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 ••• no more heroes ; Oliver

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Hybride Mordu & Léopard des neiges

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N.-Jack Whisper
N.-Jack Whisper
Hybride Mordu & Léopard des neiges
Coeurs : 56 Messages : 216
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J'ai traversé le portail depuis le : 11/04/2015 et on me connaît sous le nom de : Pizza. Mon nom est : Nameless-Jack Whisper. Actuellement je suis : perdu. Il paraît que je ressemble à : Levi (Shingeki no Kyojin) & Dane Dehaan (irl) et à ce propos, j'aimerais remercier : Tia (cs + signa) & Reyenn (cs) mes amours ♥
••• no more heroes ; Oliver | Dim 12 Avr 2015, 21:00

No more heroes.
FEAT. OLIVER & JACK
Dans la neige, ton corps se perd. Il flotte dans son manteau de poudreuse et se laisse fondre à la masse froide. Combien de temps avais-tu passé à te laisser brûler ? Combien de temps avais-tu passé les yeux plongés dans le vide et l'infini ? Combien de temps avais-tu passé seul, à te torturer, la poitrine serrée ? Les étoiles étaient bien pâles, ce soir. La nuit était bien laide, cette fois. Ta gorge est sèche, tes membres sont faibles. Lorsque tu tentes de te relever, tes jambes trop frêles te laissent tomber et tu te retrouves à nouveau à terre.. seul. Tu fermes les yeux et te plonges dans tes propres songes. Tu t'égares dans tes ténèbres et perds ton chemin. Mais qu'espérais-tu, Jack ? Jamais elle ne viendrait au milieu d'une tempête de neige pour te réchauffer. Jamais elle ne viendrait dans les abysses de ton monde pour te relever.

« Quel triste sort.. Pas vrai Gips- »

Gipsy était mort. Tu t'arrêtes et ravales ta salive. Tes paupières se rouvrent lorsque ta mâchoire se resserre. Le geai avait péri dans les flemmes. Des cendres envolées et enterrées dans le froid et la neige, rien de plus qu'un souvenir égaré dans ta mémoire tronquée. Ta main glisse contre ton torse et s'arrête à ta gauche. Là, il battait. Là, tu te rappelais que tu vivais. Là, tu voulais le sentir. Pour mieux te l'arracher, tu aurais aimé le connaître. Pour mieux le réduire au silence, tu aurais aimé l'entendre. Mais il n'en était rien. Il demeurait perdu au fond de ta poitrine silencieuse alors que la neige commençait à te brûler la peau.

« Haha.. C'est vrai que t'es plus là. C'est dommage, tu rates un quotidien ennuyeux et une déprime morbide. T'aurais aimé ça, pourtant. »

Un rire nerveux comme ironique te sèche la gorge et te fait froncer les sourcils. Tu te donnes une consistance. Tu veux te mêler au monde sans en être, tu veux te fondre à la masse sans en disparaître. Tu aurais aimé vivre. Tu aurais aimé respirer et danser, comme elle le faisait si bien. Tu aurais aimé tellement de choses qui plus jamais n'auraient lieu..

Les flammes avaient dévoré ton âme et ta voix, avaient ravagé ton abri et ton existence, avaient lapidé tes certitudes, broyé ton sourire et arraché ta peau. Tu n'étais plus rien d'autre que ce que tu avais toujours été avant elle, un déchet. Tu t'étais perdu, dans l'espoir d'oublier. Au lieu de quoi, c'est toi que tu oubliais.
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Re: ••• no more heroes ; Oliver | Lun 20 Avr 2015, 18:57


JACK & OLIVER


Je marche depuis déjà des heures dans l'espoir de m'enfuir, dans l'espoir de disparaître un peu, de ne plus exister pour quelques malheureuses secondes. Je l'ai vu, Juliette, dans la maison des O'Malley, comment est-ce qu'ils ont pu me faire ça ? J'avance péniblement en enfonçant les pieds dans la neige de la montagne, parce que je suis une coquille vide, mais je sais que je m'en remettrai, encore. Je suis plus fort que cela, je vaux plus que cela. La fraicheur de la neige commence à me geler les bras, mais je ne m'en soucis que très peu, je continue d'avancer, parce que je dois mettre le plus de distance entre cette femme et moi, entre ce monde et moi, entre ces « amis » et moi. Je sais que je suis fou, je sais que je leur voudrais du mal, je sais que je n'arrive pas à digérer cette « traitrise », mais si je ne m'occupe plus d'elle, quelqu'un doit bien le faire. Je tombe à genoux dans la neige en réfléchissant, je me souviens qu'il avait des sentiments pour elle quelques années avant ... Est-ce que .... Je n'arrive plus à me contrôler, je frappe dans la neige de toutes mes forces comme si elle pouvait ressentir ma frustration, comme si elle pouvait souffrir sous mon acharnement. Au bout d'une dizaine de minutes, je reprends le contrôle et je me lève. Je ne peux pas rester là, la neige recommence à tomber du ciel et je ne veux pas mourir gelé. Il y a mille et une autre manière plus agréable de mourir, des manières moins stupides, moins hasardeuses. Je frotte mon visage à deux mains avant de recommencer à marcher dans une direction incertaine, lorsque j'aurais cuvé ma frustration, je rebrousserai chemin, mais pas avant. J'aperçois une masse noire dans la neige, je m'approche doucement sans faire de mouvement brusque pour ne pas effrayer cette chose. À force d'avance, je distingue une forme humaine, un corps frigorifié dans la neige de la montagne. J'observe les alentours en me demandant ce qui a bien pu se passer, qui est ce jeune homme, pourquoi est-il étendu dans la neige à se geler le sang ? Je lui touchai l'épaule dans l'espoir d'avoir une réaction de la part de l'homme qui ne vint pas immédiatement, je ne savais pas ce que je devais faire. Devais-je rebrousser chemin et l'abandonner à la neige ? Et s'il était déjà mort ? Ce n'était pas moi qui l'avait tué dans tous les cas, mais ... Je fronçai les sourcils en réalisant que j'avais déjà déboulé dans la maison de cet homme, dans une grotte, si je me souvenais bien. Je n'avais pas pris le temps de faire connaissance, mais il m'avait eu l'air plutôt ébranlé et maintenant, il était glacé dans la neige ? Je ne sais pas quoi faire.

« Oliver ▬ Hé, mec. Il faut te réveiller et partir d'ici avant de crever de froid ! »

Ce n'était pas un ordre, plutôt une proposition. Je ne savais même pas pourquoi je restais là à l'observer alors qu'il n'avait pas l'air d'avoir envie de dégager de là. Je n'allais quand même pas le porter jusqu'à un endroit chaud - même si j'en avais la force - quoi qu'en m'occupant d'un autre, j'avais la possibilité de m'oublier un tantinet. J'en avais besoin, je le secouai un peu plus fort et s'il ne réagissait pas, je le planquerais sur mon épaule afin de le transporter jusqu'à je-ne-sais-pas-où.



Hors-RP ▬ Je n'étais pas certaine comment finir mon post, si je pouvais inclure notre « ancien » rp d'un post et demi, alors je l'ai fais, mais si cela ne te conviens pas, tu peux toujours m'en faire part. (j'ai essayé de t'en parler sur skype, mais tu n'y étais pas. ♥)
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J'ai traversé le portail depuis le : 11/04/2015 et on me connaît sous le nom de : Pizza. Mon nom est : Nameless-Jack Whisper. Actuellement je suis : perdu. Il paraît que je ressemble à : Levi (Shingeki no Kyojin) & Dane Dehaan (irl) et à ce propos, j'aimerais remercier : Tia (cs + signa) & Reyenn (cs) mes amours ♥
Re: ••• no more heroes ; Oliver | Dim 26 Avr 2015, 10:30

No more heroes.
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Lorsque la neige recouvre le bout de tes pieds, tu n'as pas froid. Lorsque le froid s'empare de ta gorge et de tes doigts, tu ne trembles pas. Tu n'as pas peur, tu n'as pas mal. Tu es perdu. Au milieu d'un désert de glace tu te figes dans le temps, tes paupières fatiguées tombant sur tes yeux abîmés par les flammes. Tu avais perdu une bataille et tu perdrais la guerre, tu avais échoué dans ta mission et perdu tes compagnons. Tu avais tout laissé tomber pour une demoiselle et la demoiselle en question n'était plus qu'un vague souvenir éreinté dans tes pensées. Tu te sens seul, terriblement seul. Tu te sens vide, infiniment vide. De sens ou d'émotions, de chaleur ou de compassion. Pourtant, dans ta tête résonne une voix qui t'est familière. Une voix brisée au milieu de la tempête qui fait écho contre ton esprit étroit. Ton souffle glacé s'arrête et lorsque tes paupières se relèvent enfin dans une immense paresse, tu le vois, lui.

Ses cheveux blancs étaient fondus avec le vent et la montagne, ses traits te semblaient maladroits et flous, ses mains hésitaient, son visage frôlait la tristesse. Tu ne percevais presque rien de lui et pourtant tu t'y sentais connecté. Comme si, quelque part, il était une partie de toi. Comme si, quelque part, tu étais une partie de lui. Une partie de toi que tu aurais aimé ne jamais connaître. Une partie de lui qu'il aurait préféré laisser derrière lui. Tu étais sa frustration. Il était ta solitude. Tu te battais contre toi-même pour arriver à te relever, en vain. Tu relèves vaguement le regard vers le sien.

« Eh ben ? Tu t'es perdu ou alors tu fais une balade au milieu de nulle part ? »

Tu serres les dents et fronces les sourcils, te relevant avec peine sur tes fesses, le dos courbé et les mains abîmées. Tu soupires alors que tes ongles viennent gratter ta joue glacée. Ton regard de saphir et ton air sombre détaille l'hybride qui s'était invité à ta journée déprime. Tu le reconnaissais à son odeur plus qu'à sa silhouette. Tu l'avais déjà vu, dans la montagne, lorsque tu avais encore ta grotte et Gipsy. Tu ravales ta salive, elle te brûle la gorge. L'amertume t'envahissait chaque jour un peu plus mais sans t'expliquer pourquoi, sa présence commençait doucement à t'apaiser.

« Donc on va tous les deux mourir de froid parce qu'on se sera perdus dans la montagne. »
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(hrp) Désolée du temps que j'ai mis, j'étais en période jesuisoverbookéedelamort et jedéprimedeoufparcequelavieçasertàrien alors j'avais pas trop envie de partir dans un délire comme ça avec Jack. xD




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Re: ••• no more heroes ; Oliver | Dim 19 Juil 2015, 20:43


JACK & OLIVER


Je ne sais pas pourquoi je me suis arrêté en le voyant, peut-être aurais-je du continuer mon chemin sans même lui jeter un regard, mais ce n'est pas moi. Je peux tuer quelqu'un, je sais que j'en suis capable, mais laisser mourir quelqu'un, ce n'est pas moi, ce n'est pas pareil. Je ferme les paupières une seconde afin de protéger mes yeux du vent frais qui semble être plus fort qu'à mon arrivée, puis je vois Juliette devant moi qui marche sans même se douter que je l'observe. Je serre les poings et mes ongles créés des soins de sang dans ma paume, parce que je ne veux pas penser à elle, je ne peux pas. J'ouvre finalement les yeux afin d'observer le jeune homme, il faut qu'on se bouge, sérieusement, la tempête ne semble pas vouloir se calmer et si tout à l'heure cette perspective me rendait fébrile, maintenant ce n'est plus le cas. Je veux bien mourir, je n'ai pas peur de la mort, mais ce ne serait pas à ma hauteur de mourir gelé, dans une tempête de neige. Il ouvre finalement les yeux, je continue de l'observer en silence, parce qu'il n'y avait rien à ajouter, n'est-ce pas . Au moins, il est vivant. Je penche doucement la tête sur le côté de manière interrogative en me demandant si c'était réellement mieux, peut-être veut-il mourir.

« Eh ben ? Tu t'es perdu ou alors tu fais une balade au milieu de nulle part . »

J'obtiens enfin une réponse de lui, je suis soulagé bien que je ne sache pas réellement pourquoi. Pourquoi sa survie m'importe-elle autant ? J'hausse les épaules à ma propre question, je n'ai pas de bonne réponse à lui offrir. Mon ex-petite amie, qui s'était suicidée, est revenue à la vie et m'est apparu soudainement pour me hanter avec l'aide de mon supposé-meilleur ami qui savait qu'elle était vivante et qui ne m'a rien dit ; ne semblait pas être une bonne explication pour se défrustrer dans une tempête, même si c'était bel et bien le cas. « Une balade, ouais. » Je ne sais pas quoi faire, je le planque sur mon épaule comme un sac de patates ou je pars, je pars en le laissant là, en l'abandonnant seul face au froid. J'expire tout l'air de mes poumons, comme pour me donner un peu de courage, je déteste douter, douter de mes intentions, douter des résultats finaux. Il bouge. Il s'assoit. C'est déjà un bon début, quoi.

« Donc on va tous les deux mourir de froid parce qu'on se sera perdus dans la montagne. »
« Nous n'allons pas mourir. J'ai repéré une petite maison style chalet un peu plus haut dans la montagne, il ne nous suffit que de s'y rendre. »

Je l'observe en attendant qu'il se lève, puis je tends ma main dans sa direction, mes doigts tremblent légèrement. Je prends une grande inspiration et cesse de trembler, il ne faut pas. Je dois garder le contrôle, mais s'ils pouvaient comprendre combien c'était difficile de le faire. Je bougeai ma main sous ses yeux afin de le faire réagir, nous n'avions pas toute la soirée, il fallait se dépêcher ou crever gelé.

« Je te donne le choix. Tu peux choisir de vivre en me suivant ou de mourir en restant ici, je ne te forcerai pas à me suivre. »

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Re: ••• no more heroes ; Oliver | Mer 29 Juil 2015, 00:10

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Tu détestais qu'on te donne des leçons. Tu détestais te sentir redevable. En fait tu détestais beaucoup de choses. Mais tu ne le détestais pas, lui. Comme une sympathie, née de rien. D'un instinct trop primitif qui s'était d'abord méfié d'une présence macabre. D'un instinct trop doux qui avait fini par apaiser tes nerfs à vif. Le regard sombre, froid. Les yeux fatigués, tes muscles te répondant à peine. Ta salive au travers de ta gorge te brûle et tu peines à te tenir sur tes deux jambes. Je te donne le choix. La bonne blague. Tu n'avais jamais eu le choix de vivre. Tu devais vivre. Parce que tu avais fait une promesse. Une promesse qu'à toi-même tu promettais de tenir. Et on ne rompt pas une promesse personnelle. Tu ne te trahirais pas.

Alors les muscles mis à l'épreuve, tu te réveilles de ton comas, t'extirpes d'une emprise trop ferme de la neige contre tes bras. Ta langue sèche te parait s'émietter dans ta bouche. Tes dents crissent, tu déglutis. Ton esprit à peine réveillé te donnait des ordres simples. Et te voilà à bonne hauteur dans la montagne, à retrouver l'ardeur du sang dans tes veines. Celui que tu maudissais tant. Et à deux, tant bien que mal sous la neige et le vent, vous rejoignez la dite maison. Hantant tes souvenirs, traquant ta terreur. Une ombre dans tes songes perdus. Tu souffles, te glaces le bout des lèvres et y entres.

« Je déteste ça. Être redevable. »

Tu hésites un instant. Ton regard se lève vers lui. Tu ne connaissais même pas son nom. Aucune identité à accorder à son visage torturé. Probablement autant que le tien, au fond. C'était pour ça. Que tu n'attaquais pas. Que tu ne grognais pas. Que tu n'avais pas fini les deux lames en main à attendre qu'il t'écrase. Parce que dans son regard se détruisait un monde que tu connaissais bien. Tu serres les dents et baisses les yeux. Tu avais honte. Au fond, ça avait toujours été comme ça. Et toi, tu n'avais jamais su payer tes dettes. C'était si important.

« Je suis nul, pour rembourser les frais. »

Ton regard se fige lorsque tu découvres sur la table une plume bleue. Sa plume bleue. Gipsy. Ton affilié brûlé dans la montagne par le maître des flammes. Tu t'avances, tes pas résonnant dans la pièce. Comme s'il savait que tu passerais par là. Comme s'il te narguait. Comme s'il t'annonçait sa prochaine victime. Ton cœur meurtri. Tu attrapes la plume du bout des doigts et la fait revenir contre ta paume. Tu la broies dans ta poche et fermes les yeux. Tu ne pleurerais pas. Tu aurais aimé. Le feu avait déjà brûlé ta peine.

Et au milieu de ce décor funeste, de tes souvenirs infects, se dressait un décor bien injuste. Parce que jamais tu ne pourrais te venger comme jamais tu ne pourrais rendre ce que tu devais à Tia, à Gipsy, à Linda et maintenant, à lui. Parce que c'était comme ça, Jack. Tu étais trop faible. Trop faible pour demeurer invaincu. Trop faible pour être seul. Tu reconnaissais alors toute la valeur de la compagnie dont tu jouissais. Toute la valeur de savoir que peu importe ta haine, elle ne serait pas vaine. Oubliée dans tes ténèbres.

« Il y a quelques mois encore je me sentais comme le maître de ces montagnes. Bah. »
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Re: ••• no more heroes ; Oliver | Mar 04 Aoû 2015, 02:38


JACK & OLIVER


Je sentais le vent dans mes cheveux, la neige qui s'accrochait à chacune de mes mèches blanches alors que nous avancions à travers la tempête. Il avait fallu que je choisisse une journée de cette qualité de merde pour aller calmer mes ardeurs dans le froid, le froid était saisissant, il réussissait à me faire reprendre conscience de moi, de mon corps, de mon esprit, de ma folie. Je me souvenais d'où elle était cette maison, mais la route ne me semblait au minimum deux fois plus longue qu'à l'allée. Au bout de plusieurs longues et pénibles minutes, je vis ses parois brunes se détacher de la blancheur de la neige et je compris que je n'allais pas mourir aujourd'hui. Heureusement ou malheureusement, mais je serais vivant pour voir une nouvelle journée arriver. Nous avons finalement grimpé les escaliers qui menaient à la porte d'entrée, porte qui n'était - étrangement - pas verrouillé. Ce n'était pas moi qui allais se plaindre. En poussant cette dernière, les gonds grincèrent, mais nous entrèrent tout de même entrer dans la demeure. La tempête ne semblait pas vouloir se calmer, nous allions probablement être coincés ici pour un moment. Cette maison était-elle abandonnée ? Avait-elle un occupant ? Je ne m'en souciais qu'à peine en retirant mes chaussures qui étaient trempées et très gelées contre mes orteils qui avaient commencé à bleuter.

Tu ne me dois absolument rien.

J'avançai silencieusement dans la demeure en lui faisant signe de ne pas trop faire de bruit, puis j'inspectai toutes les pièces comme je savais si bien le faire. J'avais tout de même une formation, avec la chasse aux sans-coeurs, il ne faut pas simplement sauter dans le tas et détruire tous les monstres : il faut faire attention à son cul autant que cela se peut. Je revins dans la pièce centrale sans avoir trouvé la moindre personne, celui qui vivait ici avait déserté depuis plusieurs semaines déjà. Je ne pouvais pas estimer depuis combien, mais ça n'était pas important. Il ne reviendrait pas, pas aujourd'hui, pas un jour de tempête.

Oui, eh bien, le temps change, n'est-ce pas ?

Je ne savais pas quoi répondre à cela. Quelques années avant, je me portais bien, j'étais heureux, j'avais une copine, des amis et un but dans la vie. Certes, j'ai encore des amis et un but dans la vie, un but tellement malsain qu'il me ronge et me torture à toutes les nuits d'insomnie qui me bercent. Je remarquai un foyer dans l'espace « salon » de la pièce et un sourire illumina mon visage, nous n'allions pas mourir de froid. J'attrapai deux bûches qui avaient soigneusement été posé à côté, puis des grandes feuilles de journaux qui brûleraient bien. Il ne me manquait qu'un briquet ou bien des allumettes ... ou bien n'importe quoi qui pourraient faire un peu de feu, une étincelle suffisait.

Je ne sais pas pourquoi tu as voulu mourir, dans cette montagne, mais je ne te demanderai pas de me raconter ta terrible existence, nous avons chacun notre lot de démons à soigner. Je refuse cependant de me laisser crever de froid au milieu de nulle part, peux-tu essayer de trouver du feu ?

Je lui jetai un regard par-dessus mon épaule avant de continuer à empiler les petits bois avec les bûches, je savais faire du feu dans la nature, avec des herbes sèches, des petites brindilles, mais je doutais être en mesure de trouver ce que j'avais besoin dans la nature, sous la neige.
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Re: ••• no more heroes ; Oliver | Dim 09 Aoû 2015, 17:05

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Tu hausses les sourcils à ses paroles ? Qu'imaginait-il ? Que tu raconterais ton existence au premier venu, parce qu'il l'avait sauvé de la neige et du froid ? Tu ne craignais pas la montagne. Et tu n'allais pas mourir. La glace était toi et tu étais la glace. Ça n'avait rien de nouveau. Celui qui était en danger dans la neige, ce n'était pas toi. Alors pourquoi ta tête te tournait et tes muscles étaient si lourds ? Tu n'avais aucune envie de parler de toi. Ni de lui. En fait tu n'avais pas envie de parler. Ni de sympathiser. Comme si tu avais un jour été capable de te faire le moindre ami. Le regard sombre, froncé. Fermé. La gorge sèche et un goût amer sur le palais. C'était ridicule. Sauver un pauvre con d'un sommeil torturé au milieu de la montagne. En vérité, la neige te confortait. Tu imaginais être à l'abri du feu, des flammes de sa grandeur et de ses yeux brûlants dans la nuit. Tu serres les dents.

Faire un feu. S'y brûler ensuite. Revoir Gipsy dans les braises et ses cris dans le crépitement des flammes. Un soupire siffle entre tes lèvres gercées mais tu t'y mets. Devant la cheminée et le bois. Frictions. Une étincelle. Et les flammes te semblent devenir bien grandes en trop peu de temps. Tu plisses les yeux.

Il avait fait sombre trop longtemps et tu avais refusé de voir la lumière. Comme si tu tentais de garder ce malaise, pour te rappeler de le venger.

Pathétique. Au moins, tu avais allumé un feu. Tu te mords l'intérieur de la joue alors que tes pensées chaotiques fondent dans ton esprit trop étroit. Les épaules fermées, le regard sombre et l'allure d'une fleur fanée. Tu regardes ce que tu aurais du appeler ton sauveur. Au lieu de quoi, tu te sentais séquestré dans une maison en bois, à ne pas pouvoir te sauver. Non parce que tes muscles étaient trop lourds mais plus parce qu'une demoiselle t'avait appris la politesse. Comme si tu pouvais encore t'en encombrer.

« Bien. »

Tu balaies ses paroles d'un mouvement de menton, sans avoir véritablement écouté. Hypnotisé par les flammes, une grimace te crispant le nez. En fait, tu n'avais vraiment pas envie de parler, aujourd'hui. En fait, tu n'avais jamais envie de parler. Et lui, il parlait beaucoup trop sans rien deviner. Tu clignes des yeux. Une fois. Deux fois. Et tu serres les dents.

Tu redresses tes épaules et ton regard se fige sur sa silhouette éclairée d'une maigre lumière, le crépitement du bois dans les oreilles. Le bas de la montagne n'était pas si loin, pourtant. Peut-être quelques heures à marcher, c'était bien suffisant. Pourquoi avait-il donc proposé de remonter jusqu'ici ? Était-il mal en point, lui aussi ? Tu hausses un sourcil, te questionnant toi-même. Tu commençais même à te demander combien de personnes allaient surgir du placard si jamais tu l'ouvrais.

Il y avait un problème. Les informations ne collaient pas. C'était trop stupide pour être vrai. Pathétique.

« Le bas de la montagne n'était pourtant pas si loin.. On aurait pu redescendre en quelques heures sans y laisser notre souffle.. »
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Re: ••• no more heroes ; Oliver | Jeu 24 Mar 2016, 20:18


JACK & OLIVER

Les flammes n'étaient pas puissantes, mais je savais - par expérience - qu'elle gagnerait en force au fur et à mesure que le temps avancerait. Je ne savais pas exactement pourquoi j'avais traîné le garçon avec moi jusqu'à l'épave qui nous servait maintenant de toit et de cachette, peut-être parce que je n'avais pas envie d'être seul. Pas envie de discuter, mais pas envie d'être complètement seul. Tant de contradiction faisait leurs apparitions dans ma tête à ce moment-là. J'avais autant - aussi non plus - envie de mourir que ma soif de survivre était forte. Je sentais le vide de la solitude autant que le bien-être que le fait d'être dans le silence m'apportait. J'observais toujours les flammes, debout comme un piquet qui avait horreur de bouger, qui avait horreur de tomber s'il osait poser un pied devant l'autre. Pourquoi je m'étais enfouis déjà ? Oui, mon meilleur ami avec mon ex-petite-amie décédée et ressuscitée.. Je fermai les yeux une seconde, une seconde semblait suffisant pour me ressaisir. Je ne devais pas m'emporter dans un endroit si petit et surtout pas en compagnie de quelqu'un ; en même temps, heureusement que c'était un homme, enfin, un gars. « Le bas de la montagne n'était pourtant pas si loin... On aurait pu redescendre en quelques heures sans y laisser notre souffle... » Mon regard se figea dans les flammes plusieurs secondes, puis j'osai tourner la tête dans sa direction en évaluant ce qu'il venait de dire. Certes, il n'avait pas tort, mais à voir la gueule qu'il avait tirée dans la neige, j'avais pensé qu'il ne voulait pas de la population, de la ville, des bruits. J'avais peut-être tiré des conclusions qui n'appartenaient qu'à moi, mais il m'avait semblé que quelqu'un se laissant crever dans la neige n'aurait certainement pas envie de voir la civilisation. Dans tous les cas, moi, je n'avais pas eu envie de redescendre.

▬ « Il n'est pas trop tard. » dis-je alors que je sortais de la pièce pour me rendre dans la chambre que j'avais visitée un peu plus tôt.

Il pouvait se tirer s'il le voulait, ça n'était pas moi qui le retiendrais, mais je n'avais pas envie de redescendre, je n'avais pas envie de m'enflammer, de penser à James, à Juliette. Mes poings se serrèrent jusqu'à ce que mes jointures deviennent blanches, puis j'attrapai la couverture et les coussins du lit dans l'intention de m'installer dans le salon - près du feu - pour dormir cette nuit. Il pouvait se tirer, je n'avais pas besoin de lui. Il pouvait se tirer, j'aurais la paix. Il ne pouvait pas partir, parce que je m'en ferais pour lui. Alors que cette pensée faisait son bout de chemin jusqu'à ma conscience, je fronçai les sourcils et revins dans le salon en balançant ma « récolte » sur le plancher où j'allai m'asseoir.

▬ « J'ai pensé que tu n'avais pas envie de retourner en bas. Comme moi. »

C'était la seule explication qu'il aurait, la vérité toute crue, sans sentiment, sans émotions. Mon visage était fermé alors que je m'adossais contre le canapé, puis que j'étendis les pieds vers le feu.




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