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 remember me ─ Betty

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Anonymous
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remember me ─ Betty | Dim 11 Jan 2015, 17:21




remember me
Autour de toi le vent souffle mais ne t'atteint pas. Tu avances et perces la foule, avec grâce tout au long de ta marche rythmée. Comme une valse au travers de la ville tu te laisses embarquer dans ta cadence, déterminée par les battements de vos cœurs, à toi et Junpei. Tu files sur le verre et la pierre, tu traverses la forêt et te laisses tomber au travers des fleurs. Quand les autres motels se pressent et s'empressent, se taisent de leur temps et se pèsent de leur sang, tu avances, laissant passer tout ça comme rien, sans avoir besoin de t'en mordre les veines et les doigts. Qu'importe le temps. Qu'importe le vent. Tu étais, tu resterais. Dans ta torpeur tu te lasses et te laisses de ne faire que prison de ton corps et t'enfermes dans ta décadence et ta déchéance. Dorment les fleurs et le vent lorsque tu y passes, se courbent l'eau et l'herbe lorsque tu les traverses. Sous tes longs cils noirs tu observes mais ne vois rien, tu te perds. Tu es perdue. Dans ton élégance trop pure, perdue dans ta propre mélancolie.

Filent sur les cadavres à tes pieds tes pas sans remords, écrasant de ta supériorité les fourmis qui te gênaient. Filent contre les flaques de sang, tremblent tes jambes lorsque tu te sens te perdre. Tu oublies. Tu t'oublies. Qui es-tu ?

Junpei te suit, bien sagement, alerté par tes vertiges lorsque tes pas ralentissent. Chaque fois il te rattrape, te récupère dans ta chute ou dans ton envol, pour ne pas te perdre. Te perdre, te perds-tu, t'es-tu perdue ? Souvenir est-il de te faire chuter, qu'il se souvienne de ta chute pour ne pas te laisser tomber. Tu oublies. Encore. Tu t'oublies. Tu tombes. Tu soupires. La fatigue te prend et te cherche, te trouve. Tu as mal. Que s'est-il passé ? Tu es blessée. Comment était-ce arrivé ? Pourquoi ces bleus décoraient-ils ta peau d'habitude si pure ? Pourquoi étais-tu si faible, toi qui avais toujours été debout ? Pourquoi étais-tu si piètre, douce mélodie qui rythmait ta déchéance ?

C'est bon, Junpei, tout va bien..

Le regard dans le vide, tu te laisses à tes pensées et tes songes, assise à la rive du Lac. Il fait froid mais tu ne frissonnes pas. Du bout des doigts tu fais trembler la surface de l'eau, la perturbe. Ton reflet s'y brouille et tu te lasses. Tu as mal. Terriblement mal. Pourquoi ? Qu'est-ce qui avait été ta douleur ? Qu'est-ce qui avait été ta terreur ? Pourquoi avais-tu si mal ?
Tu ne savais pas. Tu ne savais plus. Tu ne savais rien. Avais-tu su un jour ? Avais-tu oublié, simplement ? Tu ne savais rien.





Anonymous
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Re: remember me ─ Betty | Mer 14 Jan 2015, 23:50



remember me
Chaque fois que tu t'écroules, tu te relèves; chaque fois que tu te relèves, tu t'écroules. Tu es pitoyable Betty. Que fais-tu encore, aujourd'hui ? Rien, rien du tout évidemment. Occuper tes journées à t'enfermer et regarder tes doigts de pieds un coussin dans tes bras, ou à errer dans les quatre coins de l'île, où est l'intérêt, Betty ? T'en sais rien, tu t'en fous. Sincèrement, tu t'en fous. Tu avais passé le cap de la dépression - sûrement. Tout ce que tu voulais, maintenant, c'était ne plus réfléchir. Danser pied nus dans les herbes près du lac pour t'y jeter toute habillée était une possibilité comme une autre. En plein hivers, quel était donc le problème ?

Tu t'en moques de tout Betty, et c'est peut être là que réside le problème. Tu n'es pas dépressive. Tu es juste vide. Alex avait beau être là, tu étais seule. Tu avais beau être plus libre que jamais, tu étais prisonnière. Prisonnière de toi-même, prisonnière d'un fantôme qui plus jamais ne pourrait te posséder. Pourtant tu n'avais jamais été autant la marionnette de ton frère que maintenant. Tu était un pantin que l'on guidait; tu n'étais pas faite pour... Cela. Tu étais juste vide, et c'était comme ça.

Les visages se ressemblaient tous autour de toi; personne n'avait la moindre importance ni le moindre intérêt. A part Alex; ou Hippolyte, s'il était en vie; ou Lean, de même. Personne sinon n'avait le moindre intérêt. Tu étais juste en tête à tête avec toi même et personne n'avait le droit de venir s'interposer. Mais tu n'étais pas toute seule sur Terre, petite poupée. Et les visages avaient beau défiler sans que tu ne les analyse jamais, certains visages laissaient une maigre trace; infime, juste un faible souvenir, comme une lueur mourante dans l'obscurité la plus parfaite.

Elle était là, près de la berge. Cette lueur mourante à la crinière de neige, contemplant d'un œil absent l'étendue cristalline. Aucun intérêt pour une piètre mortelle, quelque fut ta propre nature être la même. Tu t'en moquais. Mais tu la craignais tout de même; car même dans ta fermeture d'esprit que tu aurais cru totale, tu continuais de voir en l'autre un danger potentiel, une menace constante. Être trop près était un réflexe, être loin de la bête qui accompagnait la jeune femme, un besoin. Ne pas s'asseoir car c'est s'empêcher de pouvoir fuir le plus rapidement, tu te contentas de regarder des pieds avec un intérêt soudain; tiens, quelque chose t'éveillais même juste un peu. Quelques regards timides en direction du duo, un regard vitreux de la part de l'animal. Le souffle coupé et le pouls qui cesse promptement, tu reculas de quelques pas, ton dos rencontra le tronc d'un arbre; la surpris te fit sursauter, et tu glissas pour tomber dans l'eau. Ne savant pas nager, tu ressortis rapidement - tu étais assez proche pour cela. Tu baisses les yeux, tâtonnent; tes lunettes, ton calepin, ton crayon.

Crayon, trouvé, calepin, sauvé, lunettes... Lunettes ?

Une tâche rouge floue indique leur présence, et tu essaye de les remettre sur ton nez. Tiens, elle sont toutes sales. Mais au moins, tu peux y voir, à peu près. Tu lèves les yeux, et rencontrent ceux, blancs, d'une bête. Ah, si tu avais pu hurler. Le tigre se serait certainement vu devenir sourd, en plus d'être aveugle. Tu recules, toujours au sol, tu rampes presque. Tu retournes à ton tronc, le contournes, t'y plaques. La terrer te ronge, et tu regardes droit devant toi. Et si tu courrais ?
betty&elizabeth


hrp | ce rp va avancer vite dites donc. *die* (si ça t'inspire pas ou quoi dis moi je modif ♥)




Anonymous
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Re: remember me ─ Betty | Jeu 15 Jan 2015, 17:00




remember me
S'égare de sa frustration la muette sans visage. Elle fuit. Frustrée de sa propre faiblesse, de ses propres tentations, elle tombe. Tombée dans ses incertitudes et sa propre déchéance, elle se lève. Relevée alors que ses yeux lavent le sol, le dos courbé et les mains croisées, le jour pour elle serait comme la nuit si sur sa tombe était gravées ses initiales. Pourtant, aucune fleur ne décore la terre à ses pieds et elle panique déjà. Elle se creuse un trou alors qu'il lui reste toute une vie à expérimenter. Elle gâche son existence à pleurer, à avoir peur. Parce qu'elle était faible. C'était ça, sa faiblesse. Elle était faible d'être faible dans sa propre faiblesse. Pauvre être inconscient, pauvre idiote. Je ne te dois rien.

Tu files sur le verre sans un claquement, tu t'approches élégamment, dans toute ta splendeur, illuminée de ta propre brillance. Tes pas filent sans un bruit, tu t'effiles et te fixes, les pupilles fixées dans les siennes. Les pieds sur le tronc, le menton sur la main, le tigre demeurant sage. Elle te fait presque pitié. Adossée contre le tronc, prête à pleurer, à craquer. Pourquoi ? Le tigre était des plus calmes, n'avait jamais mordu qui que ce soit, si ce n'était qui te menaçait. Qui te menaçait donc ? Elle ? C'en était presque drôle.

Son visage ne te dit rien. Il grimace bêtement et pâlit de sa présence à lui. Junpei. Il pose sa tête son bras alors que tu maintiens le regard de la gamine. Sa voix ne sort pas. Ses poumons s'étouffent. Sa gorge ne fait pas le moindre bruit, sa respiration aussi bruyante aurait-elle du être ne reflétait qu'un souffle rauque et inaudible. Une sorte de grognement sourd qu'elle étouffait au fond de sa poitrine. Elle était irréelle. Comme si tu pouvais passer au travers. Elle n'existait pas.

hm.

Ridicule, elle intriguait pourtant la curiosité de Junpei. Peut-être était-ce seulement le bruit de ses pas. Peut-être était-ce seulement à cause de ses pieds enfoncés dans la boue. Peut-être était seulement à cause de sa voix imperceptible. Elle n'existait pas. Immatérielle. Une simple illusion née de sa propre frustration. Frustrée. De sa faiblesse. Tu te mords l'intérieur de la joue et penche la tête, l'inspectant.
Minable.

Il ne mange pas les enfants maigres.

Hurle si tu le peux.
Pleure si tu en as la force.
Meurs.





Anonymous
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Re: remember me ─ Betty | Dim 25 Jan 2015, 19:22



remember me
Tu restais derrière ton tronc d'arbre, et tu flippais réellement. Pourtant, tu n'étais pas du genre petite fille lâche qui se cachait pitoyablement, si ? Non. Tu étais de celle qui griffais quand elle avait peur, qui mordait, qui tapait, puis, qui fuyait. Mais devant un tigre, il y avait la fonction 'cerveau' qui clignotait subitement. Et donc, ta réaction était celle que l'on pouvait observer à présent.

Ton regard se redresses vers celui d'or fin de l'inconnue au visage familier. Ils se rencontrent et se figent, ou du moins le tien ne cesse-t-il de trembler et le sien ne te glace-t-il. Elle est fière, elle est noble, elle est resplendissante et forte. Tu es est frêle, tu es pitoyable, silencieuse et faible. Elle est tout ce que tu n'es pas, tout ce que tu aurais aimé être. Elle est droite, te fixe du sommet sur lequel elle se tient, petite plébéienne que tu es, tu te dois de seulement accepter. Elle est belle, magnifique et fière. Tout ce que tu ne seras jamais.

Que faire devant une telle constatation ? Plier misérablement ? Après tout, ne sais-tu pas faire que cela ? Elle est de marbre quand tu es d'argile, alors, que peux-tu faire ? Jamais ton regard ne déroge, ne se baisse, jamais il ne quitte ses prunelles dorées. Tangible, tellement plus que le fantôme que tu es. Et tu te sens peut être plus petite et inutile encore, devant elle, dans la boue et recroqueville, alors qu'elle se tient droitement devant toi.
« hm. »
Tu clignes des yeux, penches la tête. Tu n'arrives déjà pas à comprendre les autres, et face à elle tu ne vois que ton propre désarroi; tu ne perceras jamais son mystère, c'est bien trop élevé pour toi. Minable gamine, comprends où est ta place, elle est d'un autre monde. Ta place est dans la terre, la sienne est dans les cieux, bien au dessus de toi. Tout ce que tu sais, tout ce que tu sens, c'est ses prunelles, c'est son regard inquisiteur sr ta petite personne qu'il est si facile de lire et dont il si simple de discerner tous les aspects. Retiens le Betty, vous n'êtes pas du même univers.
« Il ne mange pas les enfants maigres. »
Tu clignes des yeux, le temps d'analyser son propos. Regardes la bête, relèves ton regard vers la blanche. Gonfles puérilement la joue et croises les bras. Puisque tu ne peux être que la plébéienne que tu es, tu pourras être enfant. Puisque tu ne peux être que misère, tu pourras être ridicule. Tu peux te comporter librement, puisque ta place est déjà définie; tu peux agir dans le cadre qui t'a été donné à la naissance. Tu n'es, et ne seras jamais libre. Alors autant être celle que l'on attend de toi. Tu n'as rien de mieux à faire, certainement.

Tu sors ton calepin, inspire un grand coup, prend ton stylo et écris. Griffonnes, plutôt. Ton écriture brouillonne crie ta frustration et ton désintérêt, crie que tu en as assez. Certains parlent de leur voix, tu parles de ton encre.
« je suis pas maigre. »
Tu te redresses, vois à quel point elle te surplombes, regardes tes pieds. Et comme tu n'as pas l'air assez bête, tu te mets sur la pointe ds pieds, fais la moue - top. grande. -, boudeuse. Tu hausses les épaules, tritures ta manche, tentes de reculer mais te souviens que tu es contre un arbre. Tu veux fuir, mais tu ne peux pas. Tu dois regarder ce visage qui te rappelle tout ce que tu n'es pas et te taire - ce qui n'est pas spécialement difficile dans ton cas, il est vrai. Tu prends ton carnet, griffonnes de nouveau.
« pourquoi il est aveugle ? de naissance ? »
Pourquoi tu demandes ? Quel intérêt ? Ce n'est pas comme cela que tu trouveras une sortie. Demander serait sûrement plus simple.
betty&elizabeth




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