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 (einstein, pas le violoniste...) | L O U V I A

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(einstein, pas le violoniste...) | L O U V I A | Dim 25 Mai 2014, 01:16

25 mai
Dionysos & Louvia

...et aucun coeur ne bat.


Les montagnes sont rouges et veinées de sombre, comme une explosion de poussières très noires. Elles se distinguent très nettement sur l'étendue bleue du ciel, de ce bleu d'entre six et sept heures du matin. Il y fait calme, aucun bruit ne sourd ; tous dorment, tout est tranquille ici. C'est une infinie bonté qui parcourt les monts - les aigles reposent à leur sommet, rois du monde, rois sommeil. Leurs ailes immenses se sont refermées à leur corps défendant, et leur bec froid cesse de scintiller. Tout est noir, il n'y a que les montagnes de rouge et le ciel de bleu, qui s'éclaircit. Le soleil lui, n'est pas encore levé, il se cache encore. On ne sait pas d'où vient cette lumière diffuse.
Ce matin, tout est silencieux, et aucun cœur ne bat.

Aucun ? Mais alors qui est cette jeune femme à l'air hagard ? Les montagnes la regardent : comme elle est jolie, mais comme elle semble triste. D'où peut-elle bien venir ? Elles ne la connaissent pas. Elles ne l'ont jamais vue par ici. Ici, l'humain se fait rare. Il n'y a que des araignées dans les coins obscurs, et quelques renards sur les routes. Les montagnes n'appartiennent à personnes, pas même aux dieux. Ou peut-être... peut-être à l'un d'entre eux... celui-là qui laisse ses bêtes éclaircir cet endroit perdu de l'Île, comme des étoiles qui éclairciraient la nuit pour le voyageur perdu. Cette jeune et très jolie femme n'a pas l'air de savoir où elle se trouve.
Les montagnes se font pensives.
Ce n'était pas plus mal de finir ici quand on veut se perdre. Il est impossible d'être mauvais, ici. La sérénité des lieux calme les ardeurs et les cœurs. C'est un air d'absolue confiance et de quiétude qui souffle entre les corps des rocs. Solides, elles semblent incapables de s'effondrer un jour. Infinies, elles montent si haut dans le ciel qu'il serait incroyable de penser qu'elles puissent être autre chose que nobles. Elles sont magnifiques, ces montagnes. Mais complètement perdues, comme cette fille. Ce ne sont plus que des châteaux abandonnés. Clic. Mais vraiment ?

Une fenêtre d'une des montagnes venait de s'ouvrir avec un petit clac.

C'était comme si elle était creuse, complètement vide à l'intérieur, et dans sa pierre, on avait dessiné une fenêtre qui pouvait s'ouvrir de l'intérieur. Dans son embrasure se découpait la silhouette d'une brebis. Elle avait comme un sourire affable, et l’œil, et les oreilles, qui tombaient de fatigue ; mais ce n'était qu'une impression : toutes les brebis ont toujours l'air fatiguée, même quand elles ne le sont pas.
On ne voyait rien derrière elle. Tout était noir. C'était comme si elle avait été peinte en relief dans la montagne, ou qu'elle surgissait du néant. On ne pouvait pas voir s'il y avait un téléviseur, un sofa ou une table basse, ou quoique ce soit qui puisse nous indiquer si elle habitait là. Simplement, elle était là. 

BERNADETTE - « Et qui c'est celle-là ? »

Elle toisait la petite perdue, la considérait de toute sa courte taille. La fenêtre était en hauteur, et elle baissait ses yeux très sombres sur l'humaine en fine robe bleue. Elle lui va bien, se dit Bernadette.

CIGARETTE (clic) –  « On n'est plus chez soi ! »
FOSSETTE (clic)« Le tourisme c'est la plaie ! »
FRISQUETTE (clic)« Exact. »

Un petit déclic se faisait entendre à chaque fois qu'une fenêtre dans les montagnes s'ouvrait. Petit  à petit, des dizaines, puis des centaines de fenêtre s'ouvrèrent avec, dans chacune d'entre elles, une seule brebis au nom étrange, qui s'en allait de son bon commentaire. Elles se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, impossible de se souvenir laquelle venait de parler :

GROGNETTE (clic)« Incapable de se diriger en montagne ! »
MALHÔNNETE (clic)« Faut rester à la maison ! »
ARTICULE (clic)« Trois pas hors du chemin balisé... »
ASPHODELE (clic) –  « ...et ça se prend pour Indiana Jones ! »
COUSETTE (clic)« ...ou Robinson Crusoé... »
BABETTE (clic)« Lamentable ! Lamentable ! »
MAGELLAN (clic)« Triste conquérante ! »

FREUDETTE (clic) (celle-là paraissait plus fragile que les autres... une excroissance de poils sous le nez lui poussait comme une moustache)« Un peu de silence s'il vous plait... je vous rappelle que j'ai un doctorat à préparer... que se passe-t-il ? »
CLOPINETTE – « Une égarée. »
FREUDETTE  – « Ah... triste ! Dans ce pauvre monde, le moindre hasard prend l'allure d'une catastrophe... »
DARDIELLE – « Une chance il ne pleut pas... »
JAPONETTE – « Ouais. »
LAFAYETTE – « Comment peut-on fuir le hasard ? »

Et tout à coup, toutes les brebis en cœur, toutes regard braqués sur cette pauvre jeune fille égarée, s'écrièrent. Ce fut tonitruant, mais très net parmi les montagnes muettes :

TOUTES LES BREBIS – « BOMBE LE TORSE, FILLETTE ! AFFRONTE ! »

Un petit silence se fait, avant que l'une d'entre elle affirme, car tout de même :

FOSSETTE – « Le tourisme, c'est quand même la plaie... »
FRISQUETTE – « Exact. »

Clic. Une fenêtre venait tout juste de s'ouvrir, tout près du visage de la fille :

JEAN-PAULETTE (sage et rassurante, elle parle d'une voix douce et basse)« Mais elles ont raison : faut pas désespérer p'tite... »

CALCULETTE – « Statistiquement ce ravin voit sa fréquentation évouler de 0 à 100 %. »
RACINETTE – « On va de 0 à 1, plutôt : y'avait rien, y'a quelqu'un. »
CENTIMETRE – « Oui, décris-nous ta vision d'un ravin fréquenté à 100 % ? Ca fait combien de touristes 100 % ? »
CALCULETTE – « Bon d'accord, pour un nombre x représenté par 100 %... »
RACINETTE – « Sinon ta statistique semble dire : 1 ou 100 c'est pareil... »
CENTIMETRE – « Ou bien : « partir loin ou près, c'est toujours un voyage. » »
RACINETTE – « Un passage par jour ou un passage par an, ça n'est pas la même chose ! »
CENTIMETRE – « Ta proposition est incomplète Calculette, tu escamotes un paramètre dans ton estimation : la durée ! »
RACINETTE – « Combien de touristes en combien de temps ? »
CENTIMETRE – « Tu dois te référer au précédent passage ! »
RACINETTE – « La question est : devrons-nous attendre une un jour, une semaine ou un an pour confirmer ton hypothèse ? »
FREUDETTE – « Einstein, pas le violoniste, a écrit que la moitié d'une tarte aux cerises sur l'assiette à dessert n'implique en rien que l'autre moitié ait été mangée... »
CHEVILLETTE – « Ca ne veut rien dire ! »
FREUDETTE – « En tout cas ça laisse à réfléchir ! »
CLEOPETTE – « Trois passages non plus ne suffiront pas pour... »


Les bètes ne s'occupaient plus du tout de la jeune fille abandonnée, perdue parmi ces hautes montagnes écarlates et tachetées de blanc brebis. La pauvre, que c'était triste de la voir comme ça, se disaient les Alpes, sans repères ni rien du tout sur lequel sa douce raison pouvait se raccrocher...
Code by AMIANTE


Voilà voilà ~
C'est certes un peu (mais pas trop pour toi j'espère) spécial... j'ai essayé au maximum de retranscrire une ambiance bacchanale : un peu absurde, un peu incompréhensible, un peu... particulière haha. Un petit côté Alice aux Pays des Merveilles...
J'espère que ça te plaira ! S'il y a quelque chose que tu ne comprends pas, ou que tu n'aimes pas, dis-le moi et je change ! Je me suis permise de mettre en situation ton personnage, c'était plus facile avec ce que j'avais imaginé... Dionysos lui, n'est pas encore là, il apparaitra plus ou moins lentement ou rapidement dans le RP en fonction de ta réponse :D
Deux petites choses : 1. On est d'accord que normalement, des brebis ne parlent pas, ni ne font des statistiques, des doctorats ou de la philosophie. 2. Si Louvia peut les entendre, c'est parce que ce sont les brebis de Dionysos. Ce sont un peu des brebis saintes, des brebis sacrées haha (je suis con ce soir). Mais si elle tombe un jour sur une brebis, même de l'Île, c'est pas dit qu'elle puisse l'entendre et la comprendre (alors que Dionysos oui, même si ce n'est pas la sienne).

Ce qui suit, c'est le codage. C'est plus simple pour moi, histoire que je n'aie pas à le rechercher pour la suite. Tu peux l'utiliser si ça t'intéresse.

PS : S'il y a des fautes, je les corrigerai après avoir dormi ><




Version claire:

Version sombre:




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Re: (einstein, pas le violoniste...) | L O U V I A | Dim 25 Mai 2014, 14:39

25 mai
Dionysos 1 & Louvia

...et aucun coeur ne bat


  Un miroir magique parait au sommet de la colline sombre au sol rubis. Il est rosé, étincelant dans cette marée obscure. On croit y entendre le murmure des ténèbres. Des tréfonds de l'oubli jaillissent une jeune fille accompagnée d'un petit animal gris. Ils chutent en roulade, comme s'ils avaient été poussés de l'autre côté du passage qui se referme instinctivement. En une lumière. Les malheureux s'écrasent à son sommet. L'écureuil est tout comme la jeune fille. Le buste écrasé contre le sol. La face baignant dans la poussière noire. Les cheveux en pagaille.

  On entend grogner les deux êtres. Ils se relèvent tous deux dans une synchronisation parfaite. L'humaine frotte ses bras tâchés de noir ainsi que le bas de sa robe. Passe le revers de sa main sur son visage. S'accordant une vision correcte. Elle grimace lorsqu'elle découvre, à ses pieds, le panier en osier renversé avec la nourriture protégée de tissu sur les côtés et le chapeau de paille entouré d'un ruban bleu. Elle s'abaisse. La petite créature répond à sa détresse et hisse dans le conteneur les objets à sa hauteur. Elle rit. Amusée. Offre une caresse à la gentillesse de l'animal. Dépose le couvre-chef sur sa tête. Tâte son dos. Lâche un soupir. Soulagée de constater la présence du sac. La bête grimpe dans le panier qu'elle prend dans sa main. Se redresse. Plisse les paupières. Observe les horizons de son regard vairon. Entrouvre les lèvres à la position du soleil. Murmure, approuvée par un hochement de tête de l'écureuil : "Nous étions partis à midi...". Baisse la tête. Fronce un sourcil. "De la poussière ... noire?" demande-t-elle, seulement écoutée de l'écureuil. "Oh, Grey, qu'allons-nous faire !" se plaint-elle. On croit entendre ledit Grey pousser un soupir aigü. Ses yeux se perdent dans l'étendue du nouveau monde qui s'offre à elle.

  "Je crois bien que nous sommes sur une montagne... Qu'on se sent bien, ici, pas vrai? C'est calme." sourit-elle au rongeur. Assurée qu'il lui répond par son expression neutre. Impassible. CLIC. On entend une fenêtre s'ouvrir. Mais ils sont sur une montagne. Aucune habitation aux alentours. La jeune fille se détourne de tous les côtés. Alertée. « Et qui c'est celle-là ? » retentit. Ses yeux s'arrondissent lorsqu'elle remarque la brebis. Elle parle. Elle s'exprime aussi bien qu'elle. Le choc défigure ses traits. « On n'est plus chez soi ! », s'exclame une voix perdue. Elle avait déjà lu un livre mentionnant la présence d'animaux dotés de parole. Elle savait que cet endroit regorgerait d'absurdités. Ou peut-être rêvait-elle. Tout cela semble si loufoque, si irréel. Peut-être est-elle l'actrice de ce théâtre fou. Peut-être doit-elle jouer le rôle. Elle hausse la voix. "Euhm... Excusez-moi..." jusqu'à ce que...

  « Le tourisme c'est la plaie ! tonnait une voix étrangère.
-Exact, renchérissait une autre.
-Incapable de se diriger en montagne, commentait une troisième.
-Faut rester à la maison, conseillait une quatrième.
-Trois pas hors du chemin balisé..., soupirait une cinquième.
-...et ça se prend pour Indiana Jones, continuait la suivante.
-...ou Robinson Crusoé..., proposait une seconde.
-Lamentable ! Lamentable, s'indignait-elle.
-Triste conquérante !", soupirait-elle.
Le temps de répondre n'est pas donné à la jeune fille qui se tourne de part et d'autre des bruits de fenêtres qui s'ouvrent. De silhouettes étrangères. Et si identiques à la première. Comme des clones. "Je vous en prie, écoutez-m-..." tentait-elle. Et soudain, des milliers de sons s'enchainent. Sa tête lui tourne tant elle doit se déplacer. Pour observer chaque brebis : "Un peu de silence s'il vous plait... je vous rappelle que j'ai un doctorat à préparer... que se passe-t-il, demandait une voix plus douce et fragile que les autres.
-Une égarée, mettait en hypothèse une autre.
-Ah... triste ! Dans ce pauvre monde, le moindre hasard prend l'allure d'une catastrophe..., lâchait une lointaine.
-Une chance il ne pleut pas..., positivait une proche.
-Ouais, approuvait sa voisine.
-Comment peut-on fuir le hasard ?" rétorqua une dernière.
On lit le ressenti de l'humaine sur ses traits. Et d'autres identiques sur ceux de l'animal. Comme liés ensemble. "Je vous en prie ! Ecoutez-moi, s'il vous pl-..." se coupe-t-elle.

  "BOMBE LE TORSE, FILLETTE ! AFFRONTE !" se perdent toutes leur voix dans un cri perçant. Dans toute la montagne. La jeune fille sursaute. Prise de stupeur. L'écureuil, lui, grimpe sur ses vêtements sales. Se hisse sur son épaule. Grimpe sur sa tête. Agite un poing vengeur dans leur direction, sautant comme une puce. S'écrivant de sa voix fidèle : "SKOUIK KOUIK SKOUIIIIIIK !". Peut-être les brebis ont compris cela comme une injure. Une terrible insulte.

  On entend quelques voix après son cri de guerre. Comme si elles ne l'avaient pas entendu. Mais la jeune fille ne les écoute pas. Et passe sa main sur la fourrure de la bête. Calmant ses nerfs rudement tendus. "Mais elles ont raison : faut pas désespérer p'tite...", murmure une voix délicate et agréable. Encore une fois, le sursaut la prend. A bout de patience, le petit animal jette une noix contenue dans ses joues sur la brebis. Pleine de salive. La jeune fille tente de s'excuser : "Oh, je vous en prie, pardonnez-le. Il n'est pas habitué à ce lieu, et moi non plus. Je peine à comprendre, vous savez... Pourriez-vous m'aider?". Et les bavardages incessants des animaux reprennent : "Statistiquement ce ravin voit sa fréquentation évouler de 0 à 100 %, affirme une voix étrangère.
-On va de 0 à 1, plutôt : y'avait rien, y'a quelqu'un, est assurée une autre brebis.
-Oui, décris-nous ta vision d'un ravin fréquenté à 100 % ? Ca fait combien de touristes 100 % ?" demande une infortunée.
Mais déjà elle cesse de les écouter. Perdue.

Désespérée, elle s'asseoit à même le sol. Sa longue robe recouvrant ses jambes. Son panier posé sur ses genoux. L'écureuil se glissant au creux de ses bras. Elle observe. Les détaille. Chacun. Aucune différence n'est constatée. Dans quel lieu peut-elle bien se trouver? Une réplique de roman? Un rêve?  
Code by AMIANTE




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Re: (einstein, pas le violoniste...) | L O U V I A | Dim 25 Mai 2014, 18:06

25 mai
Dionysos & Louvia

Où donc sont les brebis ?


Dionysos était assis sur un petit rocher perdu dans une plaine. Il n'y avait absolument rien ici, juste une vaste étendue d'herbes, au milieu un rocher, et sur ce rocher Dionysos. A ses pieds paressait un chien sans nom, qui se comportait comme un homme. Il se tenait sur ses deux pattes arrières et lisait Ainsi parlait Zarathoustra.
Le dieu regardait d'un œil morne ses pieds. Il ne savait plus depuis combien de temps il était là, à ne rien faire, à ne rien dire, pas même à penser. Tout son corps et sa tête étaient en veille. Il ne se souvenait plus de sa soirée d'hier. Il n'était même pas sûr de vouloir s'en souvenir...
C'était là qu'il vivait depuis quelques temps, parmi les Alpes, comme quand il était enfant et qu'il devait fuir les foudres de sa belle-mère – foudres qu'il devait encore aujourd'hui fuir. Il rappelait à la malheureuse ô combien son mariage était un désastre. Alors il était là, lui aussi perdu, pour oublier. Mais malgré son statut d'éternel fugitif – bien qu'il ait été reconnu autant auprès des hommes qu'auprès de ses pairs comme une divinité à part entière – et sa méchante gueule de bois, il n'était pas malheureux d'être ici. On se sent bien ici. On se sent comme une baleine : on est immense, et tout paraît si petit à côté... tout petit que ça en devient futile, inutile, inintéressant, tout, et les problèmes aussi. Le cœur bat lentement, on est heureux, comme celui qui a fait un long voyage. Le monde tout autour pouvait bien s'écrouler que ça n'aurait pas d'importance, car en lui réside l'absolue confiance.
C'est ce que ressentait Dionysos, alors qu'il ne pensait à rien, quand tout à coup, un neurone parasite vient lui souffler une idée qu'un nouveau pressentiment avait fait naître. Il fronça des sourcils. Il ouvrit la bouche pour parler, elle resta un petit moment, entrouverte : le son ne voulait pas encore s'échapper. Les lendemains sont toujours difficile. Comme une machine qui prendrait du temps à se mettre en branle, chaque étape avant la parole est difficile et requiert son propre moment, indépendamment des autres. D'abord, réfléchir au sens des mots, à la phrase. Puis se souvenir de comment ces mots se prononcent. Trouver l'intonation. Puis enfin parler :

DIONYSOS (il articule lentement, sa voix est comme un train qui déraille, cassée) - « Où donc sont les brebis ? »
LE CHIEN (le chien avait une voix en tous points similaires à celle de son maître : profonde, basse et grave. Mais à la différence du dieu, le chien s'exprimait avec bien plus d'aisance et de fluidité)« Pas vues. »
DIONYSOS – « Qui est le chien du berger ? »
LE CHIEN – « Je suis ce chien-là. »
DIONYSOS – « Alors ? »
LE CHIEN – « ...ce chien n'a point vu les brebis... »
DIONYSOS – « Ce chien va-t-il se remuer le râble ? »
LE CHIEN – « Ce chien finit son chapitre, puis son dur métier accomplira... »
DIONYSOS – « La stable typographie de cet ouvrage attendra sagement ton retour. Pose ce livre. ...Et prends bien garde de tomber, mon bon chien zèle zet véloce. »
LE CHIEN – « Certains bergers collaborent main dans la patte avec leur bon chien zèle zet véloce... Heureux chiens ! »
DIONYSOS – « Grouille, cavale, galope, flaire, renifle, découvre, et nous ramène les dévoyées ! »
Le chien aboya, et la tête de Dionysos retomba, amorphe.

Le chien en question était un braque de Weimar. Il a le maintien impérial d'un empereur Allemand. Il était surprenant de voir un si bel animal aux côtés d'une épave comme le dieu du vin – mais c'était bien parce qu'il restait une divinité qu'il pouvait se targuer d'avoir un si beau chien. D'une certaine façon, dans leurs nuances, le chien et le maître se ressemblaient plutôt. Le poil de l'animal était d'un gris cendré et son regard était tout aussi translucide, l'exacte teinte de son poil. C'était un chien sans couleur. Son poil était long, souple, lisse, soyeux, et légèrement ondulé. Ce chien était traité comme un prince par Dionysos, qui le brossait très voire trop régulièrement. Traverser sa main dans la fourrure du Braque de Weimar était comme glisser sa main dans l'eau, rien n'y accroche, il n'y a pas de puces... vraiment, il n'y avait pas plus beau chien.

Il avançait comme une ombre, sans bruits. Sa langue ne pendait pas. Lui aussi, il aimait être ici. Il y avait beaucoup de place où il pouvait traîner pour ses promenades. Le braque de Weimar est un chien marcheur et exigeant, militarisé. On ne savait pas d'où lui venait cette rigueur ni ces bonnes manières. Elles ne pouvaient pas venir de Dionysos, trop fou pour élever un chien. Le braque était une pure énigme.
Toujours sur ses pattes arrières, le corps légèrement cambré vers l'avant du fait que ce n'était pas la nature d'un chien de se tenir ainsi et que donc son corps n'était pas fait pour ; il reniflait l'air tout en essayant de se faire le plus silencieux possible. Autour de lui se dressait, majestueuses, les montagnes qui n'avaient pas plus de noms que lui. Solidaires dans l'anonymat, le chien les aimaient bien, et elles l'aimaient aussi. La sagesse des lieux étaient si grande qu'à peine quelques minutes après, il avait déjà oublié ce qu'il cherchait, jusqu'à oublier même qu'il cherchait quelque chose. La marche était une chose qui l'apaisait. Un braque de Weimar n'est jamais plus heureux que dans une marche.
Mais soudain, le bruit d'un corps qui tombait le mit en alerte. Il releva la tête, tendit l'oreille. Il se souvenait brutalement de ce qu'il faisait ici, un sentiment d'urgence l’empoignât. Lui, peu enclin à l'angoisse, avait sa respiration qui s’accélérait. Un éclat de lumière étrange brilla un court instant avant de disparaître. Méfiant, il retroussa ses babines sur ses canines, son museau se renfrogna, chiffonné. Il baissa dangereusement la tête, mais il ne se mit pas tout de suite à grogner, encore moins à aboyer. Il avança à pas de loup et découvrit, à l'angle, des centaines de brebis aux rebords de fenêtres de pierres. Les fenêtres et les brebis s'étalaient jusqu'au sommet. Il y avait quelque chose d'impressionnant et d'incroyablement intimidant dans cette scène. Et elles regardaient toutes, sentencieuses, une jeune fille sur le chemin de pierres et de poudre noires, tout en bas. Elle cherchait l'attention, à ce quelqu'un l'écoute, s'il vous plaît écoutez-moi, je vous en prie.
Le Braque de Weimar, en la voyant ainsi perdue, mais jolie, s'attendrit complètement. Il la guetta encore un moment, caché derrière une pierre. Il détailla du mieux qu'il pu : un visage mince, une bouche rose qui dessinait un cœur. Un front lisse au joli galbe, un nez petit, dirigé vers le haut, comme en quête de quelque chose, et, de part et d'autre, des pommettes légèrement écartées. Mais surtout ce qu'il voyait, c'était une étrange aura. Comme un soleil à l'intérieur. Du plus profond de son âme, le Braque de Weimar était convaincu qu'elle ne pouvait pas être mauvaise, tout touché qu'il était par sa détresse.
Il se dégagea de sa cachette, et s'avança lentement vers la jeune fille qui ne pouvait pas le voir, ainsi par terre, visage dressé vers les brebis. Il était prudent, ne faisait aucun geste brusque, et gardait son regard mentholé fixé sur elle. Il lui faisait face. Il arriva à sa hauteur et une fois son museau à hauteur de son visage, il fait quelque chose d'étonnant. Il posa le bout de son nez glacé et humide sur sa joue, comme une bise.

#Angle #Dionysos #Twitter

Dionysos releva la tête, tendit l'oreille. Il avait cru entendre un bruit sourd venir de pas loin, du chemin des montagnes. Sur le bleu particulier de l'aube, à l'horizon entre deux monts, il cru distinguer comme une lumière douce. Elle scintilla brièvement, comme une étoile qui mourait lentement, ou une flamme qui commençait à s'éteindre. Elle se fit fugace, et même quand elle eut disparue, Dionysos resta encore un long moment à regarder l'endroit où la lumière s'était faite. Visage fermé, perplexe, sourcils froncés et rides multiples, il doutait que cela puisse être Zeus son père, qui s'amusait, qui se manifestait, qui voudrait lui faire passer un message – non, il aurait été plus impressionnant. Mais Dionysos sentait en son fort intérieur que ce n'était pas non plus un caprice de la nature, que ça ne pouvait venir que de quelqu'un.
Il ne se trouvait plus seul dans les montagnes, d'ordinaire ignorées de tous. Cette idée ne lui était pas complètement rassurante. Qui ose pénétrer ces lieux qu'il avait admis pour siens ?
Il se remit sur ses deux pieds et prit à son tour le chemin des montagnes, que Le Braque de Weimar avait pris il y a déjà dix minutes. Ses bottes marron lui montaient jusqu'à mi-mollets, elles faisaient un bruit feutré dans l'herbe. Il portait sur son pantalon gris une tunique qui lui centrait la taille comme une jeune femme, et mettait en valeur son aspect fragile et élancé. Mais tout cette vulnérabilité semblait disparaître sous ce grand manteau lourd qu'il portait sur ses épaules, coupé comme une cape. Il faisait encore froid en mai, surtout dans les hauteurs des Alpes. Le vent à cette heure était toujours le plus glacial. C'était un manteau luxueux, mais d'un faste subtil, qui ne frappait pas tout de suite l’œil. Il fallait faire attention pour en remarquer la beauté, et force est de constater qu'il était original : c'était une fourrure par endroit blanche, par autres brune ou beige, qu'on avait comme... comme déchirée. Comme si un fauve l'avait férocement griffée, éventrée. Et à chaque plaie, parfois béante, du manteau, s'ouvrait en fait en dessous une soie pourpre si légère et si travaillée que la plus grande des araignées en aurait été presque jalouse. Des dessins complexes et nombreux parcouraient la soie – des dessins magnifiques. Une broche représentant une grappe de raisin refermait le manteau au niveau du col. Elle était dans un vieux métal, fatigué par le temps. Un cadeau d'Héphaïstos, dit-on.

Il marchait lentement. Il n'avait pas spécialement mal à la tête. Il avait juste l'impression que tout allait plus lentement aujourd'hui. Son cœur, sa tête. Pourtant il gardait toute sa vivacité d'esprit, du moins en avait-il l'impression... simplement, son corps ne voulait pas répondre. Le chemin semblait s'étirer sans fin sous ses yeux, et il comprenait à mesure qu'il progressait toute l'ampleur de sa souffrance. Il aurait aimé pleurer, mais ses yeux restaient impitoyablement secs.
C'est alors qu'il entendit enfin un brouhaha, tout près. La soudaine mise à mort du silence le rassura. Il vit la silhouette de son chien, regarder au-dessus d'un rocher quelque chose, les oreilles curieuses. Puis il disparut plus loin. Il aurait aimé l'appeler, mais sa voix n'était plus là. Il aurait aimé qu'il ne le laisse pas comme ça, avec tant de désinvolture.
Il prit sa suite, et découvrit à son tour les brebis accoudées aux fenêtres des montagnes.

JEAN-PAULETTE (terrifiée, braillante, complètement folle, elle crie à s'en arracher le coeur)«  JE VOUS ASSURE QUE CE MONSTRE M'A ATTAQUEE ! »

A l'entendre comme ça, Dionysos hausse ses sourcils de surprise, et légèrement d'exaspération. Il l'ignora. Jean-Paulette était gâteuse. Et puis, si le chien ne se préoccupait pas d'elle, c'est qu'il n'y avait pas de raisons pour. Dionysos avait parfaitement conscience que son chien pouvait être plus juste et lucide que lui – surtout ce matin, à cinq heures. Il préféra se concentrait sur ce qui retenait l'attention du Braque de Weimar. Il était penché, bienveillant, sur une jeune personne. Dionysos retrouva son masque d'inquiétude et de perplexité, et rejoignît le chien. A ses pas, des fleurs poussaient. A peine avait-il relevé le pied que déjà elles se trouvaient dans toute leur maturité et leur magnificence. Il y avait des roses, des lys et des œillets. Des arbrisseaux ridicules dirigeaient leurs branches vers le ciel, des fruits d'argent poussaient, des pommes d'or et des pêches de diamants. Les senteurs florales montaient au nez sans exploser.

Mais malgré ces manifestations délicates, rien dans le regard de Dionysos n'exprimait la douceur. Il plantait son regard sur cette jeune femme comme pour lui dire Que fais-tu chez moi ? Seulement, de la même façon que Le Braque de Weimar se fit prendre, Dionysos également se fit avoir par la beauté de la jeune femme. Il remarqua ses chevilles, délicates, et sa clavicule. Il n'y avait pas plus beau chez une femme, pour lui, qu'une clavicule bien dessinée, anguleuse, fragile, et blanche. Une belle clavicule ne sied qu'à une belle femme, au corps mince et ferme que seule la jeunesse sait modeler. Le regard bleu-gris, semblable à celui de son chien, de Dionysos s’agrandit de curiosité. C'était comme un trésor insoupçonné sorti du Royaume des mers. La poussière noire maculait son pauvre visage, la salissant ; mais elle ne faisait que ressortir l'éclat particulier de ses grands yeux à la couleur indéfinissable, tout comme l'écrin, de la plus jolie pierre sur la plus jolie bague, est noir. Le vent de l'aurore souffla dans ses cheveux et dégagea plus encore ce jeune visage, dévoilant davantage son charme. N'avait-il pas de fin ? Dionysos ouvrit son manteau, le tint à deux mains au niveau d'où se tiennent les épaules, et l'étendit sur celles de l'inconnue. Le vêtement était déjà chaud pour avoir passé tant de temps contre le dieu. Loin d'une chaleur humaine, c'était une chaleur divine et la fourrure mêlée de soie était affectueuse.
Dionysos ne put s'empêcher de laisser traîner encore une fois son regard sur sa douce clavicule en passant. Mais plutôt que de fuir son regard comme un pauvre garçon gêné par son audace, il planta bien profondément le sien, si similaire à celui de son chien, dans ceux si étranges de cette femme.

DIONYSOS – « Je m'appelle Dionysos. Il parlait comme s'il n'avait rien dit depuis des siècles, en articulant toujours, d'une voix vieille et lasse. Mais son regard lui, était bien vif et vivant. Et toi, c'est comment ? »
Code by AMIANTE




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Re: (einstein, pas le violoniste...) | L O U V I A | Dim 25 Mai 2014, 20:37

25 mai
Dionysos & Louvia

Hasardeuse rencontre


  Elle lève la tête. Se perd dans l'immensité du ciel. Son intense couleur bleue. Envoûtée. On observe l'écureuil reposer entre ses genoux. Installé sur le tissu de sa longue robe. Allongé sur le dos. Son regard noyé dans l'azur. Le monde disparait autour d'eux. Les cris des brebis descendent. Progressivement. Comme la fin d'une mélodie. Leurs paupières baissent. Se referment. Lentement. Et ils s'échappent. Quitte ce nouveau monde. Ces animaux qui parlent. Cette terre de rêve. Emportés par l'ambiance des majestueuses montagnes. Par le bien-être qu'elles leur infusent. Peut-être aurait-elle dû dormir. Fermer l'oeil. Cesser de se ronger l'âme pour ce voyage. Et les voilà qui dorment. Elle et le petit animal. Aussi liés que les doigts de la main. Comme une âme dispersée dans deux corps.

   Quelque chose approche. Lentement. Une silhouette impériale. Mais son monde la retient. Elle croit l'entendre. Un souffle. Une trace d'humidité sur sa joue. Froid. Ses paupières s'ouvrent. Brusquement. L'animal frissonne. Comme percuté également de ce contact. Il remue. Gagne ses esprits. La jeune fille hausse les sourcils devant le braque de Weimar. Seuls ses pupilles se déplacent pour observer sa fourrure grisonne. Comme celle du petit écureuil qui fixe la bête face à eux, captivé. Un regard métal baignant dans une douceur bleutée. Elle s'y plonge. Ils semblent si humains, si doux. Si sages. Mais comme absents. Ailleurs en étant présents. Un grand sourire se dessine sur ses lèvres. Illuminant son visage tâché de la suie naturelle. Attendrie par le geste de l'animal, son visage rosit. Elle passe ses bras autour de son corps. L'étreint contre elle. L'écureuil grimpe sur l'épaule de la jeune fille et enlace la bête. "Adorable créature... Magnifique. Oh, je t'aime beaucoup." s'exprime-t-elle, touchée. Le rongeur aussi voudrait bien lui transmettre son ressenti. "Skouik kouik !" annonce-t-il. Peut-être la bête comprendra-t-il que l'amour de son élue l'a atteint.

    La brise parait plus douce encore. L'air est froid. Mais peu lui importe. La tendresse sait la réchauffer. Ses membres tremblent. Elle ne semble le remarquer. Son coeur brille pour le chien mature. Elle délace ses bras de son dos. Recule le buste. La petite bête grimpe sur son épaule. Fixe l'être face à eux. "Tu es si beau. C'est étrange. Jamais dans mon monde je n'ai vu une créature telle que toi." souffle-t-elle, cajolant le chien de douces caresses. L'écureuil fulmine et bondit de colère, maugréant : "SKOUIK ?!". La jeune fille rit. Joyeuse. "Bien sûr, Grey, tu es le plus beau. N'en doute pas." le rassure-t-elle en glissant un baiser sur son front de fourrure. On croirait le voir sourire. "JE VOUS ASSURE QUE CE MONSTRE M'A ATTAQUEE !" crie une voix lointaine. Brisant le silence. L'agréable ambiance. Les sourires.

   Elle se relève aussitôt. Le panier entre son bras. La bête sur son épaule. Son regard rivé vers l'auteur des cris. Elle arrondit ses lèvres lorsqu'elle voit la brebis la désigner. Elle. Et s'observe. Se regarde. Est-elle un monstre? On la voit esquisser une moue. Triste. Seule le noir la recouvre. Ce n'est pas de sa faute. Elle aimerait laver ses vêtements. Paraître plus présentable. Est-ce à cause de cela? Est-elle si immonde à la vue des autres ? Elle lâche un soupir avant de hausser la voix. Confiance. Qu'aurait-elle pu faire de mal à ces pauvres créatures ! "Jamais je n'oserais vous faire le moindre mal." affirme-t-elle. La tête haute. Jusqu'à ce que son regard croise cette silhouette humaine.

   La végétation pousse sous ses pieds. Des fleurs plus étincelantes les unes que les autres. Des fruits sacrés. La vie s'épanouit à chacun de ses pas. La jeune fille arrondit les yeux. Fascinée. Epoustouflée. Elle ose lever son regard vairon. Et le détailler. Ses hautes bottes brunes. Ses bas aussi gris que la fourrure de l'animal. Son long manteau étincelant. Parsemé de blanc neige et de noir corbeau. De motifs étrangers illuminés par une aube naissante. Des cicatrices déchirant parfois le fil. Et cette broche. Représentant des grains de raisins reliés par une grappe. Un visage fin. Jeune. Mais vieilli par quelques rides. Des yeux aussi exaltants que ceux de la créature étrangère. Cette beauté lui coupe le souffle. Il est proche, maintenant. Elle ne l'avait pas entendu parvenir aussi vite jusqu'à elle. Ou peut-être le temps s'est-il arrêté sans qu'elle ne l'aperçoive. Soudain, il l'ôte. Dévoilant une fine tunique toute aussi sombre. Vêtement qu'elle aurait peut-être pu porter. Elle découvre l'aspect fragile du dieu. De toute évidence, un charisme aussi grand, une capacité à insuffler la vie si vive et une telle prestance ne peuvent qu'appartenir, selon elle, à une divinité. Et il pose son manteau sur elle. Sur ses frêles épaules. A elle, simple existence mortelle et féérique. Elle. Ses joues se teintent d'un rose pâle. Elle glisse un doigt. Savoure le toucher de ce qui la recouvre. Prend conscience du froid qui la gèle.

   « Je m'appelle Dionysos, dit-il d'une voix aigrie. Et toi, c'est comment ? » demande-t-il. Elle a le temps d'inspecter un peu plus son visage. Ses formes. Ses cheveux grisonnant. Cette jeunesse vieillie par quelque chose d'inconnu. Ses yeux plus profonds encore. L'écureuil, lui, est ébahi. Les pattes pendant vers le bas. Le dos courbé. La bouche grande ouverte. On voit une noisette s'échapper de ses joues. Tomber au sol. La jeune fille s'exprime d'un air timide. Mal assuré. Déstabilisé. "Je... je suis Louvia.", lui répond-t-elle.


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Re: (einstein, pas le violoniste...) | L O U V I A | Dim 25 Mai 2014, 22:49

25 mai
Dionysos & Louvia

Ce n'est pas plus mal de finir ici quand on veut se perdre


Une tendresse étrangère parcouru Dionysos. Les dieux de l'Olympe prenaient souvent en sympathie les jolies filles, l’infidélité faite à leur femme des Rois du Mont était légendaire désormais. C'était d'ailleurs d'un écart comme celui-là qu'il était lui-même né, il était bien fait pour comprendre. Mais ce n'était pas pour autant qu'ils en devenaient idiots ou complètement niais, et Dionysos ne se reconnaissait pas dans cette soudaine douceur qui le traversait quand il regardait Louvia. Il ne l'avait pas lâché des yeux, il essayait de comprendre ce qui dans son visage pouvait inspirer tant de gentillesse  à l'autre. A mesure qu'il essayait de percer son secret, la rivière de son regard se figeait en glacier imperturbable. Pourquoi devait-on l'aimer ? Il la regardait porter son manteau. Il était trop grand pour elle, il ne tombait pas juste au niveau des épaules. Il la regardait rosir, retrouver des couleurs, embarrassée. Il ne la lâcha qu'une seule fois du regard, et ce fut pour jeter un œil à la bête sur on épaule. Un écureuil coiffé. Il avait l'air bête, à le regarder comme ça. Le Braque de Weimar aussi portait une attention toute particulière à l'animal. Mais Dionysos lui, s'en désintéressa rapidement. Il reporta rapidement toute sa concentration sur elle.

LOUVIA –  « Je... je suis Louvia. »
DIONYSOS – « Louvia. » Répéta-t-il directement, d'un ton monocorde, comme on répéterait un mot d'une autre langue qu'on ne comprend pas. 
LE BRAQUE DE WEIMAR – « Elle n'est pas complètement humaine. » 

Pour la première depuis qu'il avait adressé un mot à Louvia, il ne fit plus du tout attention à elle, et il baissa les yeux sur son chien, qui avait affirmé ceci comme une vérité générale, comme si on pouvait le lire sur le bout du nez de Louvia, comme si c'était aussi évident que le soleil tourne autour de la Terre. Il le regarda d'un œil curieux. Le chien, museau toujours dressé vers l’écureuil, fit tourner ses yeux dans ses orbites pour les diriger vers son maître. C'était une statut dont seul le regard était mobile. Mais Le Braque de Weimar n'en dit pas plus, et Dionysos ne put faire que confiance en l'instinct naturel et aiguisé du chien, et il se retourna alors, encore une dernière fois vers Louvia. L'intervention du chien ne l'aidait pas pour autant à comprendre comment une simple femme pouvait dégager, aussi naturellement et sans même rien dire, juste en vous regardant – dégager donc l'envie de l'aimer comme ça. Louvia était et Dionysos en était certain, de ce genre de femme qu'on voudrait éternellement protéger. A jamais et pour toujours.
Plus il réfléchissait, plus les plantes, les fleurs, et l'herbe grandissaient sous ses pieds, se déployant d'une gigantesque ode à la vie et la nature. Les fleurs étaient toutes tournées vers Louvia, les arbrisseaux lui tendaient les bras, les pommes semblaient pousser pour qu'elle seule les croque. Tout cela pour la simple et unique raison que Dionysos, en ce haut de matin de mai, n'avait la tête qu'à penser à elle. Pourquoi devait-on l'aimer ?

DIONYSOS – « Louvia. Dit-il encore une fois. Mais c'était maintenant sur le ton du père qui réprimande un enfant qui voudrait lui mentir. « Louvia, comment tu as réussi à venir jusqu'ici ? En soi, toutes les montagnes ne sont pas difficiles à atteindre, mais ce chemin-là, avec quelques autres, ne peuvent être empruntés sans mon accord. Des créatures étranges et foncièrement mauvaises y vivent. Tu n'aurais pas pu, dans ta jolie robe, finir indemne jusqu'ici : j'ai pris bien soin à ce que ce soit impossible. »

Le fait est, l'adorable Louvia – car indéniablement elle semblait l'être, adorable – pouvait paraître aussi innocente et charmante qu'elle le voulait, elle n'aurait pas pu entrer sans son aval. C'était ici, l'endroit le plus intime du dieu du vin et de l'ivresse. C'était ici qu'il marchait à découvert, aussi vulnérable qu'un misérable humain. Il n'y avait qu'ici où il révélait son visage le plus fragile. Si elle n'est qu'une simple femme, qui était-elle ? Qu'était-elle ? Dionysos se fit plus méfiant encore : Héra ? Elle pouvait être sa belle-mère. Elle en avait le pouvoir elle, de pénétrer jusque là, et de prendre les traits d'une jolie et jeune Louvia, dont la beauté et l'amour du visage auraient pu être insufflés par  Aphrodite elle-même, complice du complot de la Souveraine Céleste. Il savait qu'une seule phrase pouvait être plus saisissante que de long discours, alors il se tut et il demanda, après un bref silence, un peu hostile et toujours aussi méfiant :

DIONYSOS (implacablement froid, menton relevé, yeux baissés sur elle, très profondément plantés dans les siens)« Que fais-tu chez moi ? »

Ils étaient tous maintenant enveloppés dans un cocon floral. Il faisait toujours aussi froid, mais l'humidité venait s'ajouter à cet air glacial. Tout n'était plus que verdure et couleurs excentriques. On ne voyait plus ni les montagnes ni les brebis, on n'entendait plus que les fleurs et les feuilles et les arbres et les plantes et les herbes, pousser dans un bruissement chuchotant. Et Dionysos qui ne la quitte pas des yeux. On étoufferait ainsi, le cocon les enfermant, empêchant Louvia de fuir si elle le cherchait, pouvait se refermer à tout moment sur eux. Et quelque chose pouvait nous faire croire que ce ne serait pas Dionysos qui en souffrirait. Toute marque d'indulgence, comme quand il lui avait tendu son manteau, avait complètement disparue. Il n'était désormais plus qu'une divinité froide et calculatrice, prête à frapper si jamais l'âme en face de lui se révélait une menace. Toute envie d'aimer avait disparue. Ne subsistait plus que la crainte des foudres d'Héra, le scepticisme d'un homme qui a passé sa vie à fuir et à se cacher, à survivre, et la survie est toujours plus grande que la plus magnifique des beautés.
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Bon, c'est un peu pourri...
Ah, et ce que dit le chien n'est entendu que par Dionysos, c'est une remarque télépathique.




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Re: (einstein, pas le violoniste...) | L O U V I A | Lun 26 Mai 2014, 20:52

25 mai
Dionysos & Louvia

La vérité frappe aussi fort que la foudre


   "Louvia.", répétait-il, comme songeur. Elle détourne lentement la tête vers le petit écureuil qui en fait tout autant. Les yeux arrondis. Aussi larges que les noisettes qu'il aime cacher entre ses joues. On ressent leur complicité en les observant se confier par ces mots muet. Ils reportent ensemble leurs yeux sur l'être royal. Il est de ces hommes, qui, à un simple regard, font frissonner l'inconnu. De fascination. D'admiration. Il est de ceux qui font ployer les genoux. Tête baissée sous leur grâce. Il est de ces aigles majestueux qui, au sommet de leur montagne, lèvent la tête haute, rois du monde. Il est roi.

    Elle fuit son intense regard. Le perd dans ses mains posées sur la cape qui la recouvre. D'un or qui ne se voit pas. Chatouille. Son doigt se glisse sur sa joue. Touche la peau d'une nature grandissante. Epanouie. Elle y sent la peau d'une pêche cristalline. Les gouttes de son breuvage ruissellent jusqu'à se recueillir dans sa paume. On entend la petite bête éternuer. Frotter son nez humide. Les feuillages sont si hauts. Une brise pure dégage ses poumons de la suie de son ancien monde. L'inonde de toutes ses couleurs. Et elle sourit. Accueillant le fruit sacré entre ses mains. Jusqu'à ce que l'étranger s'exprime. Prenant son attention. La refermant entre ses doigts. « Louvia. » commença-t-il. Lentement. « Louvia, comment tu as réussi à venir jusqu'ici ? En soi, toutes les montagnes ne sont pas difficiles à atteindre, mais ce chemin-là, avec quelques autres, ne peuvent être empruntés sans mon accord. Des créatures étranges et foncièrement mauvaises y vivent. Tu n'aurais pas pu, dans ta jolie robe, finir indemne jusqu'ici : j'ai pris bien soin à ce que ce soit impossible. » lui dit-il.

    Cette question. Indéniable. Elle l'a oubliée. Elle doit lui révéler sa demande. Eclaircir son esprit. Ses lèvres s'entrouvrent. Le son reste caché. Il ne veut sortir. S'échapper. Elle déglutit. Discrètement. Ses traits se dessinant d'une triste expression. Comme si ses mots lui assénaient une gifle. Lui faisaient comprendre qu'elle doit partir. S'évader. Que ces beautés irréelles n'étaient pas siennes. Elle ose relever la tête. Plonger son regard dans le sien. L'inquiétude brille dans ses yeux. « Que fais-tu chez moi ? » retentit dans son esprit. D'une voix glaciale. Amère. Méfiante. Presque hostile. Elle le ressent dans son regard Ses yeux s'agrandissent. Il la considère comme à son statut même. Une étrangère. Elle doit prendre la parole. Avant qu'il ne la chasse. Heurté par son silence.

   "Ma..." commence-t-elle. Intimidée par l'entité. "J'ai conscience que je suis une intruse dans votre domaine. Pardonnez-moi, je vous en prie. Si je n'aurais pas forcé les choses, si... je n'avais pas fui... rien de cela ne se serait produit. Et jamais je n'aurais fait irruption chez vous. Oh, tout est de ma faute !" assume-t-elle, envahie par une vague de mélancolie. Il lit sa sincérité comme dans un livre ouvert. De nouveau, ses yeux vairons fuient les siens. "Le portail s'est offert à moi. Il voulait que je le traverse. Mais je ne l'ai pas fait. J'avais si peur. Ma mère en a créé un second. C'est une fée formidable. Elle pense que j'en suis une également. Mais je l'ignore." poursuit-elle. Son regard se glisse dans le sien. A nouveau. "J'aimerais savoir qui je suis. Me trouver. Jamais je n'aurais su que mon chemin commencerait ici. Dites-moi comment m'en aller. Et... je vous en prie. Pardonnez-moi." achève-t-elle en abaissant légèrement la tête. L'écureuil, lui, fronce d'épais sourcils. Il grimpe sur la tête de la jeune fille. Sautille. Remue les poings. Comme avant d'engager un combat. "SKOUIK ! SKOUIIIIIK !" d'un air enragé.

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Re: (einstein, pas le violoniste...) | L O U V I A | Sam 21 Juin 2014, 21:10

25 mai
Dionysos & Louvia

Tu n'es pas en danger


L'hésitation et le silence de Louvia finirent de le camper dans ses retranchements : Louvia n'était pas aussi innocente qu'elle le semblait, et sa beauté n'était qu'un piège.

Les maîtres précepteurs du dieu avaient été la défiance et le danger. Traqué toute sa vie par une belle-mère jalouse, il a nombre de fois eu l'occasion d'y laisser sa peau. Et plusieurs de ces occasions avaient été rendues possibles par son trop grand manque de vigilance. Toute son âme s'est usée sur ce chemin sans fin qu'était la vie : il mourait dans la douleur un soir, lacéré par un ours, et il mettait toute la nuit à retrouver ses morceaux, les rattacher, ressouder les os, recoudre les veines, et à se remettre de ses peines. Il ne savait plus s'il vivait toujours, il n'avait juste plus qu'une seule certitude c'était qu'il était en vie, et c'était là, la plus grande de ses malédiction. Être ou ne pas être, c'est accepter de souffrir ou non : malheureusement il n'avait pas le choix, et c'était une vie condamnée à la douleur qu'il était contraint de suivre. La fête, le vin, la joie et les grands éclats de rire, n'étaient là que pour rendre cette vie plus supportable.
Et c'était dans cette morosité constante et cette agressive méfiance – qui l'accompagnaient depuis soit quelques jours, soit toujours, et il avait en cela rien à envier à son oncle Hadès, le dieu des Enfers – qu'il accueillait Louvia. Comme un petit garçon qu'on aurait brimé durant toute sa primaire, puis son collège, puis son lycée – Dionysos gardait un visage fermé et refusait toute visite qui soit simplement de courtoisie ou d'amitié, ou de simple hasard : Louvia n'est là que pour lui faire du mal. Buté par l'expérience, il ne pensait pas autrement.
Dionysos était dans un mauvais jour, et Louvia ne répondait pas plus. Perdue dans sa tête à chercher la bonne réponse, elle ne devait sûrement pas se douter des préjugés (disons-le, hâtifs et) négatifs de la déité.
Dionysos était fatigué de tout ça, il voudrait juste partir et se reposer, et que plus personne, jamais, ne le retrouve. Il voudrait qu'elle disparaisse. Pourquoi d'abord a-t-il fallu qu'elle vienne jusque là ? Que fais-tu chez moi ? La fête est finie, rentre chez toi. Il avait le cœur lourd, incapable de gaieté, et la tête légère, incapable de penser. Ca suffit maintenant, tourne les talons et retourne d'où tu viens.
Il voudrait le lui dire, tout ça, mais rien ne vient pour lui non plus. Son corps ne répond plus, sa tête ne comprend plus ses jambes ni ses bras, mais comment ça marche un corps déjà ? Et puis elle a aussi un si joli visage, comment souhaiter lui faire du mal avec ce tel regard ? Seulement voilà : elle n'était pas si clémente, elle.
Dionysos était fatigué de tout ça, et il ne pensait que des bêtises. L'épuisement exacerbait ses sentiments mauvais, son agressivité et ses douleurs, il ne réfléchissait plus complètement. En un mot : il délire.
Mais il resta bien droit, mains dans le dos, les feuillages et les fleurs et les fruits, continuant toujours à tisser ce cocon autour d'eux. Tête haute, il ne laissait rien percevoir, même si son visage est loin de celui d'un homme en forme.

LOUVIA (d'une tirade comme un trait) – « Ma... J'ai conscience que je suis une intruse dans votre domaine. Pardonnez-moi, je vous en prie. Si je n'avais pas forcé les choses, si... je n'avais pas fui... rien de cela ne se serait produit. Et jamais je n'aurais fait irruption chez vous. Oh, tout est de ma faute ! Le portail s'est offert à moi. Il voulait que je le traverse. Mais je ne l'ai pas fait. J'avais si peur. Ma mère en a créé un second. C'est une fée formidable. Elle pense que j'en suis une également. Mais je l'ignore. J'aimerais savoir qui je suis. Me trouver. Jamais je n'aurais su que mon chemin commencerait ici. Dites-moi comment m'en aller. Et... je vous en prie. Pardonnez-moi. »

Et c'était droit comme un i qu'il avait eu à faire face à cette litanie. Il la regardait comme bête à la foire. Il ne s'était pas attendu à ça. Il essayait de tout comprendre, mais les mots se mélangeaient dans sa tête. Il n'était pas en état, Dionysos. Il essaya alors de tout saisir sur son visage, qu'elle cachait de honte, de chagrin et de crainte ; qu'elle baissait servilement. Il était littéralement abasourdi. Il se sentait comme en orbite dans l'espace, il n'entendait presque plus rien, tous les sons lui venaient comme d'une époque et d'un monde lointains. Seule la voix grave et profonde de son chien, dans sa tête, résonnait distinctement :

LE BRAQUE DE WEIMAR (accusateur)« Tu vois bien que tu lui fais peur... »
DIONYSOS – « ... »
LE BRAQUE DE WEIMAR (il reprend les mots de Louvia)« Pardonnez-moi, je vous en prie. »
DIONYSOS – « ... »
LE BRAQUE DE WEIMAR – « Oh, tout est de ma faute ! »
DIONYSOS – « ... »
LE BRAQUE DE WEIMAR – « Je vous en prie. »
DIONYSOS – « ... »
LE BRAQUE DE WEIMAR – « Moi je l'aime plutôt bien. »

Et c'est alors le déclic : Dionysos comprit. Dionysos comprit que s'il l'aimait tant, s'il ressentait ce sentiment de pitié et de tendresse étranger à lui-même, c'était par simple empathie. S'il avait l'impression que son corps n'était plus à lui, et s'il ne lui répondait plus, ce n'était pas juste parce qu'il avait la gueule de bois – c'était parce que ces émotions n'étaient pas les siennes. C'était... – et il baissa lentement des yeux courroucés vers son chien – c'était ceux du Braque.
Sous son regard, Le Braque de Weimar courba la tête et l'échine en couinant d'inquiétude.

LE BRAQUE DE WEIMAR (tentant vainement)« Avoue qu'elle n'a pas l'air d'être vilaine. Et puis reconnais-le : ce n'est pas une misérable fée-qui-n'est-même-pas-sûre-de-l'être qui pourrait faire de mal à un dieu – même dans un état de faiblesse. »

Le chien savait très bien comment s'y prendre avec son maître, et dans ces moments-là, toute l'intégrité et la majesté du Braque disparaissait pour un simple et sale clébard à belle fourrure et yeux larmoyants.
Dionysos n'en revenait pas. Il s'était laissé dupé, en pensant que les sentiments de son chien était les siens. De stupeur, toutes les fleurs et verdures qui avaient poussées autour commencèrent rapidement à faner. Elles moururent aussi vite que sa désillusion naquit. Elles noircirent et se recroquevillèrent sur elles-mêmes avant de tomber au sol. Dionysos et Louvia n'étaient plus dans leur cocon floral et les montagnes se redressèrent autour d'eux, rouges et rugueuses. Les brebis étaient toujours aux fenêtres. Elles débattaient toujours, mais de ça il n'en avait cure. Irrité de s'être laissé berné, il laissa échapper sa colère sur la première chose qui l'agaça : il reporta ses yeux pleins d'éclairs vers Louvia et ordonna :

DIONYSOS (d'une voix dangereusement froide mais étranglée, en articulant bien toutes les syllabes)« Fais-moi taire cet insupportable animal, » dit-il en évoquant Grey.

Le Braque de Weimar aboya, on ne sait si c'est vers son maître pour le sermonner, ou pour effrayer l'écureuil. Dionysos serra les dents. Il y a trop de bruits. Trop de bruits partout. Les brebis, l'écureuil et sa voix insupportablement criarde. Dionysos n'aimait pas les sons stridents. Il voudrait envoyer voler l'écureuil au loin d'une pichenette. Qu'il se taise, par pitié.
Le Braque de Weimar, touché par la sensibilité de son maître, poussa de son museau humide la main du dieu pour une caresse, espérant par la même l'attendrir. Dionysos alors chercha à se calmer.

LE BRAQUE DE WEIMAR – « Elle ne peut rien te faire. Tu n'es pas en danger. Reprends-toi. »

Tu n'es pas en danger. Son regard sur Louvia était toujours aussi grave, mais il était maintenant plus clément. C'était comme si un voile s'était levé, et qu'il voyait maintenant clairement. D'ailleurs, ses yeux bleus en paraissaient plus clairs, moins gris, plus limpide... plus bleu, oui, c'est le cas de le dire. Aller, sois gentil, lui conseille Le Braque.

DIONYSOS (il se répète comme un mantra : Tu n'es pas en danger)« Et détends-toi. Je ne vais pas te chasser. » (mais il ajoute très vite : ) « Sauf si tu ne le fais pas taire. »

Le chien est fier de son maître, et Dionysos perplexe : qu'était-il en train de se passer ?
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C'est bien pourri, je suis désolée... normalement je ne te ferai plus attendre, j'ai passé mon bac, je suis en vacances (en réalité il reste encore l'espagnol, mais azy yolo, les doigts dans le nez) =)
Petits détails : 1. Donc en fait tout ce qui se passe c'est : Dionysos reste droit et relativement stoïque jusqu'à ce que Louvia s'explique. Alors, il n'en revient pas trop. Puis troublé, il s'énerve un peu contre Grey puis il essaie de se reprendre. 2. Quand je reporte tes paroles, je respecte tout : la ponctuation, mais aussi la couleur de police. Si tu prends rose comme l'autre fois, je prends du rose aussi. Si tu choisis l'italique comme ta dernière réponse, je choisis aussi l'italique. 3. Ne t'en fais pas, Dionysos sera nettement plus tendre ensuite, et moi je t'écrirai de meilleures (et plus rapides) réponses <3




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Re: (einstein, pas le violoniste...) | L O U V I A | Sam 28 Juin 2014, 22:59

25 mai
Dionysos & Louvia

J'ai peur


La cage florale disparait peu à peu. Meurt. Fane. Les pétales tombent. Doucement. Deviennent aussi fragiles que la paille. Se brisent. S'écaillent. Se cassent. Tombent. S'échouent. Tout autour d'eux n'est plus que montagne. Qu'un immense sol rouge. Comme si on l'avait recouvert de cendre cramoisie. Et les brebis qui discutent toujours. Ils ont cessé d'exister, pour elles. Ils ne sont plus. L'inquiétude envahit peu à peu la jeune femme qui déglutit. Discrètement. Inspirant par le nez. Tente de calmer ses peurs.

Les couinements du chien mystique étaient une alerte.

Il va se passer quelque chose.

« Fais-moi taire cet insupportable animal, » dit le dieu. Mot à mot. Aussi froid et sec qu'une bourrasque d'hiver. Tranchant comme une lame. Les yeux de la jeune femme s'arrondissent. Sa respiration se coupe. L'air ne vient plus. L'écureuil cesse instantanément tout mouvement. Ses oreilles touffues se baissent. Ses pattes retombent. Il est apeuré. Figé par la frayeur. Elle voit la colère briller dans les yeux de la divinité. Il en a assez. Elle le ressent jusqu'au plus profond d'elle. Elle sent cette tempête qui va bientôt éclater. Les briser comme deux brindilles. En une volée, ses bras récupèrent la pauvre créature. La cloîtrent au creux de ses bras. Elle se recroqueville. Protectrice. Son regard confus figé dans celui de l'entité. L'incompréhension y brillant. Mais peut-être est-ce sa faute. D'avoir laissé Grey s'exprimer ainsi.

Elle aurait dû le faire taire.

Il a raison.

Elle croit voir la clémence dans son expression. Son regard. Comme si le calme prenait peu à peu possession de lui. Que la colère s'échappait. Que va-t-il se passer? Que va-t-il lui faire? Leur faire? Elle a si peur. Ses membres tremblent. Un frisson d'horreur parcourt son dos. Mais elle espère. L'espoir scintille dans son coeur. Qui sait s'ils vont s'échapper indemnes de ces contrées surnaturelles? Trop belles pour être réelles. Trop magiques.

« Et détends-toi. Je ne vais pas te chasser. » dit-il. Confirmant ses pensées. « Sauf si tu ne le fais pas taire. », s'empresse-t-il d'ajouter. La prévenant. L'épée de Damoclès fuse au-dessus de sa tête. Menaçant de s'y écraser à tout moment. Elle entoure ses propres genoux de ses bras. Les attire contre son buste. Le rongeur y étant logé. Sa tête se glissant contre.

« Pardon. », murmure-t-elle. Affligée. Coupable.

« Pardon... », se répète-t-elle. La gorge nouée.
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C'est terriblement court, je sais bien. Mais j'espère que tu sauras apprécier tout de même. Et j'aime beaucoup tes réponses !




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(einstein, pas le violoniste...) | L O U V I A
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