Remember you & Take it } LUXUS ▬ HAYLEI ▬ JOSHUA

Remember you & Take it
Featuring Luxus & Joshua & Alyson & Haylei

J’ouvre les yeux, mais je ne la vois plus. Elle a disparu, disparue en même temps que le mouvement de mes cils, en même temps que mon sommeil ... Je reste pantois, les yeux tirés vers le plafond j’essaye de reprendre ma respiration qui s’est accélérée sans mon consentement. Elle me manque, cet ange –ma demi-sœur- qui s’est envolée au bras d’un autre. Mon premier échec amoureux, et sûrement mon dernier ; enfin c’est ce que j’espère au plus profond de mon être. S’il  a bien quelque chose que je déteste, c’est le goût amer de la défaite. La tristesse de ne pas être aimé en retour, c’est comme une cage de fer qui étreint le cœur jusqu’à déchirement total de ce misérable organe. Si faible. Si fragile. Si misérable et si facile à détruire ... Le mien n’est qu’un ramassis que je tente de recoller à chacune de mes nouvelles conquêtes … Pour mon propre bénéfice personnel, mon orgueil, ma jalousie, mon égoïsme. L’être humain et si facile à rompre que cela m’en donne la migraine.
Je me lève, légèrement nauséeux, et porte mon corps assoupi jusqu’à ma petite salle de bain. M’inspectant devant mon miroir l’espace d’un instant, je fais glisser le débardeur blanc qui couvrait mon torse parfaitement taillé. J’ai toujours été quelqu’un de beau, j’ai toujours eu tout ce que je voulais. Tout, sauf elle. Elle … Je n’avais qu’elle à la bouche. Un souvenir, un fantôme qui hantait mes nuits lorsque j’étais seul.

Je déteste être seul.

Soudain, mon poing s’encastre dans le miroir qui reflète mon moi faible. Des milliers de fissurent décalent mon reflet et du sang s’écoulent le long de mes phalanges meurtries. Ce n’est qu’une petite douleur comparée à celle qui m’imprègne le cœur en cet instant. Je ne cil pas, j’observe la blessure et tâche de retirer le plus de morceaux possibles logés dans la plaie rougeoyante. Je m’empare d’un désinfectant et je m’active sur la plaie avant que finalement celle-ci ne s’enflamme et ne manque de brûler le petit bout de coton que je tenais. Suis-je bête, les blessures ne m’affectent pas. Je suis comme immortelle. A quelques détails prêts …
La flamme intense s’éteignit et je dus cligner des yeux pour m’habituer de nouveau à la lumière blanche du jour, beaucoup plus agressive pour mes rétines d’hybride.

Plus aucune trace de cette blessure. Ma peau est hâlée, parfaite. Aucun défaut ; aucune cicatrice apparente. Lisse. Aucune impureté. Le néant. Envoûtante et délicieusement fruitée. Je laisse ma main courir le long de mon torse, épousant parfaitement les formes de ma carrure imposante pour en apprécier tout l’étendu. Pas de bourrelets, juste du muscle. Uniquement du muscle. Mon caleçon glisse et dévoile le fruit défendu. Je suis prêt.
Je pénètre dans ma douche (ouais pas pénètre comme vous le pensez ouaich !! Bande des pervers !!) et ouvre l’unique robinet qui déverse un liquide terriblement chaud (non, mais c’est quoi votre souci e.e ?!). Je frissonne et laisse échapper un soupir de plaisir (chut !). La vague de chaleur imprègne alors les parois de la douche, créant ainsi une atmosphère humide dans toute la pièce. Je demeure ainsi plusieurs longues minutes. Mes cheveux humides se collent amoureusement à ma peau dans une vision des plus sensuelles et mon corps tout entier luit avec l’eau qui s’écoule délicatement dessus.

Mon regard se pose alors sur une petite horloge placé en hauteur et avec regret je mets fin à ce moment de plaisir (chut chut et re-chut !). Il est l’heure de profiter du soleil et des fruits encore inconnus à mes papilles. J’en savoure d’avance, cette nuit fut des plus horribles, j’avais grand besoin de me ressourcer.
Vêtu d’une chemise blanche aux manches retroussées, d’un pantalon noir légèrement moulant et d’une cravate nouée lâchement autour de mon cou, je sortis enfin de mon petit appartement. Mes cheveux, encore légèrement humides, me donnaient un air très séduisant. Pour ainsi dire, je ne passais pas inaperçu au milieu de la foule principalement composée de belles demoiselles. Mon regard ambre observa attentivement chacune des personnes qui posaient le regard sur ma personne et je leur souris en retour.

Un peu plus loin, j’aperçus une charmante demoiselle bien embarrassée : en effet, quelqu’un l’avait bousculé et son sac de pommes s’était renversé. De nature galante, je m’approchai d’elle et me baissai pour l’aider. C’était bien un monde ça de bousculer les demoiselles aussi charmantes qu’elle ! Dans quel endroit vivions-nous ? Dans un monde de sauvage sans aucun doute. Le rouge aux joues, elle me remercia en me tendant une pomme que je saisis avec grand plaisir, mon ventre criant famine. Je déposai un léger baiser sur le dos de sa main avant de m’enfuir comme un voleur, heureux d’avoir pu l’aider.

J’arrivai enfin devant le château … Enfin … Était-ce véritablement là que j’avais envie d’aller ? Je n’en savais trop rien. Je m’étais contenté de suivre mon cœur. Et mon cœur m’avait guidé en ces lieux bondés de monde comme toujours. Étrange ne trouvez-vous pas ? Il était rare que mon instinct me guide dans un lieu sans importance, il devait y avoir quelque chose ou quelqu’un d’intéressant à voir.
Alors comme tout le monde, je m’avançai vers les panneaux d’affichage, observant d’abord les quêtes juste au cas ou je … PAF ! Je venais de me faire bousculer. En temps normal cela ne m’aurait pas dérangé plus que cela, mais là, la personne semblait légèrement étonné de … Me voir ? Je savais que mon apparence n’était pas banale, mais à ce point ? Cheveux verts … Yeux dorés … Je me figeais à mon tour, juste l’espace d’un instant seulement. Sa voix m’était complètement familière, je ne pouvais pas l’oublier. Je répondis par un simple sourire, le même qu’autrefois, le même qu’elle avait connu cette nuit-là. J’étais heureux qu’elle m’ait reconnu, heureux de la revoir. Combien de temps s’était écoulé depuis la dernière fois ? J’avais perdu la notion du temps, j’avais pour habitude de vivre au jour le jour donc en fait peu m’importait.

« Cela fait fort longtemps, très chère Haylei !

Mon regard croisa le sien, aussi intense qu’autre fois je me penchai un peu pour l’embrasser sur la joue.

« Que deviens-tu ?

Juste à côté d’elle se trouvait un jeune homme qui m’était totalement inconnu. Son petit ami ? Ou un simple ami ? Cela m’importait guère de toute façon, mais par pure politesse, je lâchai du regard Haylei un instant pour me concentrer sur l’inconnu.

« Enchanté de faire votre rencontre, je m’appelle Wyatt Joshua Aindreis. Êtes vous son … Roméo ?
Avais-je questionné sans grande gêne.

Remember you & Take it
Featuring Luxus & Joshua & Haylei

Un ami ? Quel dommage ! Enfin … Dommage était un bien grand mot pour ce genre de situation, j’étais persuadé que depuis notre dernière rencontre cette demoiselle allait trouver le grand Amour, à présent qu’elle n’avait plus rien à perdre. C’était l’une des plus belles pierres que j’avais pu rencontrer dans ma vie : une émeraude pure. Une émeraude pure qui semblait plutôt perturbée par mon arrivée : en effet, du coin de l’œil, j’observai la demoiselle se tripoter frénétiquement une mèche de sa longue crinière particulière -comme à notre première rencontre- pendant que j’écoutai sagement ce que ce cher Luxus avait à me dire. Je ne pouvais m’empêcher de sourire intérieurement en la voyant faire : elle ressemblait à une gamine, une gamine fort charmante et adorable, à croquer.
 
« Je vois.
 
Puis Haley reprit la parole : alors comme ça la demoiselle continuait ses études de stylistes ? Elle était née pour cela ! Je me réjouissais beaucoup !
 
« Je suis ravi que tu puisses continuer dans cette voie-là, tu es faîtes pour devenir styliste! Appel moi si tu as besoin d’un mannequin, je serais enchanté de t’aider comme je ne sais plus que faire de mes journées.
 
En effet, chaque jour ne se ressemblait pas chez moi : j’essayais de faire varier ma vie pour ne pas tomber dans l’ennui. Mon pire cauchemar. Et la solitude, ma pire ennemie. Un jour je m’aventure en forêt, le jour d’après je me balade en ville. Puis le suivant pouvait être une balade sur la plage ou un allé retour sur terre. Je ne savais jamais à l’avance ce que je comptais faire, préférant suivre mon instinct plutôt que mon cerveau. Cela m’avait toujours bien réussi de toute façon. À chaque fois je tombai sur de charmants personnages qui allaient bercer mon existence l’histoire d’une journée, d’une nuit … Des souvenirs s’accumulant jusqu’à ne plus savoir qu’en faire ! Fort heureusement j’avais bonne mémoire et lorsque nos chemins parvenaient à se recroiser, par un heureux hasard –bien que je ne crois pas à cela-, j’étais toujours capable de me rappeler les instants passés et d’en faire un vif résumé … Que je n’allais pas faire aujourd’hui pour ne pas mettre mal à l’aise Haylei et pour ne pas alerter Luxus. Parfois, il était préférable de garder jalousement des faits passés ! À moins que Luxus ne se dégonfle et nous laisse seuls … Curieux !
 
« Je n’ai rien de mieux à faire, mais laissez moi donc prendre conscience de cette fameuse quête.
 
En effet, je venais juste d’arriver et pour tout dire je n’avais pas eu le temps d’en lire correctement une, trop distrait par le mouvement de foule. Comme cet agglutinat de personne commençait à faiblir, je pus accéder plus facilement vers cette quête qui se trouvait à proximité d’Haylei. Heureusement que j’étais grand, je pouvais surplomber la foule qui était majoritairement composée de petites personnes, et lire celle qui intéressait les deux jeunes. Après réflexion, je me retournai vers eux et repris place à leur côté sans un bruit.

« Je n’ai rien à redire, je vous suis !

Oui, j’ai bien précisé le ‘’vous’’ pour déclarer que Luxus devait venir avec nous. Après tout plus on est de fous plus on rit ? N’est-ce pas cela la citation ? D’autant plus que j’appréciais la compagnie d’autrui et ce personnage avait su attirer ma curiosité : il n’y avait pas que le danger qui le bloquait, il y avait autre chose et j’avais bien envie d’y mettre le doigt dessus ! Qui le veuille ou non. Une note d’aventure en plus ne me ferait pas de mal. Je me tournai vers Luxux.

« Ne faut-il pas plutôt être deux pour la surveiller ? avais-je déclaré pour taquiner la chère salade ambulante. Rien de méchant, bien entendu ! Je ne me le permettrai pas et elle s’en doutait bien ! Je souris.