait pas tout, bien loin de là, et même si je savais que, pour elle, chaque contrat avait son importance, je ne pouvais m'empêcher de la supplier de ne jamais en faire trop, quand bien même je sentais qu'elle ne suivrait pas ce conseil.

A croire que je devenais un véritable ange en sa présence, laissant le démon tapit au plus profond de mon âme, éblouit par l'éclat du sourire de ma chère et tendre.

« C'était si dur que ça ? Tu veux en parler ? »

Ne t'inquiètes pas, Greyson. Demande moi plutôt d'arrêter de respirer, il y'a plus de chance que j'y arrive. Alors que je me retournais pour tirer du bar la demie douzaine de bouteilles nécessaire au cocktail de ma dulcinée, mon affilié à écailles ne put s'empêcher de sortir de son nid de fortune, c'est à dire l'étui de guitare d'un des adolescents présents dans la salle, non sans provoquer quelques sursauts sur son passage, dans le simple but d'aller saluer mon invitée et lui réclamer quelques caresses.

Ca n'est pas ma faute si c'est la seule femme à ma connaissance qui ne soit pas dégoûtée par la vue d'un serpent!. N'en profites pas pour prendre tes aises, Néah c'est MA petite amie !

J'eus presque l'impression qu'il arborait un air moqueur alors qu'il rampait sur la surface de bois, jusqu'à pouvoir poser sa petite tête triangulaire sur la main diaphane de la jolie blonde, alors qu'enfin, fort d'avoir trouvé tous les ingrédients dont j'avais besoin, je pus de nouveau faire volte face et observer, non sans un sourire, ma petite amie interagir avec le reptile aux yeux rouges.

« Si tu te montres trop gentille avec lui, je vais finir par jalouser mon propre familier ! »

Je la fixais quelques secondes avec une mine boudeuse, tout penaud, avant de lui faire un clin d’œil et de me mettre à jongler avec les bouteilles sous le regard amusé des rares clients et clientes qui s'installaient ici malgré l'heure todive.

Et c'est alors que je m’apprêtais à la préparation de sa boisson que ses mots me firent relever le nez de ma besogne tandis que je cherchais du regard le jeune ''intrus''. Effectivement, en compagnie de quelques amis plus âgés, il faisait pâle figure, au sens littéral du terme, et ne cessait de jeter de petits regards craintifs vers la porte en cachant son visage derrière son verre, comme si la simple possibilité de voir l'un de ses parents pénétrer dans le bâtiment et l'y trouver était devenu, en l’espace de quelques secondes, son pire cauchemar.

Le voir aussi anxieux me laissa perplexe durant quelques secondes, avant que je ne me désintéresse de la scène et ne détourne mon regard pour croiser celui de la jeune femme épuisée.

« Tu sais, tant qu'il ne prend pas d'alcool je ne peux théoriquement pas lui interdire d'être là … Mais si le voir ainsi te gêne, je peux trouver un moyen de le faire sortir d'ici, ca serait peut être mieux pour lui, en effet. »

Sans plus attendre, je me remettais à la conception de la boisson alcoolisée la plus fruitée possible, non sans lui murmurer :

« Juste pour tes beaux yeux. »

Le plus difficile ? Faire en sorte que les goûts se conjuguent, mais ne se surpassent pas. Les adolescents sortant de leurs cours venaient le plus souvent me quémander un soda, ou me demander de le combiner avec un alcool fort, histoire qu'ils puissent oublier une journée trop pénible sans doute, mais je laissais ce genre de mets à ceux qui n'avaient pas encore obtenus leurs diplômes. Ma Eva méritait bien mieux que ces liquides insipides, elle méritait ce qu'il y avait de mieux, c'est pourquoi je devais me surpasser à chaque fois, pour pouvoir la regarder se détendre un peu et voir ses lèvres s'étirer en un petit sourire qui laissait entrevoir ses dents à la blancheur rayonnante.

Ca n'était pas grand chose, mais si je pouvais lui faire plaisir ainsi, cela me rendait déjà incroyablement heureux. : Je devais faire de mon mieux.

Mais quoi de plus difficile que de rester concentré lorsque la femme que j'aime ne cesse de me fixer en me murmurant un simple compliment qui me fit rosir et rire bêtement alors que je n'osais relever la tête, rassemblant tous mes efforts pour afficher une petite moue en lui chuchotant doucement :

« Ce n'est pas en draguant le barman que ta consommation sera moins chère, tu sais ? »

Mon visage se fendit d'un sourire alors que je mettais encore d'avantage d'ardeur à réaliser la boisson parfaite, celle qui parviendrait à effacer les souvenirs douloureux de cette dure journée.
« Le cocktail d'Eva », c'est ainsi que j'aurais pu l'appeler si je ne m'appliquais pas à l’améliorer dès que je le pouvais, si bien qu'à chacune de ses conceptions, il différait complètement de ce que j'avais prévu.

« De toute façon, c'est moi qui offre. »


Je redressais la tête et lui lança un petit clin d'oeil avant d'admirer le résultat, tourner le verre, ajouter la touche finale et …

« Terminé ! Qu'est ce que tu en penses ? »


Alors que je posais le verre de cristal sur la table, je l'observais une dernière fois, et eu la soudaine impression d'avoir élaboré un arc en ciel comestible. Rouge, jaune, vert, bleu … Tout se chevauchait sans même se mélanger, et l'effet visuel était d'autant plus intéressant que je n'y avais même pas prêté attention lorsque je le préparait. J'en ressentais presque une certaine fierté, un peu muselée par l'attente du jugement d'Eva. Et si ça ne lui plaisait pas ?

Mais ce n'était guère le moment de se montrer inquiet, et alors que je tirais un tabouret vers moi pour pouvoir me tenir devant Eva sans avoir à rester debout, je m'y assis tranquillement et posa mes coudes contre la table en admirant silencieusement la finesse des traits de mon amour, jusqu'à ce que je ne puisse plus retenir les mots qui me brûlaient la langue tant l'envie de les prononcer me semblait intense.

« Merci mon cœur … Tu le sais sans doute déjà, mais tu es sublime ... resplendissante. »


Délicatement, mon visage se rapprocha du sien, je pouvais sentir son souffle buter contre mes lèvres alors qu'elles se rapprochaient inexorablement de sa fine bouche teintée d'un rose profond. Mes mains se posèrent doucement sur ses joues alors que mon regard mi clôt, toujours teinté de cette lueur émeraude, ne pouvaient se planter ailleurs que dans les lacs glacés des iris de la sang-mêlé. Et, alors même que je lui laissais la possibilité de relever légèrement la tête pour joindre nos lippes, ou, au contraire, de reculer pour en échapper (on ne sait jamais, peut être voudrait elle un second cocktail?), je lui chuchotais d'une voix à la fois rauque et douce, celle que je ne pouvais m'empêcher de prendre lorsque je m'adressais à ma princesse, moi qui n'avait pourtant rien d'un prince charmant.

« Et aujourd'hui, on fera tout ce qui te plaira ! Il faut bien que tu décompresses un peu ! »

(HRP : Je tenais à répondre vite, ça ne serait pas drôle si tu restais à jour )o) )




Anonymous
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Re: When a bad day turns into beautiful evening ∞ Greyva ♥ | Mer 22 Juil 2015, 01:50


GREYSON & EUTERPE-YELENA


À la base, tu n'étais pas censé parler de cette journée, parce que tu ne voulais pas te plaindre et que tu aimais beaucoup ton emploi, mais Greyson n'avait certainement pas l'intention de lâcher. Ses émeraudes ne cessaient de faire des allers-retours entre le cocktail qu'il te préparait et ton visage atteint par le dur travail. Peut-être auriez-vous été mieux de rentrer à la maison, d'écouter un bon petit film en tête à tête, mais ce n'était pas un ou deux verres qui allaient te tuer et puis, cela te permettait de passer - tout de même - du temps en compagnie du charmant jeune homme qui te servait maintenant de petit-copain. À cette pensée, un sourire étira doucement tes lèvres rosées et fit briller tes yeux un peu plus que d'habitude. Ce démon était un amour, tu n'avais rencontré personne dans toute ta vie qui voulait autant ton bonheur, même Rufus avait fini par accepter sa présence : ça n'avait pas été facile, mais maintenant ça allait beaucoup mieux. Un mouvement sur le bar attira ton attention, détachant ainsi ton regard des prunelles émeraude de ton amoureux, puis tu aperçus le serpent. À nouveau, un sourire fleurit sur tes lèvres alors que tu passais doucement ta main sur sa petite tête, puis sur le reste de son corps. Tu n'avais pas peur des serpents, mais outre Néah, tu n'en touchais aucun de peur qu'ils soient vénéneux. En même temps, tu l'aimais cette petite bête.

« Si tu te montres trop gentille avec lui, je vais finir par jalouser mon propre familier ! »

Tu lâchas l'animal et levas tes deux mains dans les airs l'air de dire que tu n'avais rien fait, puis tu le défias du regard avant de recommencer à caresser son affilié. Tu l'observas du coin de l’œil alors qu'il te préparait une boisson qui te ferait du bien, un baume au cœur, un baume a l'âme. Je pris quelques secondes pour observer la salle, parce que je n'avais rien d'autre à faire en attendant, puis ce que je constatai me fit sourire : un adolescent mal à l'aise, très mal à l'aise.

« Tu sais, tant qu'il ne prend pas d'alcool je ne peux théoriquement pas lui interdire d'être là … Mais si le voir ainsi te gêne, je peux trouver un moyen de le faire sortir d'ici, ça serait peut-être mieux pour lui, en effet. »
« Je crois qu'à cet âge, il devrait être suffisamment responsable pour se rendre compte que sa place n'est pas ici. S'il ne l'est pas, c'est son problème. »

Tu te retournas et pris plusieurs minutes pour observer l'homme qui préparait toujours la boisson, tu savais qu'elle serait bonne, tu savais qu'il ne te donnerait pas quelque chose de dégoûtant. Les secondes passaient, puis tu osas le complimenter, sa réaction te surpris, mais te fit sourire. Tu ne te rendis pas tout de suite compté que ses joues s'étaient teintés de rose, mais son rire était ... merveilleux, parce que tu n'arrivais pas à trouver d'autres adjectifs à cet homme. Il était tout simplement, l'homme que tu aurais pu rêver d'avoir.

« Ce n'est pas en draguant le barman que ta consommation sera moins chère, tu sais ? »

Ah oui ? Vraiment ? Tu plissas légèrement les yeux, même si un sourire s'affichait encore - et comme toujours - sur tes lèvres, tu aurais voulu prendre un air dramatique, mais tu n'avais pas la « force » de jouer. Tu croisas les bras sur ton ventre, l'air d'être insultée, mais ton sourire gâchait l'effet que cela aurait dû avoir. Tu gardas cette position jusqu'à ce qu'il avoue que c'était lui qui offrait : comme si cela pouvait changer quelque chose, tant que tu passais du temps en sa compagnie.

Au bout d'une minute supplémentaire, le cocktail était terminé et franchement, il avait fière allure ;

« Terminé ! Qu'est-ce que tu en penses ? »
« Je ne sais pas s'il sera bon, mais en tout cas, il est magnifique. »

Tu tendis la main dans sa direction et il posa la boisson sur le comptoir qui vous séparait, tu l'observas quelques secondes avec un sourire et levas un regard brillant dans sa direction. Tu ignorais qu'il était capable de faire quelque chose d'aussi beau, Naaaaaaaan, tu le savais depuis longtemps.

Ton regard passe du verre, à ton amoureux, à ton verre. Tu avais toujours aimé les arcs-en-ciel glissa doucement la main le long du comptoir puis attrapa le cocktail en souriant. Tu plisses légèrement les yeux comme tu le faisais - trop - souvent, malgré ton amusement.

« Si tu voulais me tuer, ce serait une très bonne manière, hein. »

Tu sentais le poids de son regard, tu sentais déjà tout l'amour qui émanait de lui sans qu'il n'ait besoin d'ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit. Eva, tu avais toujours rêvé secrètement de cet homme, il te rendait complètement dingue. Tu évitas volontairement son regard, sirotant tranquillement ton verre : les différentes saveurs s'harmonisaient merveilleusement bien en faisant réagir tes papilles gustatives à différents niveaux. Il s'était vraiment donné pour créer un verre aussi beau à l’œil et aussi délicieux au goût, mais tu fis bien attention pour qu'aucune réaction de ton corps ne soit visible, parce que tu voulais qu'il doute : tu aimais ses réactions, cette manière qu'il avait de te supplier du regard de lui dire si c'était bon ou mauvais.

« Merci mon cœur … Tu le sais sans doute déjà, mais tu es sublime ... resplendissante. »

Tu te mordis la lèvre inférieure avant de passer distraitement une main dans ta chevelure dorée, il te complimentait toujours de la sorte : au moins, cela prouvait qu'il le pensait sincèrement, non . Tu sentais le feu te monter aux joues alors que tu lâchais ton verre pour reporter ton attention sur le démon, un bref sourire apparu sur ton visage alors qu'il s'approchait de toi. Heureusement que tu avais pris le temps de te changer avant de venir ici, tu aurais été beaucoup trop classe pour l'endroit, peut-être devrais-tu enfiler une belle robe de soirée plongeante et rouge en satin afin de lui montrer de quoi tu pouvais avoir l'air quand tu voulais VRAIMENT être désirable ? Tu en avais des tonnes de robes dans ton placard, mais tu n'avais toujours pas eu l'occasion de « bien » te vêtir pour sortir, même si tu te devais d'être classe dans toutes les occasions : on ne sait jamais qui se cache dans l'ombre afin de faire sortir un potin sur une mannequin, jamais.

« Et aujourd'hui, on fera tout ce qui te plaira ! Il faut bien que tu décompresses un peu ! »

Tu te mordis la lèvre et lui fit un petit sourire qui voulait tout dire et rien dire à la fois :

« Ah oui ? Tout ce qui me plaira, c'est vrai ? »

Tu avais chuchoté cette phrase explicite contre ses lèvres avant de lui faire un clin d’œil complice, puis de franchir la petite distance qu'il restait entre vos visages. Tu attrapas son visage entre tes deux mains, puis l'embrassas tendrement. Comme à chaque fois, le temps sembla s'arrêter durant cette étreinte qui ne dura pas suffisamment longtemps pour toi, mais quelqu'un te regardait, quelqu'un vous observait et cela te rendait mal à l'aise. Tu reculas ton visage et fis un mouvement de temps qui aurait dû lui faire comprendre que vous étiez observé, en temps normal, cela ne te dérangeait pas tellement, mais sur son lieu de travail ... Tu n'étais pas sûre si cela ne le rendrait pas, lui aussi, mal à l'aise. En même temps, tu savais que les barmans devaient être considérés comme célibataire pour se faire beaucoup plus d'argent et tu n'avais pas envie de briser l'image qu'il avait pu se créer dans cet endroit. Tu pris à nouveau le verre entre tes deux mains, un sourire s'étira à nouveau sur tes lèvres alors que tu regardais ton amoureux : tu le trouvais tellement beau.

« C'est délicieux, ça mériterait une place au menu en tout cas, j'en reprendrais à toutes les fois que je viendrais ici. J'y pense, tu n'y as même pas goûté. Approche ! »

En tendant ton verre dans sa direction, tu lui plantas directement la paille entre tes lèvres alors qu'il allait dire quelque chose. Tu ne pouvais pas le forcer à boire, mais la moitié du chemin était déjà faite. Tu l'obligeas presque à goûter sa création avec un sourire qui montait jusqu'à tes yeux, chassant ainsi au moins la moitié de la fatigue qui t'assaillait depuis les dernières heures. Tu n'avais pas spécialement envie de passer toute la soirée au bar, même si pour le moment ça pouvait passer. Il ne tarderait pas à se remplir et tu n'avais pas envie d'assister au brouhaha que les gens créeraient. Tu acquiesças d'un mouvement de tête avant de tirer ton verre vers toi, l'air de dire « c'est à moi, tu touches plus ».

« Et si on rentrait à la maison avant que tous les adolescents n'arrivent pour fêter . Je sens déjà mon mal de crâne me reprendre d'assaut. On pourrait s'arrêter pour prendre un film d'horreur et quelques grignotines pour la soirée, tu en penses quoi ? »

Oui, un film d'horreur pour s'assurer de passer le plus de temps possible dans ces bras musclés, réconfortants, chauds. Tu avais envie de te changer les idées, tu avais envie d'une belle soirée en sa compagnie ; peut-être t'arrêterais-tu prendre une bouteille de vin aussi, ce ne serait pas une mauvaise idée. Tu bu ce qui restait dans ton verre, puis le poussai dans sa direction. Aujourd'hui, il devait te trouver chiante avec cette humeur changeante. Tu ne voulais pas rentrer, tu ne voulais pas rester au bar, puis tu voulais rentrer et dans une heure, ce serait quoi ? Malheureusement, tu ne le savais même pas toi-même.




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Re: When a bad day turns into beautiful evening ∞ Greyva ♥ | Jeu 20 Aoû 2015, 12:50

Les coudes posés sur la table, je l'observais vider son verre, attentif au moindre de ses mouvements, même les plus infimes, le moindre froncement de sourcil, le moindre plissement de nez qui aurait pu indiquer un échec. C'était bien là l'une de mes principales frayeurs que de réaliser un breuvage qui aurait pu la décevoir. En réalité, ma plus grande peur serait d’apercevoir un jour, au fin fond de ses pupilles luisantes, l'éclat de dépit, de dégoût qui pourrait me briser le cœur. Elle m'avait avoué que, dès le premier jour, je l'avais inquiété, effrayé même, elle ne me l'avait nullement caché, et c'était bien pour cela que je m'appliquais jour après jour à me montrer digne d'être celui qu'elle avait choisi, digne d'avoir gagné ma place dans son cœur envers et contre tout, simplement lui montrer que je l'aime et que je serais toujours là pour elle, quoi qu'il advienne.

« Je ne sais pas s'il sera bon, mais en tout cas, il est magnifique. »

Je m'y étais afféré : un arc en ciel visuel, une représentation minime de la manière dont l'astre solaire réfléchissait par moment sa lumière dans ses cheveux pareils à des fils d'or et éblouissait les alentours, à l'instar d'une multitude de luciole transcendant l'obscurité d'une nuit sans lune pour prodiguer au monde leur propre chaleur.

Et lorsqu'elle prit son verre entre ses doigts et le leva, je n'en doutais plus : Voir son visage s'illuminer d'un sourire éblouissant simplement en se repaissant d'un cocktail préparé par mes soins me paraît être la plus belle des récompenses. En réalité, aucun mot ne pouvait décrire sa beauté lorsque ses lèvres s'étiraient de cette manière, et « sublime » ma paraissait être un tel euphémisme que j'en venais à me perdre dans ma contemplation, jusqu'au moment où elle reprit la parole.

« C'est délicieux, ça mériterait une place au menu en tout cas, j'en reprendrais à toutes les fois que je viendrais ici. J'y pense, tu n'y as même pas goûté. Approche ! »

Avec un petit rire que je ne souhaitais pour rien au monde étouffer, je m'approchais alors qu'elle plantait la paille entre mes lèves, comme si elle devinait par avance que j'allais prendre la parole. Et alors que je plantais mon regard dans le sien, le feu émeraude qui luisait dans mes iris captant les lacs de glace éternelle qui semblaient sertir les îlots d'obsidienne de ses prunelles, le liquide aux milles couleurs s’éleva, traversa le conduit de plastique coloré jusqu'à trouver son chemin au fin fond de ma gorge, et alors je ne pus m'empêcher de murmurer, non sans capturer du bout de la langue une goutte qui menaçait de s'écouler de l’embout.

« Effectivement, je ne me suis pas trop mal débrouillé, mais je peux faire mieux … De toute façon, si jamais l'idée de le rajouter au menu me venait, je ne pourrais m'empêcher de lui donner ton nom : C'est toi qui me l'a inspiré ! »

Un second rire franchit la barrière de ma gorge alors que je faisais tourner le contenant de verre entre mes doigts, laissant mes synapses s’affairer à débusquer, même le plus infime, des éléments que je pourrais rajouter pour que le contenu atteigne la perfection la prochaine fois que ma merveilleuse petite amie décide de le consommer à nouveau.Une nouvelle couleur peut être, mais laquelle ? Plus sucré ? Plus de fruits ? Et alors que je m'appliquais tout entier à cette recherche constructive, une douce voix me fit émerger de mes lointaines pensées, tel l'écho d'une phrase prononcée bien plus tôt dans la journée.

« Ah oui ? Tout ce qui me plaira, c'est vrai ? »

Je relevais les yeux et croisa son regard enfiévré. Elle n'était pas prononcée à haute voix, à peine murmurée, mais elle fit taire tous les sons que je pouvais distinguer dans la pièce, et frissonner ma peau lorsqu'elle y apposa la douce paume de ses mains d'une blancheur immaculée. Et lorsque son visage fit mine de s'approcher, bien trop lentement à mon goût, le mien franchit la courte distance qui séparait mes lèvres des siennes alors que mes doigts relâchaient le verre à cocktail pour caresser le dos des mains de mon aimée.

« Tout ce qu'il te plaira, mon amour »

Mais alors même que mes lippes s'étiraient d'un sourire en coin, elle rompit le baiser alors que, sans pouvoir m'en empêcher, je grondais ma protestation d'un simple chuchotement, ma bouche désormais déformée par une petite moue boudeuse. Et alors qu'elle allait me montrer d'un mouvement de menton les quelques clients qui nous observaient, je l'attrapais entre mon pouce et mon index et pressa tendrement mon front contre le sien en lui admonestant un petit clin d’œil.

« Je ne cache pas notre relation mon ange, ils savent qu'on est ensemble, ça ne les dérange pas »

Et effectivement, les visages qui nous regardaient étaient tout sauf désapprobateurs, au contraire, ils semblaient même à deux doigts d'applaudir, et si quelques mines, masculines et féminines, paraissaient teintées par la jalousie, elles étaient bien peu nombreuses lorsqu'on les comparait à celles, enjouées et favorables, des autres adolescents. L'un d'entre eux s'amusa même à lever les pouces à notre encontre en hochant la tête avant que le manque ne se fasse ressentir et que je ne retourne mon visage vers celui, resplendissant, de ma chère et tendre.

« Et si on rentrait à la maison avant que tous les adolescents n'arrivent pour fêter . Je sens déjà mon mal de crâne me reprendre d'assaut. On pourrait s'arrêter pour prendre un film d'horreur et quelques grignotines pour la soirée, tu en penses quoi ? »

Je clignais doucement des yeux en penchant le visage sur le côté, comme si je cherchais au fin fond de ses pupilles une lueur d'amusement, ou quoi que ce soit qui ait pu favoriser ce brusque retournement de situation, mais que nenni. Alors, un petit éclat de rire franchit mes lèvres alors que je relevais le visage pour embrasser son front pendant qu'elle tirait son l'arc en ciel liquide vers elle d'un air possessif. Je m'étais habitué à l'humeur versatile de celle que j'aime, et si elle peut paraître désarçonnant pour certain, je ne pouvais m'empêcher de la trouver à la fois terriblement plaisante et complètement adorable : La voir ainsi changer d'avis aussi facilement que de chemise en devenait presque un événement attendu : Elle arrivait toujours à me surprendre.

« Je pense que c'est une superbe idée. »

Alors que je lançais à mes collègues que je m'en allais, certains agitèrent la main en guise de salut final, d'autres me lancèrent un ''au revoir'' de vive voix, certains même se targuèrent d'une tape sur l'épaule alors que je m'extrayais de derrière le bar attrapa mon manteau, et l'enfila avant d’entrelacer mes doigts entre ceux de la demoiselle, son sourire éclatant pouvait presque s'enorgueillir de faire battre mon cœur toujours plus fort : sa beauté m’apparaissait une nouvelle fois à son apogée, comme à chaque fois que je posais les yeux sur elle.

« Je te suis ! »




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